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«On était mal préparé dans nos CHSLD», lance François Legault

Le premier ministre a utilisé sa conférence de presse pour s'expliquer sur le décompte peu enviable des décès au Québec, et sur «l'évolution» des consignes.
François Legault a dit s'inquiéter de la situation à Montréal.
Jacques Boissinot/La Presse canadienne
François Legault a dit s'inquiéter de la situation à Montréal.

«On était mal préparé dans nos CHSLD», a lancé le premier ministre François Legault, alors qu’il énumérait trois raisons expliquant le nombre de décès plus grand au Québec par rapport à d’autres États. «On a tous un mea culpa à faire», a-t-il ajouté, citant le travail des gouvernements précédents, mais disant vouloir prendre sa part de responsabilité également.

Au Québec, de nombreux aînés se retrouvent en CHSLD, souvent plus qu’ailleurs, a-t-il expliqué. Il a aussi rappelé que les travailleurs étaient mal payés dans les CHSLD, alors que les travailleurs en CHSLD privés obtenaient 13$ de l’heure, et ceux au public, 21$ de l’heure. Une situation amenant beaucoup de travail à temps partiel et de déplacements entre les centres et résidences.

L’autre raison expliquant le décompte peu enviable des décès, la première selon lui, a été la relâche scolaire arrivée «au pire moment». La deuxième raison, toujours selon Legault, est que le Québec déclare tous les décès liés à une maladie, même si une personne est associé à quelqu’un lié à la COVID.

Le manque de préparation dans les CHSLD de la province est venu clore la liste des trois raisons du premier ministre.

Le bilan du jour:

  • 3 013 décès (+85)
  • 38 469 personnes infectées (+748)
  • 1 838 personnes hospitalisées (+7)
  • 193 personnes aux soins intensifs (-6)

À la défense de «l’évolution» des consignes

François Legault a défendu les variations dans certaines consignes au fil des dernières semaines. Il a parlé «d’évolution». «Ce n’est pas parce qu’on change d’idée, c’est parce qu’on s’adapte», a-t-il fait valoir, citant notamment la réouverture des écoles de même que l’accès redonné aux proches aidants pour la visite des résidents et la permission accordée aux personnes de 60 à 69 ans de reprendre leurs activités régulières - en respectant la règle des deux mètres.

Il a également défendu le choix de rouvrir les écoles tout en conservant l’interdit des rassemblements. Il a soutenu que le déconfinement devait se faire de façon progressive, en fonction des différentes régions. «Ce n’est pas une question de changer d’idée, c’est une question d’y aller graduellement.» Cette «adaptation» se poursuivra au cours des prochaines semaines, a-t-il affirmé.

EN VIDÉO: la conférence de François Legault


François Legault ne s’en est pas caché: le Grand Montréal est une importante source d’inquiétudes pendant cette pandémie de COVID-19.

Appelé à commenter les prévisions plutôt inquiétantes émises par l’Institut national de santé publique vendredi dernier, François Legault a défendu le choix de donner une date précise pour le début du déconfinement dans la région de Montréal (le 25 mai), tout en indiquant que cette date pouvait varier avec le temps.

Ce scénario est hypothétique, a insisté le premier ministre.

“Le scénario qui a été déposé par l’INSPQ n’arrivera jamais”, a-t-il prédit, ajoutant que son gouvernement n’ouvrira pas “les commerces, pis les écoles, si la situation est comme ça” à Montréal.

«L’objectif de mettre des dates potentiels, c’est de donner la chance aux gens de se préparer. Ce n’est pas simple rouvrir une école, ce n’est pas simple rouvrir un commerce.»

Montréal: le déconfinement pourrait être encore reporté

Il n’est «pas impossible» que le déconfinement à Montréal soit donc encore repoussé, a réitéré Legault.

Le premier ministre a même évoqué la possibilité que les écoles primaires montréalaises ne soient pas rouvertes avant le 1er septembre, comme les écoles secondaires, les cégeps et les universités.

M. Legault a rappelé que la majorité des cas d’infections et, surtout, de décès étaient localisés dans le Grand Montréal. C’est pourquoi la santé publique a reporté la réouverture des commerces, des écoles et des services de garde du Grand Montréal au 25 mai.

“On va suivre la science”, a assuré le chef du gouvernement, avant de fixer une nouvelle date sur le calendrier.

Pour espérer déconfiner Montréal à court terme, il faudra augmenter le nombre de tests de dépistage effectués dans la région, a-t-il dit. On est passé récemment de 6000 à 10 000 par jour, mais ce n’est pas encore suffisant, a-t-il fait valoir. À la suite de la recommandation du Collège des médecins, divers professionnels de la santé, dont les dentistes et les hygiénistes dentaires, pourront eux aussi désormais effectuer des tests.

“Je ne veux pas que les Québécois commencent à se chicaner et à se diviser entre Montréal et les autres régions.”

- François Legault

Par ailleurs, la pénurie de personnel dans les résidences pour aînés demeure un défi. M. Legault a lancé un nouvel appel à l’aide aux professionnels de la santé, suppliant ceux qui ont été infectés et qui ont terminé leur période d’isolement ou de quarantaine de revenir au travail.

Il a aussi prié les gens des régions de ne pas ostraciser ceux du Grand Montréal qui voudraient voyager à travers le Québec. Le premier ministre a rappelé que si la distanciation de deux mètres est respectée, les gens de Montréal peuvent sans danger visiter les régions. Si la circulation des gens du Grand Montréal vers les régions s’avérait problématique, Québec interviendrait.

Avec La Presse canadienne.

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