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«Bye Bye 2019»: un bilan terne et un peu trop frileux

Une édition qui ne passera malheureusement pas à l'histoire...
Radio-Canada

Le 31 décembre 2018, Simon-Olivier Fecteau et son équipe relevaient haut la main le défi gargantuesque de célébrer les 50 ans de l’incontournable revue de fin d’année de Radio-Canada, offrant assurément l’un des meilleurs Bye Bye des dix, voire vingt dernières années.

Malheureusement, l’histoire ne s’est pas répétée cette année. Loin de là.

La petite histoire de ce Bye Bye 2019 fut celle d’une série de sketchs assez minces, exploitant généralement une seule idée (bonne sur papier, certes), mais surtout une seule façon de faire rire - et peu de niveaux de lecture - propre à chaque numéro.

Ce fut notamment le cas des sketchs sur la crise entourant la disparition des produits laitiers dans le nouveau Guide alimentaire canadien, les manques en éducation, les publicités d’A&W, la dépendance des ados au jeu vidéo Fortnite, et ceux beaucoup trop faciles (et quelque peu réducteurs) sur les déboires financiers de Caroline Néron et la fuite de données chez Desjardins.

Il n’y avait rien de transcendant dans ce bilan d’une année qui fut pourtant très chargée, et ce, aussi bien sur le plan politique que culturel et sportif, comme le résumaient pourtant assez bien les allures de fin du monde du générique d’ouverture.

Radio-Canada

D’emblée, nous avons eu droit à un sketch (assez réussi) sur la publicité peu inspirante dédiée à la mycose des ongles. C’est tout. Il ne s’agissait pas d’un tremplin vers un autre sujet plus significatif comme c’était le cas par les années passées. Les auteurs ont réellement cru qu’il s’agissait d’un fait marquant des 365 derniers jours.

Par contre, malgré les scandales politiques et la procédure de destitution, rien sur Donald Trump. Catherine Dorion a été réduite à un rôle de lépreuse et un clip sortant tout droit des années 1990 sur la pilosité féminine, tandis que la loi 21 a été abordée en quelques secondes, et que la situation précaire des médias et des journalistes fut totalement ignorée.

Le numéro sur Greta Thunberg et la marche pour le climat, moment pourtant phare de la dernière année, n’aurait pu tomber plus à plat.

Celui sur le blackface de Justin Trudeau reposait un peu trop sur son idée de base et n’avait pas l’étoffe ni la profondeur du numéro classique de Justin Poppins.

Les imitations (très réussies) de Jean-Charles Lajoie (Claude Legault) et Mike Bossy (Patrice L’Écuyer) ne servaient malheureusement à rien.

Le sketch sur les têtes d’affiche de Radio-Canada dans lequel Guy A. Lepage recevait Véronique Cloutier, qui recevait Pénélope McQuade, qui recevait Jean-Philippe Wauthier, qui recevait Guy A. Lepage, ne faisait qu’exposer de vieilles perspectives sans rien apporter de nouveau.

Même son de cloche pour le sketch dédié à l’oeuvre «trop répétitive» de Xavier Dolan.

Radio-Canada

Parmi les bons coups, notons l’assistant personnel virtuel irritant au possible de Denise Bombardier, Céline Dion (Anne-Élisabeth Bossé, à la hauteur du personnage) qui se trompe de taxi pour son Carpool Karaoke, et les prouesses techniques des incomparables Chick’n Swell pour le numéro sur les inondations de Sainte-Marthe-Sur-Le-Lac (même si le rythme de la mise en scène finissait par avoir quelque peu raison de l’efficacité absurde de l’ensemble).

Après une pause (bien méritée) de trois minutes sur le coup de minuit, les choses se sont améliorées au cours des douze minutes suivantes grâce, entre autres, à un sketch incisif sur les influenceurs, un autre hilarant sur les nombreux plagiats de Gad Elmaleh, et le potentiel retour en politique de Jean «Palpatine» Charest.

Ainsi, malgré les excellentes performances de Claude Legault et de Guylaine Tremblay, les auteurs semblent s’être assis sur leurs lauriers pour ce Bye Bye 2019, après trois éditions beaucoup plus relevées, incisives et inspirées.

Aucun sketch ici ne restera dans les annales. Et ce n’est pas parce que le talent et la matière n’étaient pas au rendez-vous.

La petite histoire de ce Bye Bye 2019, ce fut celle d’un bilan de fin d’année incomplet, trop éparpillé, et qui ne fut malheureusement pas assez souvent en mesure d’aller au bout de ses idées.

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