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Ce que j'ai appris en arrêtant mes études pour devenir entrepreneur

Pour la génération de mes parents, peut-être que le diplôme était un billet vers «un bon emploi»... mais pour la génération actuelle, ce n’est pas aussi évident.
Ceux qui me posent cette question imaginent que j’ai tout plaqué pour me lancer dans l’inconnu total. En réalité, au moment où j’ai pris cette décision, j’avais compris que devenir un entrepreneur était moins risqué que l’alternative traditionnelle. En tout cas pour moi.
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Ceux qui me posent cette question imaginent que j’ai tout plaqué pour me lancer dans l’inconnu total. En réalité, au moment où j’ai pris cette décision, j’avais compris que devenir un entrepreneur était moins risqué que l’alternative traditionnelle. En tout cas pour moi.

En 2011, je faisais la fierté de ma famille en intégrant une prestigieuse école de commerce. Deux ans plus tard, j’avais quitté mes études en achetant un billet aller simple pour le Vietnam, avec le rêve de devenir entrepreneur.

Encore aujourd’hui, les gens me demandent quel a été «le déclic» qui m’a convaincu de partir. Je crois que c’est une manière polie de me demander quel genre de «détraquage» mental m’a fait abandonner un avenir tout tracé en faveur de la vie incertaine d’un entrepreneur du Web.

Ceux qui me posent cette question imaginent que j’ai tout abandonné pour me lancer dans l’inconnu total. En réalité, au moment où j’ai pris cette décision, j’avais compris que devenir un entrepreneur était moins risqué que l’alternative traditionnelle. En tout cas pour moi.

Votre filet de sécurité

Concrètement, votre diplôme est un bout de papier. Mais on espère que ce bout de papier va impressionner certaines personnes, et que ces personnes vont nous donner un boulot. Donc le diplôme est un «filet de sécurité» pour notre futur.

Le problème, c’est que ce filet a des trous. Pour la génération de mes parents, peut-être que le diplôme état un billet vers «un bon emploi»... mais pour la génération actuelle, ce n’est pas aussi évident. Beaucoup de jeunes se retrouvent coincés dans un travail qui ne leur plaît pas - ou pire, ne trouvent pas d’emploi.

En ce qui me concerne, j’ai vite réalisé que les débouchés après mon école de commerce étaient l’audit et le conseil en management. Est-ce que j’allais m’éclater? Probablement pas. Mais au moins, je n’allais pas mourir de faim. Et j’imaginais ne pas avoir le choix - jusqu’au jour où j’ai entraperçu une alternative.

«Montre-moi ce que tu as fait»

Pendant mes études, je suis tombé par hasard sur une offre d’emploi pour travailler avec un blogueur américain. Le lieu: Medellín, en Colombie. Le gars gagnait sa vie sur internet et en profitait pour vivre la belle vie en Amérique du Sud. Ça semblait plus excitant que de travailler à la Défense, alors j’ai postulé.

Pendant le processus de recrutement, j’ai découvert que le blogueur se fichait complètement de mes études. Sa seule question était : «Montre-moi ce que tu as fait».

Autrement dit: il voulait savoir si j’avais déjà créé mon propre site Web, et quels résultats j’avais eus.

Ma réponse était… pas grand chose. Je n’avais rien fait. J’imaginais encore que mon diplôme allait être une preuve suffisante de ma compétence.

Autant dire que je n’ai pas été pris à ce poste.

Adieu la Colombie… mais j’avais appris une leçon beaucoup plus importante: la seule fonction d’un diplôme est de signaler à un employeur que vous avez certaines compétences.

Mais ce n’est pas un signal si efficace que ça. Beaucoup de gens ont un diplôme équivalent au vôtre. Qu’est-ce qui vous rend unique? Qu’est-ce qui prouve que vous savez mener un projet à bout - et pas juste donner les réponses attendues par le prof dans un examen?

“Un employeur fera beaucoup plus confiance à un projet qu’il peut observer, plutôt qu’au bout de papier qui atteste (en théorie) de votre compétence.”

La solution: avoir une expérience unique et déjà mené des projets similaires à bien. Ici, les gens se plaignent souvent du problème de l’oeuf et de la poule: «Comment avoir de l’expérience si je n’ai jamais eu de job? Et comment avoir un job si tous les postes demandent des années d’expérience?»

