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Une agente de sécurité en a ras le bol des clients récalcitrants... et craint pour sa sécurité

«On m’a foncé dessus. On m’a prise en photo sous menace de me faire perdre ma job et on me crie à tue-tête, j’ai peur.»
«Les gens refusent de respecter les consignes de distanciation sociale», constate-t-elle trop souvent. (Photo d'archives)
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«Les gens refusent de respecter les consignes de distanciation sociale», constate-t-elle trop souvent. (Photo d'archives)

Une agente de sécurité assignée à une succursale de la Société des alcools du Québec (SAQ) lance un cri du coeur. Elle n’en peut plus des injures, des menaces et des gestes d’intimidation des clients incapables de respecter les mesures sanitaires mises de l’avant par le gouvernement pour limiter la propagation du coronavirus.

Nathalie Lapalme en a long à dire sur les comportements «irrespectueux, voire dangereux» des clients. «On m’a foncé dessus. On m’a prise en photo sous menace de me faire perdre ma job et on me crie à tue-tête, j’ai peur», lance-t-elle.

«Nous, on ne fait que respecter les ordres qui proviennent du gouvernement,«», s’exclame celle qui assure la sécurité devant les portes d’une SAQ de L’Île-Perrot. Les gens sont en colère parce qu’on refuse qu’ils entrent dans le magasin avec une autre personne. Ils refusent de se laver les mains avec du Purell. On nous crie par la tête de jouer à la petite police.»

La semaine dernière, la désobéissance de certains clients a dépassé les bornes. «Des personnes qui arrivent bronzées du Sud alors qu’elles devraient être en quarantaine. Le gérant du magasin est venu me prêter main-forte et nous avons expulsé des gens du magasin. Des directives données par une femme, ça ne passe pas bien», ajoute celle qui est agente de sécurité depuis 2014.

Son message

Elle a donc un message clair à livrer.

«Les gens doivent savoir que nous risquons notre santé pour faciliter l’accès aux commerces dits essentiels. Je comprends que l’attente est longue, surtout lors de journées pluvieuses avec le froid, mais nous devons limiter le nombre de personnes à l’intérieur, pour leur sécurité et celle des employés. La tension est très forte sur le terrain et c’est désagréable pour nous qui sommes des employés de première ligne.»

“Quand je quitte, j’ai hâte d’arriver à ma voiture et je verrouille les portières le temps de me rendre à la maison.”

Depuis le début de la crise, Mme Lapalme a elle-même déjà obtenu un transfert, elle qui était auparavant agente de sécurité dans le domaine de la santé. «Au départ, j’étais dans les CHSLD, urgences, centres de jeunesse et j’ai voulu m’en venir au service à la clientèle pour diminuer mes chances de contracter le virus, explique-t-elle. Mais me voilà dans une situation où j’ai peur de venir travailler.»

Rien pour diminuer ses craintes, l’histoire d’un agent de sécurité happé par un automobiliste mécontent dans le stationnement d’un Walmart l’a profondément touchée. «Même si nous ne sommes pas de la même compagnie, j’ai été attristée, raconte-t-elle. Quand je quitte, j’ai hâte d’arriver à ma voiture et je verrouille les portières le temps de me rendre à la maison. L’autre jour, un camion me suivait et j’avais hâte qu’il change de direction», de dire celle qui assure que la pression vécue par les agents de sécurité est tout aussi grande chez ses confrères devant les portes de la Société québécoise du cannabis. «Les gens refusent de respecter les consignes de distanciation sociale», constate-t-elle trop souvent.

La femme de 52 ans désire dorénavant s’adresser aux clients sans leur parler. «Je vais demander à mes patrons que les procédures pour les mesures d’hygiènes obligatoires soient inscrites sur un papier que je remettrai aux gens. De cette manière, je ne serai plus victime d’insultes gratuites, désobligeantes et blessantes.»

En attente d’une nouvelle politique, Nathalie Lapalme a décidé d’écrire au premier ministre et à sa femme pour leur faire part de son inquiétante réalité. Elle attendra donc une réponse de ce côté.

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