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Cannabis: pour un registre du courage politique

Au Québec, une vente de cannabis récréatif sous présentation de la carte-soleil dans les 403 points de vente de la SAQ serait une autre Révolution tranquille.
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Pourquoi pas une banque de données et de recherches sur la surconsommation et les effets secondaires de tous les médicaments, incluant de banals analgésiques que sont l'Aspirine, le Tylenol et l'Advil, dont l'abus tue, chaque année selon des chercheurs de l'université McGill, plus de 16 000 hommes et femmes en Amérique du Nord?

Pourquoi n'existe t-il pas aussi un registre canadien des pots de beurre d'arachides, pourtant en vente libre sur les tablettes de tout dépanneur et supermarché, et qui font nettement plus de victimes (d'allergies) sinon de décès, selon Santé-Canada, que n'en a fait à ce jour l'usage légal ou illégal du cannabis et ce, dans toute l'histoire de l'Humanité, incluant au Québec depuis son introduction en Nouvelle-France par Louis-Hébert, l'apothicaire de Samuel de Champlain?

À moins de six mois des prochaines élections fédérales d'octobre, c'est un registre du courage politique que les électeurs au Canada ont grandement besoin, eux qui devancent bien souvent les élus (et les groupes criminels et mafieux) suite à de nombreux sondages successifs favorables à une légalisation de la marihuana.

Au très honorable Stephen Harper...

Votre guerre à la drogue qui coûte près d'un demi-milliard chaque année aux contribuables a fait plus de victimes à ce jour qu'en a fait l'usage des drogues douces comme le cannabis. Vos lois sur les jeunes contrevenants n'ont fait que remplir les prisons et pénitenciers de Bordeaux, de Saint-Jérôme ou d'Orsainville. Ceux-ci débordent de caïds et mafieux qui s'évadent de façon spectaculaire en hélicoptère au vu et au su des plus grands médias du monde entier.

Rien en fait pour regagner un jour une place de choix au Conseil de sécurité de l'ONU et dans le concert des Nations unies. Rien non plus d'édifiant pour que le Canada respecte enfin les recommandations et rapport mondial d'une quarantaine de leaders internationaux anti-prohibitionnistes dont Louise Harbour, ex-juge en chef à la Cour suprême du Canada et ex-Haut commissaire des Nations unies pour les droits de la personne, comme le vote de 32 des 34 chefs d'État des Amériques favorables à de nouvelles formes de régulation du trafic de drogues, et contre la violence et la corruption.

Tous ces criminels, avec notre laxisme et hypocrisie sociale, continuent de contrôler - emprisonnés ou pas, avec ou sans leur cellulaire - le lucratif marché des drogues dures et douces qui transitent avec moins de 1% de surveillance dans deux des plus importantes portes d'entrée de stupéfiants en Amérique que sont le Port de Montréal et l'Aéroport de Dorval. Les zones portuaires sont maintenant abandonnées à des firmes privées de sécurité ou de nettoyage des cales de bateaux, en raison des gigantesques abolitions de 19 200 postes de fonctionnaires et vérificateurs perdus lors du Budget fédéral de 2012, comme à l'Agence des services frontaliers.

De surcroît, Je me souviens, comme des milliers de Québécois, des interférence et des enregistrements téléphoniques révélés par Radio-Canada lors des dernières élections fédérales (et depuis ce temps à la Commission Charbonneau), où Tony Accurso sollicitait l'aide de l'honorable sénateur Léo Housakos afin de nommer à la présidence du Port de Montréal, Robert Abdallah, ex-DG de la Ville mêlé jusque là dans le scandale que fut celui des compteurs d'eau. La semaine dernière, vous avez nommé et gratifié le collecteur de fonds Housakos du titre de président à vie du Sénat, en remplacement du court mandat honorifique du regretté Pierre-Claude Nolin, ardent défenseur il y a plus de 10 ans d'un illustre rapport (à actualiser) prônant la légalisation du cannabis.

Au plus pressant, Thomas Mulcair, chef de l'Opposition officielle...

