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Passation de direction réussie pour Appassionata

a superbement réussi son rituel de passage d'un maestro à l'autre. Un concert mémorable qui aura pu rassurer le public mélomane sur l'avenir de l'orchestre de chambre dans sa tradition de grande qualité musicale.
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Appassionata, cela sonne comme passion : passion de la grande musique, passion des instruments à cordes, passion de la perfection, de la rigueur et de l'élégance de l'interprétation... passion aussi de la transmission à un public le plus large possible dont les très jeunes générations.

Créé il y a un peu plus de 15 ans par Françoise Henri (bassoniste) et Daniel Myssyk (directeur artistique et chef d'orchestre), Appassionata, cet orchestre de chambre de très haute qualité composé d'une vingtaine de musiciens devait, un jour ou l'autre, changer de chef d'orchestre. Une passation solennelle et très émouvante qui a donné l'occasion au public de la belle salle Bourgie d'assister à un double concert exceptionnel, puisque si la première partie était dirigée par le chef d'orchestre fondateur Daniel Myssyk, la seconde l'était par le nouveau, Jean-Philippe Tremblay, deux maestros aux talents des plus élevés.

Cette soirée du 29 octobre 2016 résonna donc comme un rituel de passage d'un chef à l'autre pour diriger la prestigieuse formation d'Appassionata.

Dans la première partie, une très belle sérénade pour cordes de Sir Edward Elgar, un morceau de Claude Debussy (Danse sacrée et danse profane) qui fut l'occasion d'apprécier le talent du jeune harpiste virtuose Antoine Malette-Chénier et, enfin, le si émouvant Adagietto tiré de la 5e symphonie pour cordes et harpe de Gustav Mahler. Tout en élégance et en délicatesse, ces trois premiers temps du programme furent un délice pour les mélomanes présents et aussi un plaisir des yeux. Car si la programmation d'Appassionata est toujours excellente et les partitions magnifiquement interprétées par ses musiciens exceptionnels, le spectateur a tout loisir de ressentir l'inspiration des artistes et le plaisir qu'ils ont à jouer tous ensemble. Au terme de cette première partie, les tonalités à la fois superbes et déchirantes de Mahler, les mélodies empreintes de douleur et de révolte, de joie triste en somme, constituèrent comme un symbole de l'émotion ressentie par tous au départ du grand chef d'orchestre Daniel Myssyk.

Au moment des applaudissements et des remerciements, on pouvait sans difficulté percevoir la tristesse des musiciens qui, les larmes aux yeux, se séparaient du chef qui les avait guidés pendant plus de quinze ans. Un bref discours en disait long aussi de l'émotion ressentie par Daniel Myssyk qui reçut de la main de Francine Léger, présidente du conseil d'administration, une baguette de chef transformant le fondateur de l'orchestre de chambre en son chef émérite. Puis Daniel Myssyk accueillit Jean-Philippe Tremblay et lui remit sa baguette pour qu'il dirige l'orchestre dans la seconde partie du concert.

Dans une belle progression des sons graves des violoncelles et de la contrebasse pour aller vers les notes plus aiguës des altos et des violons, le beau morceau d'Olivier Larue - Le Tombeau du Temps - permit de sortir en douceur des sentiments de nostalgie suscités par la première partie et le rituel de passation. Appassionata répondait ainsi à sa vocation de mettre en valeur la création de compositions canadiennes et l'émergence de talents. Puis, le nouveau chef d'orchestre Jean-Philippe Tremblay dirigea encore le monument que constitue la Symphonie no 7 op. 92 en la majeur de Beethoven, dans sa version pour quintette à cordes. Ses quatre mouvements mélodieux aux sonorités superbes et aux envolées magistrales ne pouvaient que transmettre la vigueur de ses thèmes, son rythme dynamique et ses mouvements presque dansants aux musiciens dirigés par leur nouveau chef.

Assurément Appassionata a superbement réussi son rituel de passage d'un maestro à l'autre. Un concert mémorable qui aura pu rassurer le public mélomane sur l'avenir d'Appassionata dans sa tradition de grande qualité musicale.

Programme :

Sir Edward Elgar, sérénade pour cordes Op. 20, en mi mineur (direction Daniel Myssyk)

Claude Debussy, Danse sacrée et Danse profane, pour harpe et cordes, Antoine Malette-Chénier, harpe (direction Daniel Myssyk)

Gustav Mahler, Adagietto de la 5e symphonie, pour cordes et harpe (direction Daniel Myssyk)

Olivier Larue, Le Tombeau du Temps, « Québec » (direction Jean-Philippe Tremblay)

Ludwig van Beethoven, Symphonie #7, Op.92 en La majeur, version pour orchestre à cordes, basée sur la version pour quintette è cordes (direction Jean-Philippe Tremblay)

Ce billet de blogue a aussi été publié sur info-culture.biz

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