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Saviez-vous qu'il existe d'autres moyens de contraception que la pilule?

La comédienne Catherine Brunet s’allie à la campagne #CIUetmoi pour encourager les femmes à faire un choix éclairé.
La comédienne Catherine Brunet et l'infirmière Julie Poirier sont les ambassadrices de la campagne #CIUetmoi.
DDMG
La comédienne Catherine Brunet et l'infirmière Julie Poirier sont les ambassadrices de la campagne #CIUetmoi.

«Je ne connaissais pas mes options avant il y a quatre ans… et je suis une jeune femme de 28 ans!» déplore Catherine Brunet.

La comédienne très aimée des adolescents souhaite inciter les jeunes femmes (et leur mère!) à s’informer sur les moyens de contraception qui s’offrent à eux, pour qu’elles puissent faire un choix éclairé.

La campagne #CIUetmoi est officiellement lancée aujourd’hui par Bayer, le géant pharmaceutique derrière plusieurs stérilets. La campagne vise à redorer l’image du stérilet (ou contraception intra-utérine, d’où le diminutif de CIU), encore la cible de plusieurs mythes infondés, mais surtout à faire en sorte que les femmes puissent faire le meilleur choix pour elles, en matière de contraception. La comédienne et l’infirmière spécialisée Julie Poirier ont rencontré quelques représentantes des médias hier (oui, il y avait juste des femmes, êtes-vous surpris?) dans les bureaux de DDMG pour une petite conversation sur la contraception en général, et sur la CIU.

Catherine Brunet a partagé aujourd’hui sur Instagram une vidéo d’elle produite dans le cadre de cette campagne, dans laquelle elle explique son histoire personnelle.

À 14 ans, elle a commencé à prendre la pilule contraceptive, parce que c’est la seule option qui lui a été présentée - par sa mère, par son médecin. Après quelques années (durant lesquelles elle oubliait souvent de la prendre tous les jours, comme à peu près toutes les femmes qui ont déjà utilisé ce moyen de contraception, soyons honnêtes!), elle a arrêté, puisqu’elle ne voulait plus prendre d’hormones.

«Mon chum et moi, on utilisait la méthode du retrait préventif», explique Catherine Brunet.

La méthode du «coït interrompu», ce n’est pas vraiment un mode de contraception… Catherine l’a appris à ses dépens, puisqu’elle est tombée enceinte.

«Comment est-ce possible, que je ne savais pas que j’avais d’autres options même si je ne voulais pas prendre d’hormones?» s’interroge-t-elle aujourd’hui.

C’est finalement à 24 ans, lorsqu’elle s’est fait avorter - «un choix difficile», confie-t-elle, qu’on lui a proposé de lui installer un stérilet.

«Je ne voulais plus jamais vivre ça, et l’infirmière m’a expliqué les choix qui s’offraient à moi», raconte Catherine.

Elle a donc opté pour un stérilet en cuivre, qui ne diffuse aucune hormone, et est très satisfaite de son choix.

Manque d’information

Des histoires comme celles-là, Julie Poirier en entend malheureusement beaucoup trop régulièrement.

Encore cette semaine, une adolescente de 16 ans qui attendait depuis quelques mois une consultation est arrivée dans le bureau de l’infirmière praticienne (qui oeuvre dans un groupe de médecine familiale) et lui a annoncé qu’elle était enceinte.

«Elle m’a dit: c’est mon bal dans deux semaines, j’entre au cégep à l’automne… Elle a donc choisi une interruption de grossesse», raconte l’infirmière, qui ne manque pas de souligner que cela la bouleverse, elle qui a une fille de 14 ans.

«On a beau être en 2019, on pense qu’on est informés… Mais les jeunes filles ne le sont pas», note-t-elle.

Aux jeunes femmes qui entrent dans son bureau en disant: «Je viens pour avoir la pilule» - ce qui arrive très souvent - , Julie prend le temps d’expliquer toutes les options qui s’offrent à elle.

