Le candidat à la chefferie du Parti vert du Canada Alex Tyrrell annoncera mercredi midi qu’il reste dans la course même s’il considère que les dés sont pipés contre lui.
En entrevue avec le HuffPost Québec mercredi matin, le chef du Parti vert du Québec a dit croire que les règles de la course à la direction sont destinées à avantager certains candidats «bien nantis» et «plus âgés».
Comme annoncé la semaine dernière par la chef par intérim du parti, les candidats qui souhaitent succéder à Elizabeth May devront débourser un prix d’entrée de 50 000 $. Ils pourront dépenser jusqu’à 500 000 $ chacun.
Âgé de 31 ans, M. Tyrrell affirme que sa base militante constituée «surtout de jeunes» n’a pas les moyens de faire des dons importants et qu’il devra donc rejoindre un bassin important de donateurs pour arriver à réunir les fonds nécessaires. Une tâche d’autant plus ardue que le parti ne compte pas partager sa base d’adresses courriel avec les candidats.
Celui qui est devenu chef du Parti vert du Québec à 25 ans, alors qu’il venait d’entamer ses études universitaires, accuse les organisateurs de la campagne d’avoir «vendu le parti».
«Le Parti vert du Canada a toujours été un parti contre le gros argent en politique. Mme May a parlé avec passion contre ça à de nombreuses reprises au cours de sa carrière», a-t-il rappelé. «Le parti est en train de perdre une de ses valeurs fondamentales, la démocratie participative.»
M. Tyrrell lance donc une campagne de sociofinancement dont l’objectif est de 80 000$ pour couvrir les frais d’entrée et ses dépenses de campagne.
Le poids d’Elizabeth May
Selon Alex Tyrrell, si le Parti vert a choisi de faire passer le tarif d’entrée dans la course de 1000 $ en 2006 à 50 000 $ en 2020, c’est pour avantager des candidats centristes comme l’avocat David Merner, un ancien candidat libéral de Colombie-Britannique, et Annamie Paul, une avocate et ancienne candidate verte dans Toronto-Centre.
Alex Tyrrell croit également que Mme May parlait notamment de lui lorsqu’elle a affirmé la semaine dernière au Hill Times qu’il y a «certains candidats» à propos desquels elle n’est «pas enthousiaste».
M. Tyrrell appréhende aussi le fait que Mme May se réserve le droit d’intervenir dans la course, bien qu’elle ait affirmé qu’elle demeurerait neutre.
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«Je l’ai critiquée de façon très sévère dans le passé. On n’est pas en bons termes», a-t-il admis. «Je représente une idéologie complètement différente à l’intérieur du parti, qui est l’écosocialisme. Elle c’est une ancienne du Parti progressiste-conservateur qui veut que le Parti vert reste au centre et ne soit pas un parti d’activistes.»
En décembre dernier, Alex Tyrrell a accusé Mme May d’être derrière une pétition réclamant un vote de confiance sur son leadership du Parti vert du Québec.
«C’est dommage de voir les ténors du Parti vert du Canada pousser une telle campagne de salissage. C’est une réponse directe au fait que mon nom commence à circuler comme successeur potentiel d’Elizabeth May», affirmait-il au National Observer.
S’il parvient à amasser les fonds nécessaire pour faire partie de la course à la chefferie, M. Tyrrell compte faire campagne pour une plateforme «écosocialiste» et «contre le gros argent en politique», a-t-il confié au HuffPost.