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Est-ce que la sécurité du public, des femmes, des enfants pèse moins lourd qu'un certain lobby des armes auprès de nos décideurs?
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Qwef-qwef-qewf-aergaergaerg....

Ça, c'est moi qui avale mon thé vert de travers en regardant la une du Devoir de mercredi matin :

«Malgré les apparences, l'idée de créer un registre québécois des armes à feu ne fait pas l'unanimité à l'Assemblée nationale. Plusieurs élus libéraux, péquistes et caquistes n'excluent pas la possibilité de s'opposer à l'adoption du projet de loi 64.»

Je ne peux pas croire. J'estimais la chose entendue depuis la motion unanime de l'Assemblée nationale à l'encontre de la destruction du registre canadien et l'annonce par Philippe Couillard, à l'occasion du 25e anniversaire de commémoration de la tuerie de Polytechnique, de la création d'un registre québécois.

Mais voilà que la possibilité d'un vote libre sur la question surgit, en vertu des bons vieux arguments débiles qui refont surface, pour la majorité en provenance de députés représentant des régions rurales (au fait, je dis ça, je ne dis rien, mais saviez-vous que les taux de décès et de blessures par arme à feu sont plus élevés dans les régions rurales que dans les villes?).

Parmi ces arguments infondés, mon «favori» : un registre serait inutile et créerait un «faux sentiment de sécurité au sein de la population».

Un faux sentiment de sécurité???!!!!

Tsé, même l'Association canadienne des corps policiers appuyait formellement le défunt registre canadien, qui était considéré comme un modèle à travers le monde. Y a peut-être là quelque chose de valable, vous ne trouvez pas?

Au Canada, les policiers consultaient le registre pas moins de 11 000 fois par jour. Eh oui, un registre est particulièrement utile dans le cas d'une intervention pour violence conjugale. Les agents ont besoin de savoir en arrivant sur les lieux d'un drame familial s'il y a des armes à feu sur place.

Sachez que les carabines et les fusils de chasse sont les armes le plus souvent utilisées lors d'homicides conjugaux, pour la simple et bonne raison que les armes d'épaule sont les plus présentes dans les foyers québécois, donc le plus facilement accessibles.

Plusieurs études ont démontré que lorsqu'elle se trouve dans une situation d'abus ou de violence, une femme a considérablement plus de chances d'être tuée si des armes sont à portée de main. Et les enfants aussi sont fréquemment victimes, puisque la présence d'une arme à feu augmente non seulement le risque qu'une tragédie soit fatale, mais aussi le nombre de morts.

Alors, considérant tout ça, c'est quoi le problème avec le fait, pour «les gentils chasseurs», de remplir un formulaire une seule fois pour indiquer quelles armes à feu ils possèdent? Elle est où l'atteinte aux droits fondamentaux? En plus, chez certains marchands, cette information est soumise électroniquement...

Sérieusement, est-ce que la sécurité du public, des femmes, des enfants pèse moins lourd qu'un certain lobby des armes auprès de nos décideurs?

Messieurs Couillard, Péladeau et Legault, je vous en prie, il en va de votre devoir, rappelez vos gens à l'ordre et veillez à ce que la création du registre québécois aille de l'avant.

Pour en savoir plus sur la nécessité de la création et du maintien d'un registre des armes à feu, je vous invite à consulter ces deux excellents mémoires de la Fédération des femmes du Québec (FFQ) et de l'Association féminine d'éducation et d'action sociale (Afeas).

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Mai 2017

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