Dans l'esprit et la vision du NPD et sa Déclaration de Sherbrooke quant aux enjeux et relations fédérale-provinciales, les lois du travail, la péréquation, la législation sociale et la réglementation du commerce, je vous prie d'envisager au plus tôt, Monsieur Mulcair, une véritable production et récolte du cannabis de qualité contrôlée par l'État du Québec. Fière créatrice d'emplois agro-forestiers spécialisés en régions - une promesse électorale du premier ministre Philippe Couillard, aux prises dans son comté de Roberval avec des agriculteurs insécurisés et coincés par des trafiquants de marijuana passés des champs de maïs aux marges des forêts - il y a le performant réseau de la Coop fédérée, soit la plus grande entreprise agroalimentaire au Québec classée également parmi les 100 coopératives et mutuelles les plus importantes au monde, comme celles qui ont donné naissance dans les Prairies canadiennes au Nouveau Parti démocratique (NPD).

Au plus vite, Justin Trudeau pour une légalisation, mais en faveur du bien commun des Québécois et Québécoises...

Au plus vite, Monsieur Trudeau, une vente du cannabis de qualité contrôlée, sous présentation d'une prescription d'un médecin, dans les 403 pharmacies du nord au sud du Québec. Les milliers de cliniciens déjà formés sont en première ligne pour désengorger le système de santé publique, incluant les urgences d'hôpitaux. Enjeu contemporain de l'heure en santé, le cannabis ne doit aucunement privilégier comme au temps des commandites les amis d'un parti.

Pour seuls exemples, votre ex-directeur des finances du Parti libéral du Canada (PLC), Chuck Rifici actuellement président de Tweed Marijuana, producteur de cannabis dans l'ancienne chocolaterie recyclée Hershey à Smith Falls, près d'Ottawa, est maintenant coté en Bourse.

Pour sa part, votre actuel président de campagne de financement, Stephen Bronfman, dont le père, Edgar M. avait flairé depuis longtemps - comme au temps de la prohibition de l'alcool - une mainmise sur le déploiement de cliniques de cannabis dans l'endetté État de la Californie. L'ancien PDG de Seagram a financé à coups de millions, le camp du OUI lors de la Résolution 19 et ce référendum manqué de peu de novembre 2010 sur la légalisation de la marijuana dans le plus populeux État américain.

Depuis cette date également, son petit fils, Benjamin Bronfman, s'est qualifié pour l'obtention d'un permis de cannabis médical dans le District fédéral de Columbia. Washington, la capitale est remplie de milliers de fonctionnaires fédéraux... comme ceux en fait de la région de Gatineau, réputés selon une récente étudede l'Institut national de la santé publique (INSP) du Québec au deuxième rang des plus grands usagers de cannabis au Québec, après les régions autochtones et inuits du Grand nord québécois!

Au plus tôt, Mario Beaulieu, chef du Bloc québécois...

N'hésitez pas à réitérer, proposer et réaliserun plein rapatriement par le Québec de l'application du Code criminel canadien comme c'est le cas dans chacun des 52 États du régime fédéral américain. Allez de l'avant, comme l'ont fait à ce jour avec succès quatre États des États-Unis, soit le Colorado, l'Oregon, l'Alaska et ce District fédéral de Columbia, lors de référendums gagnants et d'autres incontournables et irréversibles sur la légalisation du cannabis et ses dérivés.

Ainsi et bientôt, soit dans moins de 18 mois, lors de l'élection présidentielle de novembre 2016 aux États-Unis, une vingtaine d'autres États incluant notre voisin le Vermont se prononceront en faveur ou non d'une telle légalisation. L'an 1 de la légalisation du cannabis au Colorado a permis de récolter jusqu'à maintenant plus de 76 millions de dollars réservés à la construction et la rénovation d'écoles.

Au Québec, une vente de cannabis récréatif sous présentation de la carte-soleil dans les 403 points de vente de la SAQ serait évidemment une autre Révolution tranquille. Comme le fut il y 25 ans la vente de vin dans les dépanneurs qui depuis, et toujours selon des études de l'INSP n'ont jamais entraîné à ce jour plus ou moins de cas d'alcoolisme. Simplement parce que cette vente s'est faite en misant sur la responsabilité individuelle et collective des gens et ce, grâce à des programmes novateurs de sensibilisation du public totalement Made in Québec comme le film Dérapages du réputé journaliste Paul Arcand sur la conduite automobile sécuritaire et préventive ou encore Éduc'alcool et Opération Nez rouge, exportés depuis sur la planète toute entière.

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