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Interdiction d'accompagnement: Québec rassure les femmes enceintes

L'interdiction présentement en vigueur à l'Hôpital général juif ne devrait pas être étendue aux autres hôpitaux du Québec.
flukyfluky via Getty Images

Le gouvernement du Québec n’a pas l’intention d’étendre l’interdiction d’accompagnement lors de l’accouchement présentement en vigueur à l’Hôpital général juif aux autres centres hospitaliers de la province.

Le premier ministre François Legault a tenu à rassurer toutes les femmes enceintes, lundi, alors que plusieurs d’entre elles étaient inquiètes que cette mesure soit appliquée dans d’autres hôpitaux.

M. Legault a également ajouté que son gouvernement cherche à transférer les femmes qui devaient accoucher à l’Hôpital général juif et qui voudraient changer de lieu pour accoucher.

«Je veux être très clair. [Il n’y a] aucune intention du gouvernement d’étendre ces interdictions dans les autres hôpitaux. Je veux rassurer toutes les femmes qui sont enceintes. À part l’Hôpital général juif, vous allez pouvoir amener votre conjoint avec vous lors de l’accouchement», a-t-il affirmé lors de sa conférence de presse quotidienne.

Le premier ministre a indiqué que l’Hôpital général juif, qui était dans son droit de procéder ainsi, avait «de bonnes raisons» pour mettre en place cette mesure. Ce centre hospitalier, qui est le seul à ce jour à restreindre l’accompagnement pour les accouchements, est un centre désigné pour la COVID-19.

“Les femmes prennent la parole parce que c’est vraiment impossible de se voir vivre ces périodes seules.”

- Roxanne Lorrain, VP du Groupe MAMAN

Des groupes demandent au gouvernement de prendre position contre les accouchements en solitaire dans les hôpitaux. Plusieurs pétitions en ligne circulent pour que le gouvernement garantisse que les femmes enceintes puissent être accompagnées lors de leur accouchement. L’une d’entre elles avait recueilli plus de 87 000 signatures au moment de mettre en ligne cet article.

Du cas par cas

Malgré la déclaration de lundi de M. Legault, la décision de permettre ou non les accompagnements durant les accouchements revient à chaque centre hospitalier.

Cela génère donc beaucoup d’angoisse, d’anxiété et de préoccupations chez les femmes devant accoucher dans les jours, semaines et mois à venir étant donné que la situation peut évoluer à tout moment. Elles sont inquiètes que d’autres hôpitaux emboîtent le pas de l’Hôpital général juif.

«Les femmes prennent la parole parce que c’est vraiment impossible de se voir vivre ces périodes seules», a souligné Roxanne Lorrain, vice-présidente du Mouvement pour l’autonomie dans la maternité et l’accouchement naturel (Groupe MAMAN).

Certains organismes, comme le Groupe MAMAN, souhaitent que le gouvernement établisse une directive qui s’appliquerait à tous les centres hospitaliers.

«On souhaite que le ministère dise non, que ce ne soit pas possible même si l’établissement souhaite aller de l’avant. On aimerait vraiment que le ministère ait une directive claire, qu’elle soit respectée par tous les établissements et que ce ne soit pas du cas par cas», a expliqué Roxanne Lorrain.

Le recours à une personne pour accompagner la femme qui accouche permet d’enlever des tâches aux infirmières et d’éliminer un vecteur de propagation, selon Mme Lorrain.

«Il y a déjà beaucoup de pression sur les équipes médicales et sur les infirmières. [...] C’est souvent la personne qui accompagne [la femme qui vient d’accoucher] qui va l’aider à répondre à tous ses besoins physiologiques post-accouchement, a-t-elle déclaré. Là, elle se retrouverait seule à s’occuper du nouveau-né et d’elle-même. Pour nous, c’est vraiment inquiétant pour les femmes.»

«Si les infirmières doivent être au chevet, ça augmente le risque de propagation parce que l’infirmière doit se rendre plus souvent au chevet de la personne qui vient d’accoucher», a-t-elle ajouté.

Mme Lorrain rappelle aussi que certaines femmes vivent des traumatismes durant leur accouchement, notamment celles qui doivent subir une césarienne, et qu’elles doivent être soutenues après avoir donné naissance.

«Si elle se retrouve seule sans quelqu’un pour la soutenir, c’est difficile. [...] Ça augmente les chances que les femmes vivent des traumatismes et des difficultés par la suite. Ça prend quelqu’un pour l’accompagner et pour la soutenir dans l’ensemble de cette phase de l’accouchement et du post-partum», a précisé Roxanne Lorrain.

Des restrictions strictes

Plus tôt lundi, le ministère de la Santé a indiqué au HuffPost Québec que sa position est «que la possibilité d’accompagnement durant les accouchements devrait être valorisée».

Des restrictions doivent cependant être respectées. Le second parent ou la personne significative peut assister à l’accouchement et être présent lors du séjour postnatal seulement s’il ne présente pas de risque d’infection à la COVID-19. Les parents sont également confinés à la chambre et ils ne peuvent pas circuler librement dans l’hôpital.

Depuis le début de la crise, les femmes enceintes ne peuvent plus être accompagnées lors de leur rendez-vous de suivi en personne.

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