Mais si vous voulez faire des affaires en ligne, vous pouvez court-circuiter ce processus en montant vos propres projets. Un employeur fera beaucoup plus confiance à un projet qu’il peut observer, plutôt qu’au bout de papier qui atteste (en théorie) de votre compétence.

Avoir vos propres projets vous aide aussi à démontrer les traits de personnalité qui ne sont pas enseignés à l’école: l’esprit d’initiative, la pensée créative, la capacité à résoudre des problèmes de manière autonome...

Le blogueur avait raison de refuser ma candidature. Ne faites jamais confiance à quelqu’un qui prétend avoir la fibre entrepreneuriale mais n’a jamais monté de projet.

Vos connaissances ne sont pas des compétences

Dans ce nouveau monde des affaires en ligne, mon filet de sécurité n’allait pas être mon diplôme, mais:

  1. Mes compétences: je n’allais pas apprendre le marketing Web à l’école, il allait falloir me former par moi-même

  2. Mes projets: pouvoir prouver que je suis capable d’obtenir des résultats dans «le monde réel»

  3. Mon réseau: plus les gens me connaissent et me respectent dans le milieu, plus il sera facile de réussir

C’est comme ça que j’ai réalisé qu’il fallait que je quitte mes études. Mon futur diplôme était valorisé par des grosses entreprises (pour lesquelles je n’avais pas envie de travailler) - mais les entrepreneurs que j’admirais se fichaient complètement de ce bout de papier.

Et donc j’ai pris un aller simple pour le Vietnam. Mon objectif: développer mes compétences, monter mes propres projets et rencontrer des entrepreneurs.

Au mieux, mon projet allait décoller et je pourrais vivre de mes revenus sur internet. Mais au pire, je savais que cette expérience allait m’apprendre ce dont j’avais besoin pour le type de job qui me faisait rêver.

Sur les années suivantes, j’ai appris comment produire mon propre podcast, je suis devenu un expert de la vente sur internet, j’ai créé des dizaines de sites Web et j’ai rencontré des centaines d’entrepreneurs.

J’ai eu plusieurs emplois: coach en séduction, consultant en publicité Facebook, formateur marketing… À chaque réinvention, personne ne me demandait mon diplôme. On me demandait de prouver mes compétences, sur le terrain.

J’ai réalisé que savoir monter un projet à partir de zéro est plus précieux que n’importe quelle certification, parce que la valeur certification dépend de l’opinion de quelqu’un d’autre. Mais si vous avez des projets à succès derrière vous, c’est indéniable.

Comment apprendre les compétences qui rendent libre

Finalement, je n’ai jamais travaillé pour ce blogueur. Mais j’ai travaillé en tant que consultant pour d’autres blogueurs. Et surtout, j’ai créé mes propres blogues, podcasts et chaînes YouTube - et je gagne ma vie avec depuis 2013.

Aujourd’hui, je suis devenu le formateur marketing le plus connu de France avec 300 000 abonnés sur ma chaîne YouTube. Croyez-vous que mes clients s’intéressent à mon diplôme? Non - ils jugent mon travail et mes résultats. Pour moi, c’est bien plus sécurisant.

Si vous m’avez lu jusqu’ici, la question est: comment acquérir ces compétences par vous-même?

Le processus est simple: formez-vous, et surtout, appliquez tout ce que vous apprenez sur vos propres projets.

Où vous former? Si mon histoire vous intrigue, je viens de sortir un livre qui vous raconte comment j’ai quitté mes études pour gagner ma vie sur Internet.

Je vous recommande aussi fortement «Influence et manipulation», “«La semaine de 4h» et «La prodigieuse machine à vendre».

Ces livres sont une manière incontournable de commencer - mais ils ne suffisent pas. Il faut les mettre en application.

N’attendez pas l’idée parfaite. Ce qui compte, c’est avant tout de développer vos compétences sur le terrain. J’ai commencé ma carrière en tant que coach en séduction, et aujourd’hui je suis formateur marketing. Mon premier employé m’a convaincu grâce à sa chaîne de yoga. Quel que soit le domaine par lequel vous commencez, vous allez apprendre les mêmes compétences: vendre, vous différencier, générer du trafic...

Et surtout, vous ne serez jamais bloqué par votre idée initiale. Au contraire, une chose étrange se produit quand vous lancez votre première entreprise en ligne: vous vous mettez à avoir plein d’idées de projets à lancer! Aussi modeste soit votre première idée, elle peut mener à de grandes choses.

Et même à votre propre petit empire sur le Web… si vous le voulez.

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