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Biden dépense beaucoup au Texas, c'est inédit et ça veut dire beaucoup

Traditionnellement acquis aux républicains, le Texas est devenu un autre État-clef du scrutin du 3 novembre.
Joe Biden
ASSOCIATED PRESS
Joe Biden

La cerise sur le gâteau pour une fin de campagne déjà largement inédite. Selon la firme Advertising Analytics qui suit de très près les différents investissements des campagnes de Joe Biden et Donald Trump, les démocrates s’apprêtent à investir 6 millions de dollars dans des publicités politiques au Texas. Elles seront diffusées jusqu’au scrutin du 3 novembre.

En apparence anodine, cette décision est en fait un véritable marqueur tant le parti démocrate a souvent négligé cet État, traditionnellement acquis aux républicains. “C’est historique, ça montre à quel point le Texas est important pour eux, et à quel point il est en jeu”, explique au Texas Tribune Abhi Rahman, porte-parole du parti démocrate au Texas.

Il faut dire que les perspectives sondagières de Joe Biden y sont plutôt encourageantes, ainsi que le souligne sur Twitter Mathieu Gallard, directeur d’étude chez Ipsos.

Le parti démocrate pousse au Texas

Ces 6 millions de dollars interviennent alors que plusieurs hautes personnalités du parti démocrate poussent pour accentuer leur présence dans le Lone Star State. Dans une vidéo publiée sur Twitter le 1er octobre dernier, l’ancien candidat à la primaire démocrate Bernie Sanders lançait cet appel en guise de slogan: “L’Amérique suit le Texas”. Ce qui veut dire que selon les derniers sondages au Texas, Joe Biden n’est que quelques points derrière. “C’est un État où il faut batailler, où Biden peut gagner. Et si Biden emporte les 39 grands électeurs du Texas, alors l’élection est terminée”, pronostique Bernie Sanders.

Plus récemment encore, Beto O’Rourke, également ancien candidat à l’investiture démocrate et élu texan à la Chambre des représentants, appelait dans une tribune co-signée avec la militante Tory Gavito son parti à investir dans le Texas. “Si Biden remporte le Texas et probablement les États bleus du Colorado, du Nouveau-Mexique, du Minnesota et de la Virginie, il gagnerait toujours la Maison Blanche même s’il perd tous les autres États clefs que sont le Wisconsin, la Pennsylvanie, le Michigan, l’Ohio, la Caroline du Nord, l’Arizona et la Floride. Trump, en revanche, ne peut pas gagner sans le Texas”, écrivaient-ils dans le Washington Post.

Ce texte ne manquait pas de rappeler qu’en 2018 le même Beto O’Rourke avait bien failli y ravir le poste de sénateur du républicain Ted Cruz. Cet ancien candidat à la primaire républicaine ne l’avait emporté qu’avec 50,9% des voix. Or dans les sondages précédant le scrutin, le républicain affichait pourtant une avance de 6 points. Dans The Hill, ce mardi, la députée Cheri Bustos, à la tête du Democratic Congressional Campaign Committee, pointait un changement démographique au Texas où affluent de plus en plus de personnes diplômées et de personnes non blanches.

Une stratégie payante dans tous les cas

Signe que ces appels du pied sont pris au sérieux par les équipes de Biden, Hillary Clinton n’avait elle pas dépensé plus de 100 000 dollars en publicité au Texas en 2016.

Mais quand bien même les chances de Joe Biden de gagner dans cet État du Sud demeurent incertaines, la campagne démocrate peut aussi chercher à faire réagir ses adversaires avec cet investissement. C’est ce que pense d’ailleurs Mathieu Gallard. “Le Texas n’est absolument pas indispensable à Biden pour l’emporter: cet État (...) ne basculera dans le camp démocrate qu’après la plupart des swing states décisifs, pense-t-il. La stratégie derrière cette offensive texane est donc à chercher ailleurs: la campagne de Biden cherche tout simplement à forcer les équipes de Trump à dépenser du temps et de l’argent dans un État non décisif pour eux, mais absolument incontournable pour les républicains”.

Ce texte a été publié originalement sur le HuffPost France.

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