INTERNATIONAL - Déjà objets de polémiques avant les émeutes de Charlottesville, elles sont aujourd'hui devenues bien trop lourdes à porter pour bien des municipalités américaines. Les statues des héros et symboles confédérés, représentant le camp esclavagiste durant la guerre de Sécession, sont l'une après l'autre déboulonnées, sous le regard désapprobateur d'une partie de la droite, mais aussi de la gauche américaines, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de cet article.
Le général Robert. E. Lee, Silent Sam, ou un simple soldat brandissant le drapeau confédéré: à travers les États-Unis, des dizaines de ces statues commémorent le combat du Sud face au Nord entre 1861 et 1865. Des protestations ont été régulièrement émises par des associations pour réclamer la suppression des ces édifices, en particulier sur les campus universitaires. Mais ce sont les rassemblements d'extrême droite qui ont eu lieu à Charlottesville en août pour protéger l'un de ces édifices, et leurs conséquences dramatiques, qui ont incité de nombreux politiques, locaux et nationaux, à se déclarer clairement favorables à la destruction de ces statues.
Un choix contesté, y compris chez les démocrates
Si plusieurs représentants démocrates, à l'image de la gouverneure de Californie Nancy Pelosi, ont ainsi solennellement appelé à en finir avec ces édifices sans pour autant faire l'unanimité dans leur camp, beaucoup de maires sont déjà passés à l'action au niveau local. Le quotidien USA Today dénombrait qu'en une semaine, une quinzaine de municipalités avaient déjà fait le choix de supprimer des statues confédérées. Parmi elles, New York, Los Angeles, mais aussi Annapolis ou Daytona Beach. Une liste qui, comme le note le New York Times, pourrait rapidement s'allonger, si l'opposition municipale ne parvient pas à bloquer ces décisions.
De nombreux responsables républicains, tout en se désolidarisant des suprémacistes blancs qui ont défilé à Charlottesville, se sont en effet déclarés contre le déboulonnage des statues, et veulent mobiliser leur base. Arguant d'un héritage partagé, ils considèrent à l'image du gouverneur du Kentucky Matt Bevin, ou tout récemment du président américain Donald Trump lui-même, que ces décisions effacent une histoire commune, et les leçons qu'elle porte. D'autres sont allés beaucoup plus loin: pour le gouverneur du Maine Paul LePage, la destruction de ces monuments serait tout simplement comparable à l'anéantissement d'une stèle de commémoration du 11 septembre.
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