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2018: une année de changement en santé

Le futur arrive demain... dans au moins deux domaines reliés à la santé au Québec : le système de santé et l'innovation.
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Natali_Mis via Getty Images

« Nous devrions tous être concernés par le futur car c'est là que nous passerons le reste de notre vie. »

Charles F. Kettering (1876-1958), inventeur, ingénieur et homme d'affaires américain

Et le futur arrive demain... dans au moins deux domaines reliés à la santé au Québec : le système de santé et l'innovation.

Le futur du système de santé

L'année 2018 sera certainement riche en développement et en changement au Québec. Et le domaine de la santé occupera une grande part de ce changement, et ce dans plusieurs de ses sphères. Déjà en 2017, la table était mise pour provoquer ces changements.

« Alors qu'il fallait de la vigueur et de la détermination (certains diront de l'entêtement, ou en langage populaire : un front de bœuf) pour simplifier le titanesque organigramme du ministère et changer les structures en éliminant tous les rouages moins utiles, maintenant ce qui s'impose est une gestion dans la collaboration et la bonne entente. (...)

Aujourd'hui, pour parfaire et terminer cette réforme, nous avons besoin de négociation et de souplesse. En somme, le gouvernement n'aura d'autres choix que d'exiger un changement complet d'attitude de son ministre actuel ou de changer de ministre. » et je concluais ainsi :

« Et ne soyons pas dupes, ceux qui vont reporter ou non ce gouvernement au pouvoir sont, en très large partie, les bébés boomers, ceux-là mêmes qui entrent dans la soixantaine et qui ont et auront de plus en plus besoin du système de santé.

Et plus le temps passe, plus ce public s'interroge à savoir pourquoi nous n'avons jamais eu au Québec autant de médecins (une véritable armée de plus de 20 000 membres), ne les avons jamais aussi bien payés et ne recevons toujours pas les services auxquels nous serions en droit de nous attendre après une réforme si imposante.

Pour atteindre cette note de passage en santé qui le reporterait à coup sûr au pouvoir, un arrimage en douceur entre la réforme, les membres du personnel soignant et le patient s'impose. Qui pourra le faire?»

Une partie de la réponse nous vient de deux éminents professeurs. Rapportée par Le Figaro le 16 novembre dernier sous la plume de Damien Mascret, la solution appartient... aux patients. Ainsi on peut y lire :

« Après la révolution de l'hygiène au XIXe siècle, puis celle de la science médicale triomphante du XXe siècle, certains pensent que la troisième révolution médicale qui s'amorce sera celle... des patients!

C'est le cas de sir Muir Gray, éminent professeur honoraire de l'université d'Oxford, et du psychologue allemand, Gerd Gigerenzer, qui affirmaient en 2011 dans un livre au titre éloquent (Meilleurs docteurs, meilleurs patients, meilleures décisions, The MIT Press): «Les citoyens ont le droit de connaître les faits élémentaires et ils ont la responsabilité de baser leurs décisions sur les preuves scientifiques les plus solides.» Dit par les auteurs de façon imagée, «tandis que la première révolution a apporté de l'eau propre, la troisième doit amener de l'information propre ». Ce n'est pas encore le cas, selon eux. « Pour ce qui est de la santé, le XXe siècle a échoué à produire des citoyens éduqués dans les démocraties modernes. » »

Les politiciens responsables du système de santé, en particulier notre premier ministre et le ministre de la Santé, doivent donc de toute urgence effectuer le virage patient s'ils veulent obtenir une chance que la réforme amorcée ne tourne pas en catastrophe, mais plutôt aboutisse en une entente de service productive entre le patient, les professionnels de la santé et le ministère. Notre premier ministre actuel est parfaitement au courant de ces enjeux, ayant lui-même tenu les rênes du ministère de la Santé et des Services sociaux de 2003 à 2008. En ce qui concerne le prochain ministre de la Santé, il devra réaliser à quel point il est primordial d'ouvrir un dialogue actif avec le patient et réserver une place à ce patient dans les engrenages décisionnels de son ministère. À cet effet, depuis le début 2017, j'ai ouvert au moins deux propositions : un bureau des usagers et une tribune d'échange sous la forme d'un mensuel électronique.

Le futur de l'innovation

Le 28 octobre dernier, je concluais dans mon blogue dans ces pages alors intitulé : Pilule Pas pilule,

« Les réticences face aux médicaments dans notre société n'épargnent personne. Si vous avez été influencé pendant des années par ces craintes, qu'adviendra-t-il le jour où vous devrez prendre un médicament ? Ou encore que ferez-vous si un jour vous devez vous occuper d'un parent malade qui prend des médicaments ? Serez-vous enclin à tenter de le convaincre de ne plus les prendre ? En somme, la mauvaise presse contre les médicaments risque fort de provoquer bien des problèmes en santé publique.

Bien au contraire, en santé publique, le médicament doit s'inscrire comme un des éléments dans un ensemble d'interventions visant l'amélioration non seulement de la longévité de la vie, mais aussi et surtout, de la qualité de vie. »

Mais un autre des effets pervers des campagnes anti-médicaments est d'ouvrir la porte aux divers gouvernements pour tenter de couper dans les budgets reliés à la recherche de nouveaux médicaments. C'est une cible facile puisqu'une partie de la population semble pour le moins indifférente aux médicaments. C'est ce qui risquerait de se produire si le CEPSEM modifiait les règles en ce qui concerne l'acceptation de nouveaux médicaments.

« Il y a un lien manifeste entre le prix des médicaments novateurs et la capacité de l'industrie à investir en R et D et à lancer de nouveaux médicaments. À l'heure actuelle, plus de 60 % des nouveaux médicaments lancés sur les principaux marchés mondiaux sont disponibles au Canada. Cela se compare à 40 % en Australie et à 30 % en Corée du Sud — deux des pays inclus dans la nouvelle annexe des pays de comparaison proposée par le CEPMB. » (http://innovativemedicines.ca/fr/innovative-medicines-canada-statement-on-the-proposed-pmprb-regulations/ )

Un autre facteur qui favorise ou défavorise la recherche et l'innovation est la rapidité, ou la lenteur, du gouvernement à accepter sur sa liste les nouveaux médicaments. Encore ici, on ne peut pas accuser notre ministère de la santé de faire des excès de vitesse dans ce domaine. Le traînage de pied semble plutôt être la coutume. Espérons que 2018 voit inverser cette fâcheuse tendance.

Avril 2018

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