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Les meilleurs trucs pour toucher une augmentation de salaire

À vous les bidous!
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Les hausses salariales significatives ne tombent pas du ciel. Elles se méritent et commencent bien souvent par une bonne négociation. L’expert en recrutement et directeur chez Hays Canada, Benjamin Ostrowski, nous révèle les meilleurs trucs pour finalement toucher à l’augmentation tant convoitée.

Analyser sa valeur sur le marché

Avant de demander une hausse, faites vos recherches. Évaluez si votre salaire correspond à la moyenne de vos collègues dans le même domaine qui ont une expérience similaire. Pour ce faire, il y a différents outils en ligne, comme celui de Statistique Canada ou le Guide salarial de Hays. Les ordres ou fédérations professionnels peuvent aussi fournir ces informations pratiques.

Ainsi, on évite de réclamer trop ou pas assez.

Se familiariser avec la structure de l’entreprise

Avant d’entamer le processus de négociation, un appel aux ressources humaines est indiqué afin de prendre connaissance de la marche à suivre pour une telle demande. Certains milieux de travail ont des procédures ou systèmes de rémunération particuliers. Doit-on s’adresser à notre chef, ou notre directeur? Doit-on attendre à l’automne ou au printemps? Les échelles salariales sont-elles régies par un syndicat?

Préparer un argumentaire béton

«Il ne faut pas juste vouloir une augmentation parce qu’on veut plus d’argent, ou à cause de l’inflation. Il faut qu’on la mérite. Misez sur vos forces, sur vos accomplissements, sur “pourquoi la compagnie a absolument besoin de vous?”, sur sa valeur ajoutée. Il faut être prêt à expliquer pourquoi on le mérite et trouver un consensus», dit le porte-parole de Hays Canada.

«Si une augmentation est octroyée, l’entreprise fait un investissement dans son employé. Il faut donc justifier la hausse pour qu’il ait l’impression qu’il y a valorisation sur l’investissement.»

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Présenter aussi l’argumentaire par écrit

Rencontrer son patron pour obtenir une hausse salariale, c’est la base. Le petit plus qui peut faire la différence : une présentation PowerPoint ou un document écrit présentant votre argumentaire. Ainsi, c’est concret. Il aura tous les arguments en main pour en discuter avec les dirigeants de l’entreprise et prendre une décision éclairée. Vous pouvez aussi envoyer un courriel après la rencontre pour résumer les points.

«On doit aider notre manager à prendre la décision pour nous. Donc, plus il a d’arguments, plus il est enclin à octroyer la hausse», dit M. Ostrowski.

S’assurer que notre cadre est de bonne humeur

Un problème est survenu au boulot, un dossier doit être réglé d’urgence, ou bien vous avez entendu dire que la femme de votre patron l’a laissé la semaine dernière? La négociation devrait attendre un peu.

«S’il est déjà stressé, il faut tout faire pour éviter de le stresser davantage, sinon vous n’obtiendrez rien. Il faut choisir un moment favorable et pour ce faire, il faut juste être à l’écoute», dit Benjamin Ostrowski.

L’idée n’est pas d’espionner votre patron(ne) sur les réseaux sociaux et d’être le roi des ragots du bureau, mais d’être assez près de lui (ou elle) et de se fier sur ses intuitions pour trouver le moment parfait.

Cibler le moment parfait

«Les lundis matins et les vendredis après-midis sont les pires moments pour demander une hausse, affirme M. Ostrowski. Votre patron n’a sûrement pas la tête à ça.»

Préparer le terrain

Évitez à tout prix de mettre votre patron devant le fait accompli. Lorsque vous planifiez la rencontre, mentionnez-lui l’ordre du jour : vous discuterez de salaire et des raisons pour lesquelles vous méritez une hausse. «Ainsi, les deux arrivent plus sereins à la réunion et plus ouverts à la discussion.»

Opter pour un heureux mélange de professionnalisme et de personnalité

Que vous ayez un lien de proximité avec votre cadre ou non, il faut garder en tête qu’une négociation salariale est une réunion d’affaires. Il est donc conseillé de rester professionnel.

Cela étant dit, une pointe d’humour est toujours bienvenue. Ça détend aussitôt l’atmosphère et ça permet au stress de se dissiper pour laisser place à une conversation plus limpide. Le plus important, restez vous-mêmes.

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Rediscuter plus tard

Les arguments ont été déposés. Votre patron hésite. Proposez-lui de prévoir une autre rencontre pour en discuter. Il aura ainsi le temps de mijoter, de relire votre présentation écrite, puis de vous revenir avec une décision éclairée qu’il pourra vous justifier. «Ça permet parfois d’aller chercher ce qu’on veut. Ça montre que vous êtes déterminé, mais patient», assure M. Ostrowski.

Une meilleure offre ailleurs, on le dit ou pas?

Un autre employeur vous a fait une offre compétitive. Ouf, c’est délicat, mais vous pouvez tout de même en glisser un mot à votre actuel patron, et ce, même pendant le processus de négociation salariale.

«Vous pouvez dire : “On m’a approché pour un rôle similaire avec un meilleur salaire. Je n’ai pas encore pris de décision.“ Il appréciera l’honnêteté, la transparence et aura toutes les informations en main pour prendre une décision», affirme Benjamin Ostrowski.

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Plus de la moitié des employeurs québécois prévoient augmenter les salaires de plus de 2% en 2020, soit plus que toute autre région du pays.

Sondage (en ligne) Guide salarial 2020 de Hays

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Les pires erreurs de négociation

Poser un ultimatum à notre patron

  • «Dire à votre patron que vous partirez s’il ne vous offre pas votre augmentation, ça a l’air de quelqu’un qui fait du chantage. C’est pas payant. Le patron va juste mettre en cause votre engagement et votre avenir dans la compagnie. On évite à tout prix la confrontation.»

Déballer son bagage émotif

  • «Les personnes qui demandent une augmentation arrivent souvent avec un lot d’émotions. Si on montre nos sentiments, des points sensibles, ça ne va pas contribuer à créer un climat adéquat à la négociation.»

Se comparer aux autres collègues

  • «C’est difficile de se comparer aux autres quand on n‘a pas tous les éléments. Oui, peut-être que le collègue est mieux payé, mais peut-être qu’il fait des trucs en plus ou rapporte plus de clients. De toute façon, on n’est pas sensé savoir les salaires de nos collègues. Ce n’est pas bon pour le climat de négociation.»

Justifier une augmentation par une hausse du coût de la vie

  • «Ce n’est pas parce qu’on veut une augmentation qu’on la mérite. Misez plutôt sur vos forces, sur “pourquoi la compagnie a absolument besoin de vous?“ plutôt que sur des arguments extérieurs.»

Négliger les à-côtés

  • Quelques dollars de plus de l’heure, c’est tentant, mais n’oubliez pas non plus de considérer les privilèges que l’employeur vous offre déjà dans la négociation et ceux que vous aimeriez ajouter. Une semaine de vacances supplémentaire, les lunchs payés, le gym ou le transport en commun remboursé, etc.
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