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Coronavirus: l'hydroxychloroquine, loin d'être un traitement efficace selon ces études

Plusieurs essais cliniques ont tendance à remettre en cause l'utilité de l'hydroxychloroquine pour traiter les patients atteints de la COVID-19.
Les traitements à base d'hydroxychloroquine ne semblent pas être une solution viable pour traiter les patients atteints du coronavirus selon de récentes études.
Manjurul via Getty Images
Les traitements à base d'hydroxychloroquine ne semblent pas être une solution viable pour traiter les patients atteints du coronavirus selon de récentes études.

Depuis le début de l’épidémie de COVID-19, de nombreux médecins ont vu dans l’hydroxychloroquine un traitement capable de soigner les patients touchés par la COVID-19. Pour autant, cette molécule ne cesse d’être remise en cause. De nouvelles études françaises, chinoises et américaines publiées récemment concluent que ce médicament est loin d’être un traitement miracle.

Tout d’abord une étude, menée par des chercheurs français et publiée ce jeudi 14 mai, s’est attardée sur 181 patients touchés par des syndromes respiratoires aigus et admis à l’hôpital. Ces personnes étaient âgées de 18 à 80 ans avec un âge médian de 60 ans. On compte également 72% d’hommes. Parmi les 181 malades, 84 ont reçu de l’hydroxychloroquine à hauteur d’une dose de 600mg/jour dans les 48 heures suivant leurs admissions. Les 89 autres, qui constituaient le groupe témoin, n’ont pas reçu ce traitement.

Les chercheurs détaillent: «Le taux de survie sans transfert à l’unité de soins intensifs au jour 21 était de 76% dans le groupe de traitement et de 75% dans le groupe témoin.» Mais dans l’ensemble, «le taux de survie global à 21 jours était de 89% dans le groupe de traitement et de 91% dans le groupe témoin.» Dans les deux cas, ce taux est sensiblement similaire.

L’étude conclut sur des «résultats qui ne soutiennent pas son utilisation chez les patients admis à l’hôpital avec COVID-19 qui ont besoin d’oxygène.» De même, huit patients ont dû arrêter le traitement à cause de «modifications sur l’électrocardiogramme.»

Comme montré dans l’organigramme ci-dessous, les patients qui n’ont pas reçu le traitement n’ont pas plus de chance de mourir de la COVID-19 que ceux qui se sont vus administrer l’hydroxychloroquine.

Organigramme de l'étude sur l'hydroxychloroquine
Matthieu MAHEVAS & al
Organigramme de l'étude sur l'hydroxychloroquine

Une autre étude, réalisée par des chercheurs chinois, et publiée le 14 mai également, s’est aussi attardée sur l’utilisation de l’hydroxychloroquine. Ils ont suivi 150 patients avec un âge moyen de 46 ans, dont 55% d’hommes. 70 patients ont reçu l’hydroxychloroquine et 80 ne l’ont pas reçu.

Ceux traités avec la molécule ont reçu 1200mg/jour pendant les trois premiers jours puis des doses de 800mg/jour. Il faut aussi préciser que dans le cadre de cette étude, seules 2 personnes sur les 150 avaient développé une forme grave.

En moins de 28 jours, 53 personnes soignées avec l’hydroxychloroquine ont guéri contre 56 pour les autres. Sur les 41 patients restants, 22 sont traités avec l’hydroxychloroquine et les 19 autres sans. L’étude note également que des complications «ont été enregistrées chez 7/80 (9%) des non-receveurs d’hydroxychloroquine et chez 21/70 (30%) des receveurs d’hydroxychloroquine.» Par exemple, 10% des patients sous ce traitement ont souffert de diarrhées, «des symptômes qui n’ont pas été rapportés» dans le groupe sans la molécule.

organigramme suivi des participants à l'essai
Qing Xie & al
organigramme suivi des participants à l'essai

Les chercheurs concluent que l’administration de l’hydroxychloroquine n’a pas entraîné d’amélioration significative dans l’état des patients. Ils ajoutent: «Les événements indésirables étaient plus élevés chez les receveurs d’hydroxychloroquine que chez les non-receveurs.»

L’azithromycine et l’hydroxychloroquine, des traitements peu efficace

Une étude américaine publiée le lundi 11 mai a analysé «l’association du traitement avec l’hydroxychloroquine ou l’azithromycine (traitement pour les infections des voies respiratoires) à la mortalité hospitalière» dans l’état de New York. Ils ont comparé les cas de 1438 patients avec un âge médian de 63 ans. On comptait également 56,7% d’hommes.

Tout d’abord, le taux de mortalité global dans cette étude en milieu hospitalier est de 20,3%. Chez les patients qui ont reçu l’hydroxychloroquine, on compte 19,9% de décès et 10% chez ceux qui se sont vu administrer l’azithromycine. D’autres ont reçu les deux molécules en même temps et le taux de mortalité est de 25,7%. Par ailleurs, il est précisé que les patients qui se sont vus administrer «l’hydroxychloroquine + azithromycine, sont ceux qui présentés une maladie cliniquement plus grave».

Dans l’ensemble, les patients qui ont reçu l’un ou l’autre des médicaments, souffraient de maladie pulmonaire chronique dans 25,1% et de maladies cardiovasculaires dans 36,5% des cas. Beaucoup étaient également touchés par le diabète et/ou l’obésité. Enfin, le taux de mortalité des personnes qui n’ont reçu aucun des deux traitements est de 12,7%.

Les chercheurs expliquent aussi: «Un arrêt cardiaque était significativement plus probable chez les patients recevant de l’hydroxychloroquine + azithromycine, mais pas de l’hydroxychloroquine seule ou azithromycine seule.»

On remarque dans cet ensemble d’études que l’hydroxychloroquine semble loin d’être le traitement le plus efficace pour soigner les personnes touchées par la COVID-19. Dans tous les cas, on peut voir une prédominance des hommes dans les personnes hospitalisées à cause du coronavirus.

Ce texte a été publié originalement dans le HuffPost France.

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