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Une pensée pour les femmes atteintes d'un cancer du sein en ce Vendredi fou

«Pour nous, ce n'est pas vendredi à tous les jours, mais c’est fou à tous les jours!» résume Nathalie Garneau, atteinte d'un cancer du sein métastatique.

En ce Vendredi fou où tous les consommateurs sont bombardés d’offres toutes plus alléchantes que les autres, la Fondation du cancer du sein du Québec lance une campagne de financement pour aider les femmes atteintes d’un cancer du sein métastatique. Et les images sont assez frappantes.

Le coût des médicaments pour les femmes atteintes d'un cancer du sein métastatique (donc incurable) est très élevé, rappelle cette campagne de la Fondation du cancer du sein du Québec.
Fondation du cancer du sein du Québec
Le coût des médicaments pour les femmes atteintes d'un cancer du sein métastatique (donc incurable) est très élevé, rappelle cette campagne de la Fondation du cancer du sein du Québec.

La grande majorité de ces femmes qui vivent avec un cancer incurable ne peuvent pas travailler et ont de la difficulté à joindre les deux bouts, rappelle la fondation. Évidemment, si vous tombez sur cette page pendant que vous magasinez en ligne votre future télé 50 pouces, il se pourrait que vous vous sentiez un peu coupable. Ce n’est pourtant pas le but de la campagne, assure Emily Ayoub, gestionnaire de projets à la Fondation cancer du sein du Québec.

«C’est simplement pour leur rappeler que certaines personnes n’arrivent pas à couvrir leurs besoins de base. C’est une occasion de penser aux autres, à ces femmes qui n’iront pas magasiner.»

«Pour nous, ce n’est pas vendredi à tous les jours, mais c’est fou à tous les jours!» résume Nathalie Garneau, atteinte d’un cancer du sein métastatique.

Dans le cadre de cette campagne, la fondation dresse une liste de toutes les dépenses liées à la maladie pour les personnes atteintes d’un cancer du sein métastatique, qui doivent recevoir des traitements à vie. Les médicaments (parfois non remboursés par la RAMQ, et pas nécessairement remboursés en totalité par les assurances privées), une prothèse capillaire, le stationnement à l’hôpital, l’hébergement (si une personne n’habite pas près du centre hospitalier où elle doit recevoir ses traitements), la physiothérapie, la psychothérapie... la facture peut grimper rapidement, jusqu’à 2000$ par mois, estime Emily Ayoub.

Une prothèse capillaire coûte environ 350$, rappelle la fondation.
Fondation du cancer du sein du Québec
Une prothèse capillaire coûte environ 350$, rappelle la fondation.

«Je connais une femme qui, après le remboursement de ses assurances, doit payer 700$ par mois pour ses médicaments, cite-t-elle en exemple. Et ce sont des médicaments qui la maintiennent en vie... Aussi, ces femmes ont des traitements à vie, toutes les semaines ou toutes les trois semaines. Imaginez les frais de transport, d’hébergement et de stationnement.»

L’objectif de la campagne, qui se clôturera mardi (à l’occasion du «mardi je donne», journée mondiale de la philanthropie) est de 10 000$. Cela permettra d’aider cinq femmes. Vendredi matin, près de 2500$ étaient amassés.

Vivre au jour le jour

«On vit vraiment intensément chaque journée, on ne peut pas planifier le futur, confie Nathalie Garneau. On ne sait pas, finalement... quand la plug va être tirée!»

Nathalie Garneau vit avec un cancer du sein depuis près de cinq ans. Son cancer est considéré incurable.
Sol photographe
Nathalie Garneau vit avec un cancer du sein depuis près de cinq ans. Son cancer est considéré incurable.

La femme de 55 ans (mais qui a une voix d’adolescente de 16 ans, comme elle le fait remarquer) vit avec le cancer depuis 2015. Elle a tenté deux fois un retour au travail, mais la maladie est revenue chaque fois. Bien qu’elle ait la chance d’avoir une assurance invalidité, celle-ci lui confère un revenu assez maigre, dont il ne reste «plus grand chose après avoir payé le logement et la nourriture».

Malgré tout, elle reste optimiste. Puisqu’elle a toujours été sportive, et que le cancer ne s’est pas encore attaqué à ses organes, elle continue de faire de l’exercice régulièrement.

«Mon truc, c’est que je déplace en vélo. Je fais de l’exercice, ça me coûte moins cher en frais de déplacement et de stationnement.»

Même l’hiver? «Oui, même l’hiver! répond-t-elle en riant. Je me suis trouvée un fat bike. Il faut être fou à tous les jours, et on exprime tous notre folie différemment. Et moi, ma folie, c’est d’essayer de rester active le plus possible. Ça n’a pas de bon sens... mais ça me donne de la joie, ça me permet de garder mon coeur d’enfant!»

Nathalie est passée par tous les traitements standards pour son cancer, mais rien n’en est venu à bout. Son seul espoir est maintenant un traitement expérimental, personnalisé, mais dont le coût s’élève à 6000$.

“Tous les jours, j’essaie de rendre mon impossible possible. En gardant ma joie de vivre, en étant heureuse. C’est ce que je veux léguer à mes filles, je veux que ce soit la dernière image qu’elles aient de moi.”

- Nathalie Garneau

Malgré tout, elle ne baisse pas les bras. Surtout pour ses deux filles, maintenant adultes.

«Dernièrement, je suis tombée sur une citation de Jean Cocteau: ”à l’impossible, je suis tenu”. Ça m’a foudroyée. C’est tellement nous! J’adore cette façon de voir les choses. Tous les jours, j’essaie de rendre mon impossible possible. En gardant ma joie de vivre, en étant heureuse. C’est ce que je veux léguer à mes filles, je veux que ce soit la dernière image qu’elles aient de moi: peu importe les circonstances, on continue à aimer la vie jusqu’au bout, malgré le chaos.»

La campagne de la Fondation du cancer du sein se poursuit jusqu’au mardi 3 décembre.

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