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«ANNA»: une trilogie numérique québécoise sur le thème de l’intelligence artificielle

Une expérience sociologique pour voir où on s’en va avec la technologie, mais aussi un avertissement...
Courtoisie/Anna

Tout juste présentée en projection spéciale dans le cadre du Festival du Nouveau Cinéma, la trilogie circulaire et numérique ANNA jongle avec cinéma nouveau genre, duo grand écran et application mobile et questionnements existentiels venant avec l’évolution à vitesse grand V de l’intelligence artificielle. Quête d’identité, choix éthiques, possibles répercussions quant à l’implication des robots dans nos vies : c’est à travers un trio d’histoire qu’ANNA nous fait réfléchir sur ce qui pourrait survenir dans un avenir plutôt rapproché.

Le projet ANNA

Anna, c’est l’histoire d’un avatar en quête de son origine, explique les créateurs et producteurs du projet, la boîte Kngfu et Amythos. C’est un trio de courts-métrages présentés dans un format non linéaire et non traditionnel, les films n’ayant aucun ordre établi dans lequel être visionnés. C’est aussi la première version, en trois temps, de la conscience d’Anna, un robot aux allures de jeune fille doté d’une intelligence artificielle devenue difficile à contrôler.

«ANNA touche aux idées des intelligences artificielles, explique Ghassan Fayad, producteur exécutif du projet. Là où les machines conscientes vont devenir assez évoluées pour devenir presque humaine. Notre façon d’interagir avec elles aussi. Beaucoup de films et de projets de science-fiction montrent les machines dominer les humains, mais notre angle était plutôt de se demander si on allait les traiter comme des serviteurs et s’ils réclameront, peut-être un jour, leur droit d’exister au même titre que les humains.»

L’idée de départ et but ultime du projet? Raconter l’histoire d’Anna à travers de courts films la mettant en scène dans trois univers différents. Trois familles s’étant procuré une Anna pour diverses et profondes raisons, aux prises avec les questionnements d’un robot à la conscience se faisant de plus en plus humaine.

Puis, créer simultanément et en première amorce, ce personnage virtuel à travers une application mobile téléchargeable sur téléphone ou tablette électronique. «Les deux se rencontrent quelque part, car l’un (le trio de films) se veut un avenir potentiel de l’autre (l’application mobile)», ajoute Katherine Ouimet, directrice de création du projet.

«Ce qui se passe dans les films, c’est un peu la suite logique de l’application mobile, ajoute Ghassan Fayad. Tu adoptes une Anna, tu la télécharges dans ton téléphone et tu l’effaces quand tu veux; mais cette fois, le tout est projeté dans un avenir où, au fil des années, ç’a évolué à un point tel qu’il est devenu beaucoup plus compliqué d’effacer ce personnage développé artificiellement qui s’est transformé en un être presque réel et tellement humain.»


À travers ces trois courts métrages, Anna est interprétée par une même actrice – parfaite Ariane Legault – aux allures différentes, mais toujours au même visage et aux mêmes questionnements existentiels.

«Nous avons fait exprès qu’elle semble être la même Anna dans des familles différentes à travers les trois histoires, poursuit Katherine Ouimet. Il s’agit pourtant de trois Anna différentes des applications mobiles, même si elle retient quand même une mémoire de son existence et de la façon dont elle a été créée. Voilà pourquoi elle a des flashs des premières images qui l’ont assaillie à sa naissance. Le milieu du lac est une autre règle de l’univers qu’on a imaginé; l’image avec laquelle elle est née. C’est toujours son point de départ et de terminaison.»

Pour ses créateurs, ANNA se veut aussi une allégorie de l’histoire des personnes désaffranchies, tels des gens adoptés, immigrés ou encore sans domicile fixe… Une allégorie sociale délibérée pour ces producteurs qui se plaisent à travailler sur divers projets touchant aux nouvelles formes de «storytelling» et aux plateformes émergentes.

«Fondamentalement, Anna reste la même, même si elle change de famille en famille selon ce que chacune décide de faire avec elle, explique la comédienne Ariane Legault. Elle finit toujours par se retrouver.»

«J’aime sa sensibilité, ajoute-t-elle. Le fait qu’elle ne sache pas qu’elle est une intelligence artificielle qui se fait contrôler par tout ce qui l’entoure aussi et qu’elle se demande si elle n’est peut-être pas en train de devenir un peu folle. Elle reste tout de même toujours authentique à qui elle est et je trouve cela vraiment beau. Anna essaie de vivre et de créer sa propre identité, malgré le fait que tout le monde essaie de la façonner comme ils le désirent.»

Vantant l’aspect science-fiction que nous sommes moins habitués de voir dans le cinéma québécois, l’actrice souhaite que les cinéphiles perçoivent ANNA comme «une expérience sociologique permettant de voir où on s’en va avec la technologie, ainsi qu’un avertissement».

Les 3 films composant le projet ANNA sont disponibles dès maintenant en ligne et sur YouTube.

L’application en réalité augmentée ANNA peut être téléchargée sur tous les téléphones ainsi que dans la section FNC Explore jusqu’au 20 octobre 2019.

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