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Être végane ET athlète de haut niveau, c'est possible

« Je ne peux pas devenir végane je fais des triathlons ! » « Je nage ! » « Je joue au golf ! » Bien que les mythes qui entourent l'alimentation végétalienne aient été détruits depuis longtemps et que le véganisme devient de plus en plus populaire auprès des athlètes amateurs et professionnels, il s'agit tout de même d'un des arguments que j'entends le plus souvent lorsque je discute d'éthique alimentaire avec des personnes non véganes.
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« Je ne peux pas devenir végane je fais des triathlons ! » « Je nage ! » « Je joue au golf ! » Bien que les mythes qui entourent l'alimentation végétalienne aient été détruits depuis longtemps et que le véganisme devient de plus en plus populaire auprès des athlètes amateurs et professionnels, il s'agit tout de même d'un des arguments que j'entends le plus souvent lorsque je discute d'éthique alimentaire avec des personnes non véganes.

Parmi ceux qui pratiquent régulièrement des sports d'endurance, bon nombre sont d'accord avec les arguments éthiques en faveur du véganisme. Pourtant, on a souvent l'impression qu'il est difficile de concilier un régime sans protéines animales et le maintien de ses performances. Heureusement, les athlètes véganes font de plus en plus souvent les manchettes et ils en profitent pour partager le secret de leur succès.

Meagean Duhamel est l'une de ces athlètes. Elle est végane depuis 2008. À l'âge de 28 ans, la patineuse artistique canadienne a remporté, la médaille d'argent aux jeux de Sotchi avec son partenaire, Eric Radford. En entrevue, elle explique comment son régime l'a aidée à améliorer ses performances et à devenir la reine des sauts : « J'ai toujours aimé faire sauter ! et voler ! Faire des triples sauts est une seconde nature pour moi. Depuis que je suis végane, mes sauts me demandent moins d'efforts et je crois que c'est parce que mon corps est au meilleur de sa forme pendant toute la saison. » En tant qu'athlète professionnelle et nutritionniste holistique, Meagan Duhamel s'y connaît bien. Dès son retour de Sotchi, je lui ai proposé une rencontre pour discuter de son mode de vie. Elle a très gentiment accepté.

Nous nous sommes rencontrées chez Sophie Sucrée, une nouvelle pâtisserie végétalienne du Plateau Mont-Royal. Elle est arrivée dans sa veste à capuche rouge de l'équipe canadienne avec le même sourire lumineux qu'on lui voit sur la glace. Son enthousiasme devant le comptoir rempli de gâteaux était contagieux : « Oh mon dieu ! Je ne sais pas ce que je vais prendre. » Visiblement, nous avons un point commun avec les athlètes olympiques : la passion des cupcakes.

« Voilà ce que je veux faire de ma vie »

L'intérêt de Meagan Duhamel pour les cupcakes n'a d'égal que son appétit pour les livres et sa soif de connaissances. Tout a commencé le jour où elle a acheté Skinny Bitch, un best seller américain qui fait la promotion de l'alimentation végétale pour des raisons de santé. « J'ai lu la couverture et j'ai trouvé ça vraiment drôle. » Elle l'a lu d'une seule traite et le lendemain matin, elle buvait son café noir. C'est ainsi qu'elle a décidé d'arrêter de consommer des protéines animales. « Je ne le faisais pas pour être en forme. Je le voyais plutôt comme un défi intéressant à relever. J'ai donc pris mon courage à deux mains et j'ai annoncé à mes entraîneurs que j'allais devenir végane. Ils m'ont tous les deux dit que j'allais avoir des carences. Plus les gens essayaient de m'en dissuader, plus j'avais envie de le faire. Au lieu d'être projet de petite envergure, je me suis dit : « voilà ce que je veux faire de ma vie ».

Durant les six dernières années, Meagan Duhamel n'a pas de viande, de poisson, de fromage ou d'oeufs. Et non seulement elle a réussi à garder son tonus musculaire, mais ses performances sur la glace n'ont jamais été aussi bonnes : « Ma définition musculaire s'est améliorée lorsque je suis devenue végane... J'ai commencé à manger moins de protéines, mais la nourriture que je consomme me fournit des protéines et un fer de meilleure qualité. Le fer d'origine végétale est mieu absorbé par le corps. »

Qu'est-ce qu'une athlète végétalienne doit manger ?

