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Ces anachronismes dans «La chronique des Bridgerton» ne sont pas passés inaperçus

La série Netflix produite par Shonda Rhimes, qui se déroule à l'époque de la Régence anglaise, ne finit pas de faire parler d'elle.
Daphne Bridgerton, héroïne de la première saison de "La chronique des Bridgerton".
LIAM DANIEL/NETFLIX
Daphne Bridgerton, héroïne de la première saison de "La chronique des Bridgerton".

Non, il n’y a pas que les costumes qui posent problème dans “La chronique des Bridgerton”. Depuis qu’elle a été mise en ligne au mois de décembre dernier, la série Netflix produite par Shonda Rhimes (“Grey’s Anatomy”) alimente les discussions. En cause, cette fois-ci, ses anachronismes.

Et ce, dès la scène d’ouverture. Comme l’ont repéré plusieurs internautes, une ligne jaune a été peinte sur le sol le long des routes du Royal Crescent, à Bath.

Le problème, c’est que le programme, qui suit les péripéties sentimentales d’une famille de la haute sphère londonienne à l’époque de la Régence, se déroule en 1813. Or, ces fameuses peintures jaunes n’ont commencé à être utilisées dans la signalétique britannique pour limiter les stationnements qu’un siècle plus tard.

Un autre spectateur a, lui, remarqué que des plaques d’égout, dignes de celles qu’on a depuis le XXe siècle, parsèment le sol des rues dans la série.

Alors que des raisins sans pépins ont été disposés dans une corbeille à fruits, un internaute rappelle que ces derniers n’existaient pas non plus à l’époque. Ils seraient apparus en 1964.

Les connaisseurs de la ville de Bath n’ont, eux, pas pu s’empêcher de se demander pourquoi la production a choisi cette ville comme lieu de tournage alors que les scènes sont censées se passer à Londres. Beaucoup ont d’ailleurs rappelé que l’un des bâtiments à colonnes, qu’on voit à de nombreuses reprises, n’est autre qu’un magasin Primark.

Comme la façon dont est représenté le corset dans “La chronique des Bridgerton”, les anachronismes sont nombreux. Ont-ils été faits exprès? Personne ne sait. Cependant, ils rejoignent le décalage qu’il y a entre les attendus de la société de l’époque et des personnages qui, eux, sont presque toujours plus modernes.

Pourquoi tant de décalages avec la réalité?

D’après l’historienne Lise Guilhamon, les décalages par rapport à la réalité que l’on aperçoit dans les fictions récentes comme celle-ci sont dus au phénomène de “surlittérarisation qui fonctionne par répétition”. Autrement dit, il y a tellement d’auteurs qui ont couvert la période de la Régence anglaise que “ce n’est plus un monde tel qu’il existait vraiment, mais c’est un monde qui est toujours déjà écrit”.

La vision qu’ont les lecteurs et téléspectateurs de la Régence anglaise “est en partie nourrie par celle des Regency romances dont les adaptations d’Austen sur la BBC et les codes qui y sont représentés”, explique-t-elle au HuffPost. Jane Austen déjà dans ses romans ne dépeignait pas la réalité, car elle représentait seulement la classe supérieure de la société. Et plus l’époque est racontée et scénarisée, plus la tâche des auteurs et réalisateurs actuels est simplifiée.

“La chronique des Bridgerton” a été renouvelée pour une deuxième saison sur Netflix. Cette fois, ce sera Anthony, le grand frère de Daphne, héroïne de la première saison, qui sera au coeur de l’intrigue.

Ce texte a initialement été publié sur le HuffPost France.

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