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Bilan d'Influence communication: «le ton a changé» dans les médias, juge Jean-François Dumas

On parle de plus en plus d'intolérance dans les médias québécois.
Getty Images/iStockphoto

Le président d'Influence communication, Jean-François Dumas, estime que le changement de ton est ce qui a marqué le plus fortement les événements médiatisés au Québec en 2017.

Le courtier en information médias a publié son bilan annuel mardi matin. Sans surprise, c'est l'attentat à la mosquée de Québec qui a été le plus couvert, suivi de la vague de dénonciation d'agressions sexuelles via le mot-clic #MoiAussi, qui culminé avec les allégations concernant Éric Salvail et Gilbert Rozon.

Mais ce qui a le plus surpris le vieux routier de l'information, c'est dans le ton des informations qui sont véhiculées à travers les différents médias. «En 2016, il y avait beaucoup de peur au Québec. Il y avait le Zika, le terrorisme international, etc. En 2017, la peur s'est transformée en intolérance. Intolérance face aux communautés culturelles, aux immigrants, et aux demandeurs d'asile notamment», estime M. Dumas.

Il s'agit d'un choc comparativement à ce qu'il qualifie comme les valeurs québécoises, reconnues à l'international: ouverture sur le monde, les différences, inconfort face aux débats (on préfère les petites chicanes), l'accueil et la gentillesse.

D'ailleurs, les discours extrémistes prennent de plus en plus de place dans l'espace public, ce qui démontre une place prépondérante pour l'intolérance dans les médias. L'expression «extrême droite» a d'ailleurs connu une hausse d'utilisation dans les médias de près de 130% en moins d'un an dans les médias canadiens. C'est quatre fois plus que «extrême gauche» qui a tout de même augmenté de 200%.

Cette intolérance, combinée aux événements malheureux de la mosquée de Québec, a attiré les yeux sur le Québec à l'international. Influence communication a constaté une hausse de 45% de l'attention des médias internationaux sur nos faits divers en 2017. Mais ce n'est pas tout: le climat d'intolérance véhiculé au Québec a augmenté l'intérêt des autres nations vis-à-vis nos relations avec les communautés culturelles (+6%), l'unité nationale (+5%) et l'immigration (+3%).

«C'est un peu le phénomène de la saucisse Hygrade: les médias traditionnels en parlent, ça s'enflamme sur les réseaux sociaux, et les médias traditionnels y retournent parce que ça réagit sur Facebook et Twitter.»

Le Québec est vu comme un endroit «très bonbon» habituellement, explique Jean-François Dumas. Le tourisme et les bonnes tables ont toutefois perdu de son rayonnement, passant de 24% à 19%, et la culture également, passant de 30% à 18%.

Ce n'est toutefois pas la première fois que l'attention portée au Québec à l'étranger est chamboulée. M. Dumas avait noté un phénomène semblable en 2012 avec entre autres les manifestations étudiantes et l'attentat au Métropolis le soir de l'élection du Parti québécois.

Ce changement de ton en 2017 en sera-t-il un de fond et définitif? «Tracer une conclusion après seulement une année, c'est trop tôt. Mais c'est quelque chose de nouveau, unique, dans nos médias.»

Une année de partys

Grâce au 150e anniversaire du Canada et au 375e de Montréal, le secteur événementiel a obtenu 3,3% de l'ensemble du volume médiatique au Québec.

C'est toutefois le Festival d'été de Québec (FEQ) qui a obtenu la plus grande faveur des médias québécois, avec 15,61%. «C'est un combiné de facteurs qui a permis au Festival d'obtenir un tel score. Les artistes ont beaucoup commenté leur visite. La carte était imposante. C'était le 50e anniversaire du FEQ», a-t-il exposé.

Comment imiter ce succès? «Je ne sais pas, mais je comprends pourquoi le Carnaval de Québec est allé chercher Daniel Gélinas [ancien directeur général du FEQ] à titre de consultant!»

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