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«Big Little Lies»: libérées, délivrées...

Si la première saison de «Big Little Lies» gagnait en intensité d'épisode en épisode, la deuxième fut une tout autre histoire...
HBO

La deuxième saison de Big Little Lies a pris fin, ce dimanche 21 juillet, au terme d’un face-à-face évidemment très attendu entre Celeste (Nicole Kidman) et Mary Louise (Meryl Streep).

Si la première saison de la série créée par David E. Kelley, d’après le roman de Liane Moriarty, gagnait en intensité d’épisode en épisode, la deuxième fut une tout autre histoire.

Malgré une durée encore une fois relativement courte (sept épisodes seulement), Kelley a peiné tout au long de la saison à maintenir un rythme totalement engageant, et à élargir ses horizons au-delà de thèmes (un peu trop) précis.

Le scénariste a trop souvent étiré la sauce pour tenter de mener à bon port une intrigue unidirectionnelle, touchant à peine aux éléments les plus intéressants de la saison précédente (en particulier la façon parfois déplorable dont certains adultes abordaient le monde de l’enfance).

L’une des principales critiques de ce second tour de piste fut d’ailleurs que celui-ci ne parvenait jamais véritablement à justifier son existence.

Mais si cette finale ne sera probablement pas suffisante pour confondre les sceptiques, elle a à tout le moins le mérite de respecter sa propre logique narrative.

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ATTENTION DIVULGÂCHEURS

Cet ultime épisode tournait évidemment autour de la «libération» - à différents niveaux - des cinq femmes liées à la mort de Perry Wright, mais aussi de la notion de «victime».

D’un côté, Madeline (Reese Whiterspoon) a enfin pu quitter les limbes de son mariage lorsque son mari lui a proposé de renouveler leurs voeux et de repartir sur de nouvelles bases, en fonction des individus qu’ils sont devenus.

Jane (Shailene Woodley) a franchi une autre étape dans la libération de son corps et de son esprit des traumatismes du passé en laissant une véritable chance à Corey d’entrer dans sa vie et dans son intimité.

Humiliée trois fois plutôt qu’une par les manigances de son mari, Renata (Laura Dern) s’est vengée à sa façon en détruisant le petit univers de gamin égoïste et irresponsable de ce dernier.

Après Chernobyl, une autre finale du réseau HBO a pris des allures de drame judiciaire lorsque Celeste a joué le tout pour le tout pour conserver la garde de ses deux garçons en confrontant sa belle-mère sur son propre passé.

Se libérant dans un premier temps de la domination de Perry en s’accomplissant de nouveau dans son cadre professionnel, Celeste a repris le dessus sur Mary Louise en la forçant à prendre pleinement conscience du comportement violent de son fils, et des conséquences de son propre tempérament.

Le dévoilement d’une scène de violence conjugale filmée par les enfants de Celeste à l’insu de leurs parents aura été l’ultime gifle au visage, et manifestation du réel legs de Perry.

Pour la première fois de la saison, Mary Louise n’avait pas la réplique, l’attitude et le regard insidieux qui lui ont permis si souvent de dominer ses adversaires.

Les aveux

L’issue de cette confrontation était évidemment prévisible. Car l’idée d’une mère victime de violence conjugale cherchant à combattre ses propres démons et se faisant subitement enlever la garde de ses deux garçons aurait été une conclusion assez difficile à défendre.

D’ailleurs, l’un des aspects les plus intéressants de cette deuxième saison fut la démonstration que violence, indifférence et lâcheté se déclinent aussi bien au masculin qu’au féminin.

Après s’être libérée des mauvais traitements de sa mère (par la voie du pardon plutôt que de la vengeance) et d’un mariage qui ne la rendait aucunement heureuse, Bonnie (Zoë Kravitz) a pris la décision de se rendre à la police.

Ayant offert le meilleur dénouement possible à la majorité de ses personnages, Kelley a pu jouer de finesse ici en faisant de ce moment inévitable une démonstration de solidarité plutôt qu’une cassure, Celeste, Madeline, Jane et Renata rejoignant une à une la jeune femme avant de pénétrer ensemble, unies, dans le poste de police.

Malgré tout, de ces sept épisodes, nous retiendrons principalement la performance époustouflante de Meryl Streep, qui a su construire un personnage irritant au possible, le caillou dans la chaussure des «Monterey Five», mais dont les motivations et le raisonnement la plaçaient toujours dans une certaine zone grise, considérant l’ego et le passé des femmes qu’elle venait confronter.

Le principal problème de cette deuxième saison est que trop souvent le drame a pris le dessus et limité les héroïnes, qui ne semblaient alors plus qu’attendre de faire face aux conséquences de leurs acte ou de leur échec, ou que leur tragédie personnelle soit résolue d’une façon ou d’une autre.

Un passage obligé, certes, mais qui a partiellement étouffé les fortes personnalités mises de l’avant dans la première saison, et mis prématurément des bâtons dans les roues de créateurs trop absorbés par quelques variations d’un même thème.

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