«Je leur demande si elles prévoient d’avoir un enfant dans un avenir rapproché (bon, pas aux ados de 14 ans, on s’entend), et ce que ça représenterait pour elles d’apprendre demain matin qu’elles sont enceintes. Je leur explique aussi tous les effets secondaires possibles des différents modes de contraception, et elles peuvent ensuite faire un choix éclairé. Et je crois qu’on devrait avoir cette discussion chaque fois qu’elles reviennent pour un renouvellement.»

Des mythes à déboulonner

Julie Poirier remarque que la CIU fait l’objet de beaucoup de mythes. Par exemple, beaucoup de jeunes femmes et leur mère croient qu’elles ne peuvent pas avoir un stérilet avant d’avoir eu des enfants, ce qui est totalement faux.

L’infirmière précise qu’elle en installe chez des adolescentes de 14 ans, qui n’ont donc pas à prendre une pilule à la même heure, chaque jour… ce qui est beaucoup plus efficace. D’ailleurs, les gynécologues le disent et le répètent: le stérilet est le moyen de contraception le plus efficace, autant que la ligature des trompes.

LA CIU, qu’est-ce que c’est?

Il existe deux modèles principaux de stérilets: celui à hormones et celui au cuivre. Il est important toutefois de bien informer les femmes sur les effets secondaires possibles (ce que les professionnels de la santé ne font pas toujours, comme en témoigne notre article paru il y a quelques mois).

À gauche, un stérilet à hormones (dans un installateur). À droite, un stérilet au cuivre.
Camille Laurin-Desjardins/HuffPost Québec
À gauche, un stérilet à hormones (dans un installateur). À droite, un stérilet au cuivre.

Le stérilet au cuivre peut provoquer des règles plus abondantes et des crampes menstruelles plus douloureuses. Celui à hormones a une plus longue liste d’effets indésirables: la conséquence principale est de provoquer l’arrêt des règles après quelques mois, mais cela peut aussi engendrer un «spotting» continu, un peu plus désagréable. Comme il s’agit d’hormones, cela peut aussi jouer sur l’humeur, tout dépendant si la femme y est très sensible, pendant ses symptômes pré-menstruels, par exemple. Julie Poirier précise toutefois que le taux d’hormones est beaucoup plus faible que dans la pilule.

«Mais si la femme n’aime pas ça, on peut toujours l’enlever… et si finalement elle change d’idée, on peut lui en remettre un!»

(Permettez-nous toutefois d’apporter un bémol: tous les professionnels de la santé ne semblent pas aussi ouverts à écouter les femmes que Julie Poirier. De nombreuses femmes ont confié au HuffPost Québec qu’elles ont rencontré beaucoup de résistance quand elles ont voulu faire retirer leur stérilet.)

L’infirmière rappelle aussi que ces effets secondaires sont très rares, et que dans la majorité des cas, tout se passe bien, et que la femme est très satisfaite de son choix. Mais évidemment, pour celles qui se retrouvent dans le faible pourcentage d’effets secondaires, c’est très désagréable. Et des histoires déplaisantes qui sont arrivées à notre mère ou notre meilleure amie peuvent être suffisantes pour nous foutre la trouille, parfois.

Combien ça coûte?

Les stérilets à hormones sont en partie remboursés par la Régie d’assurance maladie du Québec (RAMQ) et par les régimes d’assurance privés. Il reste habituellement un solde d’environ 80$ à payer.

Les stérilets au cuivre ne sont pas couverts par la RAMQ ni par la plupart des compagnies d’assurance privées, puisqu’il ne s’agit pas d’un «médicament».

Ce ne sont pas tous les médecins de famille qui installent des stérilets. Mais ils peuvent faire une prescription et vous diriger vers un professionnel de la santé qui pose cet acte. Il existe aussi un réseau de cliniques spécialisées à travers le pays qui en font l’installation.

Une femme avertie en vaut deux

L’important, c’est d’être informée, croient Julie Poirier et Catherine Brunet.

«Si la femme est informée, elle va pouvoir poser les bonnes questions à son professionnel de la santé, et il va lui répondre!» affirme Julie Poirier.

«C’est important aussi d’en parler avec les hommes, ajoute Catherine Brunet. Il y a beaucoup de déresponsabilisation, comme si c’était juste notre affaire, la contraception!»

*Pour plus d’informations, vous pouvez consulter ce site internet mis sur pied par la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada.

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