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Atteinte d'un cancer de l'ovaire, elle traverse le Canada à vélo

Son périple de plus de 5000 km (qui aura duré près de deux mois) a permis à Cécile Hryhorczuk d'amasser 15 000$ pour la recherche sur le cancer de l'ovaire.
Cécile Hryhorczuk est partie de Vancouver le 23 juin dernier en vélo pour traverser le Canada. Elle est finalement arrivée à Montréal le 17 août.
Courtoisie
Cécile Hryhorczuk est partie de Vancouver le 23 juin dernier en vélo pour traverser le Canada. Elle est finalement arrivée à Montréal le 17 août.

Cécile Hryhorczuk a reçu un diagnostic de cancer de l’ovaire il y a près de quatre ans. Après deux chirurgies plus ciblées, elle a dû subir une hystérectomie, puis commencer des traitements de chimiothérapie. Mais cela n’a pas empêché l’assistante de recherche d’enfourcher son vélo et de recommencer à s’entraîner dès qu’elle a pu. Elle s’était fixé un nouvel objectif: traverser tout le pays sur deux roues.

C’était il y a un peu plus d’un an. Et il y a une semaine, elle l’a atteint.

«Pendant les dernières semaines du traitement, je restais allongée toute la journée dans mon lit ou sur le canapé. C’était impossible de faire quoi que ce soit, même pas manger. Et c’est là que m’est venue l’idée de faire cette traversée.»

Le vélo – son moyen de transport de prédilection – s’est imposé pour ce défi qui lui permettrait de reprendre contrôle sur sa vie... et sur son corps. Parce que l’entraînement, qu’elle a repris rapidement après sa chimiothérapie, lui a permis de se remettre sur pied plus vite.

«J’avais envie de rencontrer d’autres femmes à travers le Canada, de créer un lien entre toutes les canadiennes diagnostiquées», explique-t-elle.

Et surtout, elle voulait amasser des fonds pour la recherche sur le cancer des ovaires, une maladie qui touche 2800 nouvelles Canadiennes chaque année.

“«Ça fait 50 ans que les taux de survie ne se sont pas améliorés. Une femme sur deux qui en est atteinte ne survit pas au-delà de cinq ans. Les médicaments ne sont pas encore bien développés.»”

- Cécile Hryhorczuk

Cécile Hryhorczuk peut se féliciter de ses résultats: elle a amassé 15 000$ pour la recherche sur le cancer des ovaires, avec son périple. Sa traversée est maintenant terminée, mais pas la campagne de financement.

L’assistante de recherche au Centre de recherche du CHUM s’était d’abord fixé un objectif de 1000$, raconte-t-elle en riant. La directrice régionale de l’association Cancer de l’ovaire Canada lui avait expliqué que ce n’était pas tout à fait assez. Elle a par la suite augmenté sa cible à 10 000$. «À Calgary, on avait déjà atteint notre objectif», raconte-t-elle. Elle aimerait maintenant atteindre 20 000$.

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«Chaque province a été difficile à sa façon»

Le voyage s’est somme toute bien passé, sans embûche majeure. Elle et son amie ont pris l’avion pour Vancouver, d’où elles sont parties en vélo le 23 juin au matin... après avoir dû réparer un pneu crevé.

«J’avoue qu’avoir un flat le matin du départ, c’était un peu stressant! se rappelle Cécile. On s’en est rendu compte en mettant les vélos dans l’auto. On l’a réparé, puis on est parties.»

À un moment, pendant la traversée, Cécile a dû composer avec un manque de force dans les jambes, un épisode qu’elle avait déjà connu pendant sa chimiothérapie. Après quelques jours, elle a pris du magnésium, comme on le lui avait conseillé pendant ses traitements, ce qui l’a aidée à reprendre le dessus.

Cécile Hryhorczuk, lors d'une journée particulièrement venteuse en Colombie-Britannique
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Cécile Hryhorczuk, lors d'une journée particulièrement venteuse en Colombie-Britannique

«Chaque province a été difficile à sa façon, se remémore-t-elle. En Colombie-Britannique, ç‘a été les Rocheuses; dans les Prairies, c’était le vent; en Ontario, c’était la chaleur... Chaque journée avait ses difficultés, mais on continuait d’avancer.»

Les deux femmes ont continué de pédaler, jusqu’à ce qu’elles arrivent à Montréal, 5177 km plus tard, le 17 août. Des supporters les attendaient avec des encouragements, des confettis, et du mousseux. Une arrivée que Cécile qualifie de «magique».

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Cécile espère que sa campagne de financement aidera à trouver des traitements efficaces contre le cancer de l’ovaire. Parce que dans son cas, même après s’être fait enlever l’utérus et avoir subi des traitements de chimiothérapie, les tumeurs sont revenues. Elle est présentement sous un traitement d’hormonothérapie, auquel elle réagit bien. Mais son cancer n’est pas curable.

«J’ai le cancer en moi, mais ça me gêne pas pour l’instant, dans la vie de tous les jours, résume la femme de 35 ans. On va espérer que ça continue comme ça.»

Pour l’instant, elle va bien, assure-t-elle. Elle a repris le travail, et elle est surtout bien heureuse d’avoir retrouvé le confort de son foyer.

«Toute cette expérience a renforcé ma résilience. Ça m’aide à ne pas essayer de combattre ce qui m’arrive, mais à plutôt me laisser le temps d’affronter ce qui se passe.»

Pour participer à la campagne de financement de Cécile Hryhorczuk, au profit de Cancer de l’ovaire Canada, c’est par ici.

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