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Ces quatre cas de coronavirus qui interpellent les chercheurs

Parmi les zones d'ombre qui restent à éclaircir: pourquoi les enfants sont-ils sous-représentés parmi les malades?
Patients asymptomatiques, infecté deux fois... De nombreux cas de coronavirus restent mystérieux.
Yves Herman / Reuters
Patients asymptomatiques, infecté deux fois... De nombreux cas de coronavirus restent mystérieux.

Près de deux mois après l’émergence du nouveau coronavirus, le monde se prépare à une possible pandémie. Alors que le nombre de personnes infectées en Chine continue de baisser, les cas à l’international augmentent jour après jour.

Afin de se préparer au mieux à un risque épidémique et de réagir de la meilleure manière, les scientifiques du monde entier sont lancés dans une course contre la montre visant à cerner au mieux ce nouveau coronavirus, Sars-Cov2, et la maladie qu’il provoque, covid-19.

On en sait évidemment de plus en plus, même si les zones d’ombre sont encore conséquentes. Le virus semble très contagieux et sa mortalité, si elle est pleine d’incertitude, semble bien moindre que celle du Sars en 2003, mais bien plus élevée que celle d’une simple grippe. Elle pourrait se situer à environ 1%, même si ce chiffre pourrait beaucoup bouger, dans un sens comme dans l’autre. De quoi prendre Sars-Cov2 au sérieux et tout faire pour le combattre. Mais pour ça, il faut le connaître.

Parmi les incertitudes qui demeurent, certains cas (ou leur absence) intriguent particulièrement les scientifiques.

Les cas “asymptomatiques”, ou la quête de la transmission

L’une des plus grandes inconnues aujourd’hui, à part le réel taux de mortalité, est certainement la véritable étendue de la contagion. Car si l’OMS communique sur le nombre de personnes infectées tous les jours, nous ne voyons que la partie émergée de l’iceberg.

Les cas les plus sévères sont normalement presque tous pris en compte. Par contre, impossible de savoir si les cas légers, voire ne présentant pas de symptômes, sont tous répertoriés. Pour ces derniers, on parle de cas “asymptomatiques”, sans préciser s’ils pourraient finir par avoir des symptômes ou non.

Sauf qu’il est très difficile de vérifier cela: des personnes sans symptômes ont peu de chance de se déclarer aux autorités sanitaires. Justement, des éléments permettant d’y voir plus clair commencent à émerger du Princess Diamond, le bateau de croisière sur lequel une épidémie de coronavirus a eu lieu au large du Japon. En analysant en détail les données issues de ces quelque 3000 passagers, des chercheurs estiment, dans une étude qui demande encore à être validée, que 34,6% des cas seraient asymptomatiques.

Mais même si l’on arrive à savoir combien de personnes n’ont pas ou peu de symptômes, et pendant combien de temps, reste une deuxième inconnue. C’est de savoir si ces individus peuvent transmettre le coronavirus. Et dans quelles proportions. Ici, les données sont encore limitées. Mais deux études récentes affirment avoir étudié des cas cliniques de patients sans symptôme qui auraient pu contaminer des proches. Des données trop partielles pour en tirer des conclusions pour le moment.

Le risque de réinfection

Au Japon, une femme a été diagnostiquée comme porteuse du coronavirus une seconde fois, a annoncé jeudi 27 février le gouvernement. Testée fin janvier, elle était sortie de l’hôpital le 1er février. Des cas similaires auraient eu lieu en Chine.

Pour le professeur en microbiologie Florian Krammer, ces personnes n’ont pas été réinfectées. Sur Twitter, il rappelle que les autres coronavirus connus entraînent une réponse immunitaire et la création d’anticorps qui durent entre un et trois ans. Covid-19 semble entraîner une réponse similaire. “La réinfection, surtout à court terme, est donc extrêmement improbable”, affirme-t-il.

L’explication la plus plausible, selon lui: la personne était toujours contaminée par le virus, mais le test a été négatif. Une erreur de diagnostic en quelque sorte. Reste maintenant à savoir si ces personnes sont toujours contagieuses.

Les animaux peuvent-ils être contaminés?

Vendredi 28 février, Hong-Kong a annoncé que le chien d’une femme malade a été testé position au coronavirus. Mais cela semble assez étrange, car jusque-là, aucune preuve tangible de contamination envers les animaux domestiques n’a été établie.

Les autorités hongkongaises ont précisé que si des traces de virus ont été découvertes dans des échantillons nasaux et oraux, l’animal ne présentait aucun symptôme. Des tests sont actuellement en cours pour vérifier si l’animal est bien porteur du virus ou s’il s’agit d’une contamination venue de l’extérieure.

Dans le doute, Hong-kong a invité les malades à aller en quarantaine avec leurs animaux domestiques.

La mystérieuse absence d’enfants

L’un des principaux mystères autour du nouveau coronavirus concerne étrangement une absence de cas. En effet, les enfants sont sous-représentés parmi les malades. L’étude la plus complète, qui a analysé 44.000 Chinois infectés, n’a trouvé que 416 enfants de moins de 10 ans et 549 adolescents de 10 à 19 ans. Aucun décès en dessous de 10 ans n’a été enregistré.

Une bonne nouvelle évidemment, quand on sait que certaines maladies touchent plus particulièrement les plus jeunes. Mais qui pose question. En effet, reste à savoir si les enfants ont vraiment peu de chance d’attraper covid-19, ou si leurs symptômes sont simplement très légers, et donc peu détectables. Dans ce cas-là, les enfants pourraient être des pourvoyeurs indétectables de la maladie.

Savoir lequel de ces deux scénarios est le bon permettra aux autorités sanitaires de mieux juger de l’utilité de la fermeture des écoles pour éviter la propagation du coronavirus.

Ce texte a été publié originalement dans le HuffPost France.

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