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«Atateken», le nouveau nom de la rue Amherst

Ce nouveau toponyme, signifiant «frère et soeur», tourne la page d'un chapitre sombre de l'Histoire.

En cette Journée nationale et montréalaise des peuples autochtones, la Ville de Montréal a inauguré le nouveau nom de la rue Amherst: «Atateken». La plaque toponymique sera officiellement accrochée, au-dessus de l’ancienne, à l’automne 2019.

Dans un désir de reconnaissance de la présence passée, présente et futur des Premières Nations sur l’île de Montréal, la signification du nouveau nom («frère et soeur») célèbre la réconciliation avec les peuples autochtones.

Afin de choisir un nom qui reflète autant les valeurs montréalaises que les valeurs autochtones, la Ville a mis en place, il y a plus d’un an, un comité de toponymie autochtone. Inclusif, facile à prononcer et représentatif des Premières Nations ont été les critères de décision, a précisé Marie-Ève L. Bordeleau, commissaire aux relations avec les peuples autochtones.

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«Frère et soeur» fait référence à la fraternité, un grand pas vers la réconciliation, a souligné la mairesse, Valérie Plante. «C’est ce à quoi ressemble la vie en société, c’est d’être toujours à la recherche du compromis qui réussira à réunir, autour d’un nom, la plus grande majorité de personnes», a-t-elle ajouté.

La parole aux peuples autochtones

Les trois chefs qui ont témoigné ce matin, Joseph Norton, Serge Simon et Ghislain Picard, ont tous évoqué dans un discourt émotif leur soulagement de voir une partie sombre de l’Histoire devenir maintenant chose du passé. Tous ont rappelé la controverse du général Jeffrey Amherst pour ses gestes discriminatoires envers les peuples autochtones; notamment par la distribution de couvertures contaminées par le virus de la variole.

“Aujourd'hui, ne va pas changer l'Histoire, mais on va finalement mettre en lumière certains événements historiques qu'on ne peut nier.”

- Serge Simon, grand chef du conseil de bande de Kanesatake

«Cela fait partie d’un processus éducatif, de réaliser que l’ancienne toponymie célébrait les gestes du premier responsable d’une guerre biologique», a souligné Joseph Norton, grand chef du conseil de bande de Kahnawake.

La nouvelle toponymie, Atateken, dresse le premier acte d’une série de changements qui reconnaissent le partage des lieux entre les peuples autochtones et les Montréalais, a souligné Serge Simon, grand chef du conseil de bande de Kanesatake. «Aujourd’hui rassemble des gens qui acceptent qu’il manque une partie à l’Histoire que l’on enseigne, et cette partie, c’est nous», a-t-il ajouté.

Pour Ghislain Picard, Chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, le dévoilement marque une nouvelle étape, mais il n’efface pas complètement la douleur des Premières Nations. «Aujourd’hui, nous effaçons Jeffrey Amherst du passé, mais nous n’allons pas oublier. Nous offrons à Montréal un beau nom qui trouve ses sources dans un de nos langages», a-t-il exprimé.

Réécrire notre Histoire

Bien que la Ville soit dans un processus de réconciliation avec les Premières Nations, qui a débuté avec l’ajout du pin blanc sur le drapeau du 375e anniversaire de la ville, il est important de se souvenir de l’Histoire enseignée aux Montréalais, a précisé la mairesse. Celle-ci a évoqué le souhait d’ajouter au sein de l’arrondissement les motifs du changement de toponymie.

Le Comité de toponymie autochtone espère apporter des changements de noms à diverses rues dans Montréal. Une banque de toponymes autochtones destinés à remplacer certains noms de rues actuels sera mise sur pied, a expliqué Mme L. Bordeleau.

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