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Carte Blanche de Katherine Levac: quand le rire touche et fait réfléchir

Au-delà de révéler sa pansexualité, l'humoriste a surtout animé de main de maître son premier gala...
Éric Myre

C’est à l’hilarante Katherine Levac qu’a été offerte la première Soirée Carte Blanche, présentée à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, mardi soir, dans le cadre de la 37e édition du Festival Juste pour rire. Mis en scène par le Denis Drolet Sébastien Dubé, ce premier gala à vie pour la jeune humoriste en tant qu’animatrice s’est chargé d’aborder, de façon diversifiée et à travers divers types d’humour, des thèmes importants comme l’ouverture d’esprit, la religion, l’amitié et l’inclusion.

Katherine Levac en profite pour se confier

On aurait voulu plus de Katherine Levac qui, avec son numéro d’ouverture, a parfaitement donné le ton à cette soirée qui regroupait plusieurs de ses précieux amis. «Je ne suis pas stressée. Je me surestime beaucoup. Je suis comme trop bonne pour être humoriste», a-t-elle lancé pince-sans-rire avant d’expliquer qu’avec «un bacc en littérature, les deux choses qu’on peut faire sont de travailler chez Renaud-Bray et travailler chez Archambault».

Elle a poursuivi en parlant des mères, en particulier les jeunes mères qui, à l’instar des Youtubeurs, «ont une vie plate, mais croient que ça intéresse les gens». Toujours aussi sarcastique, elle a affirmé qu’elle «serait meilleure que toutes les mères» qui étaient dans la salle. Abordant les thèmes de la peur de l’engagement et de sa relation avec une fille, elle a expliqué aimer les personnes, peu importe leur genre, expliquant qu’en résumé cela voulait dire «être lesbienne, mais, lorsque Claude Legault te téléphone, ne plus être lesbienne».

Soulignant «l’ouverture d’esprit de sa génération, mais son incapacité à métaboliser le lactose», elle a conclu de manière touchante en lisant des commentaires déplacés reçus de certains internautes à propos de son orientation sexuelle et en incitant les spectateurs à faire autant ce qui leur tente qu’à se surestimer; exactement ce qu’elle a fait avec sa carte blanche.

Un peu plus tard pendant la soirée, Levac allait livrer un second numéro en compagnie de sa bonne amie Rosalie Vaillancourt. Une soirée de filles en pyjama où est venue pousser la chansonnette la grande France Castel, qui a aussi lancé : «C’est grâce à des madames comme moi que, ce soir, vous pouvez animer un gala en pyjama». «Je m’ennuie d’être avec quelqu’un qui ne me comprend pas», a dit l’une d’elle, alors que le duo lançait des appels téléphoniques à leurs «kicks» Paul Houde et Éric Bruneau. Leur chanson sur l’amitié s’est conclue par un précieux conseil livré aux filles et aux femmes : «Vous n’avez pas besoin d’un homme pour être complètes» .

Éric Myre

Un humour diversifié

Une dizaine de numéros ont meublé cette première soirée Carte Blanche. Parmi ceux-ci, plusieurs ont bien fonctionné, notamment celui du gars de la campagne ou des régions faisant la transition vers la ville, brillamment livré par l’humoriste Sam Breton, qui n’en était qu’à sa troisième participation à un gala.

Anas Hassouna, qui participait à son premier gala à vie et qui, coiffé de tresses, a lancé tout de go: «J’ai l’air d’une blanche qui sort avec un noir pour faire chier son père». En abordant le thème de l’importance d’aimer son travail «qu’on devrait choisir comme on choisit un conjoint», il s’est imaginé Dieu en gars de la construction. Il a conclu en lançant que l’amour et le sexe sont surestimés et en discourant sur l’orgasme féminin, «qui n’est pas nécessaire à la reproduction». «Je ne finirai pas cette blague en l’honneur de toutes les femmes qui n’auront pas d’orgasme ce soir», a-t-il dit avant de quitter les planches.

Superbe découverte pour plusieurs spectateurs, l’humoriste franco-ontarien Alexandre Bisaillon a fait un excellent numéro sur la fin du monde racontée par un Québécois. Les vidéos YouTube, les sacs d’épicerie qu’on vend 10 cents «pour sauver la planète», le compost, Jésus et les inondations sont autant de sujets qu’il a abordés de façon habile et hilarante.

L’humoriste Sam Boisvert s’est présenté sur scène en habit cravate en disant : «Je le sais que, physiquement, j’ai l’air d’un jeune pasteur. Que Dieu vous bénisse, d’ailleurs.» Il a livré un numéro plutôt drôle traitant de son malaise profond en toutes situations – même lorsqu’il est seul chez lui -, du lien entre l’espérance de vie et le sommeil, de son possible suicide et de la chance de prendre l’avion que ne devrait pas mériter le commun des mortels.

Éric Myre

Eman El-Husseini, une humoriste montréalaise d’origine palestinienne a bien fait rire en racontant sa vie d’homosexuelle musulmane et son mariage avec une femme juive qui lui «fait passer des points de contrôle dans l’appartement».

Le groupe fétiche de Katherine Levac, Les Denis Drolet, a été égal à lui-même en livrant un numéro absurde au possible, sorte d’impro pour adolescents sur le thème du magasinage. Laurent Paquin n’a pas déçu avec son numéro traitant de l’importance de parler de sexualité avec ses enfants afin de leur apprendre à devenir des adultes respectueux. Arnaud Soly, de son côté, est parti de son premier anniversaire d’arrêt de fumer la cigarette pour revenir dans le temps, lorsque les médecins fumaient et qu’il y avait des sections fumeurs et non-fumeurs «délimitées par une chaise» dans les restaurants.

Quant au numéro de Phil Roy, et ce, malgré la participation loufoque du vulgarisateur scientifique Martin Carli, il n’a malheureusement pas été à la hauteur de sa belle renommée.

Les Soirées Carte Blanche sont présentées du 16 au 20 juillet à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, et seront diffusées ultérieurement sur ICI TÉLÉ et sur Z.

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