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«Le chant des noms»: une quête obsessive remplie de beauté et de musique

Plus de 20 ans après son célèbre «Violon rouge», le cinéaste François Girard renoue avec son amour de la musique et des histoires épiques qui traversent les décennies.
Le jeune Luke Doyle, dans le rôle de Dovidl, dans «Le chant des noms»
Sony Pictures
Le jeune Luke Doyle, dans le rôle de Dovidl, dans «Le chant des noms»

C’est l’histoire d’un petit Juif polonais, prodige du violon, qui perd la trace de sa famille (et son identité, par le fait même) après la Deuxième Guerre mondiale. Mais c’est surtout l’histoire de son frère adoptif britannique qui tente désespérément de le retrouver, 35 ans après avoir soudainement perdu sa trace (à son tour). Plus de 20 ans après son célèbre Violon rouge, le cinéaste François Girard renoue avec son amour de la musique et des histoires épiques qui traversent les décennies.

Avec Le chant des noms, le réalisateur québécois aborde les thèmes de la mémoire, des liens indéfectibles de la famille, de la recherche de l’identité et du pouvoir de la musique. Et le résultat – cette adaptation du roman éponyme de Norman Lebrecht – est très émouvant.

On y retrouve Dovidl, un petit Polonais que son père confie à une famille britannique aisée pendant la guerre. Le garçon échappera ainsi aux violences de la guerre et pourra continuer d’apprendre le violon, un instrument qu’il maîtrise avec une adresse déconcertante. Dovidl partagera la chambre de Martin, qui a son âge, joue du piano et l’aidera à progresser dans l’apprentissage de la musique. Les deux petits musiciens deviendront les meilleurs amis du monde. Mais le petit Polonais est constamment habité par ses origines, et le fait de ne pas savoir ce qui est arrivé à sa famille.

Misha Handley (Martin) et Luke Doyle (Dovidl)
Sony Pictures
Misha Handley (Martin) et Luke Doyle (Dovidl)

Rendu dans la vingtaine, alors qu’il doit être révélé comme jeune talent prometteur, Dovidl ne se présente jamais au concert dont il est la vedette. Et il disparaît sans laisser de trace.

35 ans plus tard, lors d’un concours de musique, Martin (qui est juge), alors dans la cinquantaine, reconnaît le mouvement particulier que son meilleur ami effectuait chaque fois qu’il s’apprêtait à jouer du violon, pour la chance. Il se remet alors à la recherche de Dovidl... une disparition de laquelle il ne s’est jamais remis. Et cette quête obsessive le replongera dans ses souvenirs.

Hormis la beauté de la musique omniprésente (composée par Howard Shore), le film repose principalement sur les épaules des trois duos d’acteurs qui incarnent Martin et Dovidl, à trois époques différentes. Le regard et la présence du jeune Luke Doyle, qui personnifie Dovidl enfant, sont d’ailleurs saisissants. François Girard s’est aussi entouré de deux acteurs britanniques solides pour incarner les deux amis d’enfance devenus adultes: Tim Roth et Clive Owen.

Tim Roth (Martin)
Sony Pictures
Tim Roth (Martin)

On s’entend que ce ne sont pas les films sur les familles déchirées par la guerre ni ceux portant précisément sur la Deuxième Guerre mondiale qui manquent. Mais celui-ci a tout de même quelque chose d’étonnant et de profondément touchant. Les scènes de musique sont particulièrement marquantes. Nous pensons à celle où le jeune Dovidl et un autre violoniste s’affrontent dans un magnifique duel de violons, sous le regard médusé de centaines de personnes réfugiées dans un abri. Et à celle, bien sûr, qui donne le nom à l’oeuvre, et dont nous tairons les détails pour ne rien «divulgâcher».

Le chant des noms n’est pas aussi grandiose que Le violon rouge, bien sûr (même si nous suspectons que le cinéaste doit en avoir marre que ses films soient sans cesse comparés à ce chef d’oeuvre de 1998), mais il entraîne le même genre de fascination, devant cette histoire hors de l’ordinaire qui traverse le temps. Un beau film à voir durant le temps des Fêtes.

Le chant des noms prend l’affiche le mercredi 25 décembre à Montréal et le 10 janvier partout au Québec.

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