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Le Parti Québécois n'est pas mort!

Jean-François Lisée a déjà prouvé dans le passé qu'il était l'homme des défis qui paraissent impossibles. Il possède cette force. Souvenons-nous qu'il a été un des grands architectes du référendum de 1995.
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Du moins pas à court terme. À moyen et long terme, le PQ devra prouver qu'il n'est pas le parti d'une génération et que son option souverainiste est encore pertinente. Le défi demeure entier. Toutefois, à court terme, un échec ne signifie pas la mort. Dans la vie, on peut se relever et devenir plus fort à la suite d'une épreuve.

Cette semaine, en point de presse, Jean-François Lisée a dit: «On pourrait écrire des livres entiers sur l'annonce de la mort ou du déclin du PQ. Et on pourrait écrire un livre bien meilleur sur la capacité de rebond du PQ ». Tout est dit. Souvenons-nous de 2007, lorsque le PQ a été relégué au rang de tiers parti à la suite des élections, ou encore de la série de démissions de députés en 2011 concernant l'entente sur l'amphithéâtre Vidéotron.

Jean-François Lisée aurait été dans une position fâcheuse si des élections avaient été déclenchées cet automne. Mais il a désormais une bonne raison d'être optimiste: hier, le premier ministre Couillard a coupé court aux rumeurs de déclenchement d'élections hâtives, affirmant vouloir respecter la loi sur les élections à date fixe. Philippe Couillard affirme qu'il devrait trouver un motif majeur pour déclencher avant octobre 2018... Il laisse donc encore une petite ouverture. Quoi qu'il en soit, regardons ce qui pourrait se produire s'il ne change pas d'idée, dans un scénario où des élections auraient lieu en octobre 2018 au Québec.

Débarrassé du sempiternel débat de la convergence des forces indépendantistes et progressistes, Jean-François Lisée possède maintenant deux atouts: la liberté et le temps. Il dispose d'un peu plus d'un an pour rebâtir, ce qui est une éternité en politique. De plus, il pourra le faire en étant débarrassé des contraintes qui lui auraient été imposées avec une alliance solidaire, entre autres sur la question de l'identité, où le mariage entre les deux partis est loin d'être naturel.

Jean-François Lisée a demandé que son leadership fasse l'objet d'un vote de confiance au prochain congrès du PQ en septembre prochain. Trois chefs en quatre ans... Bien que certains militants puissent être tentés de semer la bisbille, la majorité comprendra probablement que le PQ n'a pas le luxe d'affronter une course à la chefferie à un an d'une élection générale. Ils choisiront probablement de se souder en prévision de la bataille électorale.

Malgré l'embellie récente dans les sondages, la CAQ ne doit rien tenir pour acquis. Certes, l'électorat québécois n'est pas insensible au vent de changement anti-élite qui souffle sur les autres pays comme la France et les États-Unis. La CAQ pourrait incarner ce changement, tout comme QS. Le hic: cette embellie dans les sondages survient très tôt. Le défi sera de maintenir cet élan pendant plus d'un an.

Le défi sera de taille pour lui, car le PQ n'est pas un nouveau parti.

Forcément, une élection de réalignement dominée par une vague de changement surviendra au Québec. Toutefois, personne ne peut garantir que cette élection sera celle de 2018, et personne ne peut garantir que Jean-François Lisée ne rebondira pas suffisamment pour incarner ce changement. Le défi sera de taille pour lui, car le PQ n'est pas un nouveau parti. Toutefois, il bénéficie d'assises encore solides, notamment sur le plan de l'organisation.

De plus, maintenant que le scénario de convergence est écarté, Jean-François Lisée sait que deux options de remplacement aux libéraux existent: le PQ et le CAQ. Il sera forcément tenté de gruger la pointe de tarte de la CAQ. Il pourrait aussi aller séduire les gens plus à gauche. L'un n'exclut pas l'autre. Il a désormais toute la latitude voulue pour bâtir un programme de gouvernement recentré et crédible.

Jean-François Lisée a déjà prouvé dans le passé qu'il était l'homme des défis qui paraissent impossibles. Il possède cette force. Souvenons-nous qu'il a été un des grands architectes du référendum de 1995. Je rappelle également que des gens (y compris moi!) doutaient de sa capacité à devenir député de Rosemont, lui qui était perçu comme un intellectuel un peu hautain. Souvenons-nous aussi des gens qui riaient quand il demandait à la population s'il devait se présenter à la chefferie du PQ... Avant d'enterrer Jean-François Lisée et le PQ, il faut y réfléchir à deux fois.

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