Ah vous autres les femmes !

J'ai réalisé quelque chose récemment à propos de vous que je savais déjà, mais qui m'a solidement frappé encore une fois.

(Comme Lucian Bute à son dernier combat, quand finalement il s'est retrouvé au tapis au 5e round, mais moi ce n'était pas un KO, mais plutôt un E.K.O.)

Je faisais la file pour payer l'essence de mon auto que je venais de remplir.

Il manquait 1.20$ à une femme au comptoir pour son pain, son lait et un Doritos.

Comme le commis parlait suffisamment fort, tellement fort que les gens du quartier avaient sûrement déjà entrepris une collecte pour lui venir en aide pour tout payer et tous les clients présents ont su assez vite qu'elle n'avait pas assez d'argent pour tout acheter.

Elle a enlevé le Doritos.

(Quiconque pense que ça n'aurait pas été si grave que ça qu'elle enlève le Doritos, n'a clairement jamais eu une RAGE de Doritos!)

On N'ENLÈVE pas un Doritos d'un achat comme on ne laisse pas Bébé dans un coin, même combat.

J'ai donc fouillé dans ma poche, je me suis avancé et j'ai mis 2$ sur le comptoir en lui disant que ça me faisait plaisir.

Elle était visiblement très mal à l'aise, m'a regardé ne sachant pas quoi dire et m'a remercié.

N'y avait rien de plus à dire.

Ça m'a fait plaisir.

Chu fin hein ? C'est beau comme histoire à publier sur internet en plus pour me faire paraître comme un gars généreux et attentionné.

Mais y a rien là pis vous auriez fait pareil, mais le point n'est pas là.

La dame a payé. S'est arrêtée devant moi alors que j'étais retourné prendre ma place dans la file. Elle y est allée d'un «remerciement de grand-maman», comme je l'appelle.

Cette poignée de main là. C'est une belle poignée. La plus sincère de toutes.

Vous savez celui où tu serres la main de quelqu'un et qu'ensuite tu mets ta deuxième main sur la poignée que tu viens de créer? Cette poignée de main là. C'est une belle poignée. La plus sincère de toutes.

Elle est sortie.

J'ai attendu mon tour le sourire au coeur.

Mais ça m'a passé assez vite ce sourire.

Y avait un joueur de 6/49 des ligues majeures au comptoir qui validait deux choses : ses billets et ma patience en même temps...

Enfin mon tour. J'ai payé. Je suis sorti.

La dame m'attendait.

Elle me tend la main. (Ah non, pas une autre poignée de grand-m...)

«Tenez. Voici une carte Tim Hortons. Y doit rester à peu près 5$ dessus. J'vous la donne pour vous remercier.»

«Merci Madame, mais ça m'a fait plaisir. Ce n'est pas nécessaire.»

(Pas nécessaire, mais j'arrivais pourtant déjà à sentir le chaud latte pis la roussette au miel gratuit me fondre dans la bouche juste à voir la carte bourgogne encore dans sa main, mais je n'ai pas (mais presque) flanché...)

Elle a sérieusement insisté.

«Prenez-la. Svp. J'insiste, beaucoup, vous avez été généreux.»

Et elle soulève la poche de mon manteau pour la mettre dedans.

(À moins que je prenne un Boston fourré à l'érable...? )

«D'accord et merci à vous. Mais ça m'a fait très plaisir quand même.»

«Merci à vous monsieur. Dieu vous le rendra au centuple.»

Et elle entre dans sa voiture.

J'étais fier de moi, c'est vrai. Mais c'est à ce moment que ça m'a sauté aux yeux. J'ai pensé à vous les femmes. Car pendant un instant, elle vous représentait bien par son geste.

Et je m'adresse à nous les gars.

Rends heureuse une femme du mieux que tu peux.

Donne-lui ne serait-ce qu'un infime moment de bonheur, et elle te le remettra au quadruple (comme dans mon cas présent) sans compter, car elles ne comptent pas, ne se demandent pas combien ni comment, mais réagissent seulement à l'effet de ton geste sur elles. Elles donnent, POINT.

Pour faire plaisir, et ce, naturellement.

Je m'efforcerai de ne pas attendre à nouveau un autre de ces moments pour me le rappeler.

MERCI À VOUS TOUTES.

(Bon, allez Pat. GO ! au Tim...)

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