J'espérais revenir de cette rencontre avec une liste de recettes de smoothies que toute athlète végane devrait consommer pour conserver de bonnes performances. Mais la simplicité du régime de Meagan est déconcertante: « En fait, je mange ce que mon corps me dit avoir besoin ». Meagan ne fait pas la liste de ce qu'elle mange, ne compte pas les calories et ne pèse pas sa nourriture. Son régime est plutôt facile à suivre pour toute personne qui veut manger sainement tout en ayant un bon niveau d'énergie :

« Le matin, je me fais un smoothie. Habituellement, c'est un smoothie vert dans lequel je mets des épinards et du kale ou bien de la bette à carde et/ou ce que j'ai dans mon frigo cette semaine-là, avec une banane, du beurre de cacahouète, de la cannelle et du lait d'amande ou de coco.

Je suis sur la route toute la journée, donc j'apporte plein de trucs à grignoter. Je me fais des muffins, des barres tendres, des biscuits protéinés. Je fais plein de choses maison.

Pour le souper, c'est souvent un bol de quinoa avec des légumes. J'aime cuisiner. J'aime faire des plats de nouilles, des sautés, des mijotés. Je mange beaucoup de ragoûts en hiver. Je passe beaucoup de temps à essayer de faire de bons petits plats avec trois fois rien. Bien sûr, je n'ai pas toujours le temps, mais lorsque j'en ai, c'est ce que je fais.»

Au-delà de manger des aliments entiers et d'adopter une approche holistique le plus souvent possible, Meagan Duhamel ne se prive pas. Si elle a envie de biscuits ou de cupcakes, elle en mange ! Tout comme les desserts, les plats principaux sont loin d'être ennuyeux pour Meagan Duhamel. « Je crois que j'ai tous les livres de cuisine végane qui existent. Ils sont tout écornés et annotés pour signaler toutes les recettes que je veux essayer et toutes celles que j'ai déjà essayées. Il m'en reste au moins deux fois plus à tester ! » Manifestement, Meagan est la personne à texter à 17 lorsqu'on ne sait pas quoi manger pour souper.

Et côté suppléments ? La médaillée d'argent est commanditée par Vega, mais ces suppléments de protéines ne sont pas un point central de son régime. « Je consomme environ une barre par jour. Mais je sens la différence lorsque je n'en prends pas. Si, après un entraînement intensif, je ne prends pas de barre de récupération, le lendemain je sens bien que mon corps n'est pas tout à fait remis. »

Être végane

Revenons six ans en arrière. Pour être honnête, à quel point a-t-il été difficile de devenir végane ? Pour Meagan Duhamel, la chose la plus difficile lorsqu'elle a décidé de prendre sa santé en main a été « d'abandonner le coke diète et le café, pas de devenir végane ! Petit à petit j'ai arrêté de boire du coke diète, mais j'aime toujours le café ».

Selon elle, tout ce dont les gens ont besoin pour adopter un régime végétalien se trouve facilement : « Pour moi, ce n'est pas un sacrifice. La seule chose qui a été difficile dans ma transition vers le véganisme a été de devoir lire la liste des ingrédients sur les boîtes de muffin anglais pour savoir si je pouvais en manger ! » Il s'agit tout simplement de prendre le temps de réfléchir au carburant qu'on donne à notre corps. « On peut choisir d'aller acheter un hamburger au McDonald's ou de se faire un smoothie maison. Pour moi, le choix est tellement simple ! L'effort que cela me coûte pour aller au McDonald et m'acheter un burger ou pour me faire un smoothie le matin est le même. Ça prend le même temps et ça coûte le même prix. »

Et que dire aux personnes qui racontent avoir essayé une diète végétalienne et se sont senties mal ? « Je leur demande si elles avaient fait des recherches avant de changer de diète et ce qu'ils mangeaient. Les chips sont végétaliennes ! J'ai une amie qui a essayé de devenir végane à plusieurs reprises et qui me disait après deux semaines : "Oh, je me sens tellement mal !" Je lui demandais alors ce qu'elle mangeait. "Eh bien, je me suis fait du pain grillé avec du beurre d'arachides." Bon, ça explique tout ! Il y a d'autres options ! ».

Se renseigner... et aider les autres !

Meagan Duhamel demande aux gens de faire leurs propres recherches, comme elle l'a longtemps fait elle-même. En tant qu'athlète professionnelle, tout le monde lui donne des conseils sur ce qu'elle devrait manger. Apprendre à critiquer les suggestions qui lui étaient faites a été une étape important pour elle : « Avant d'être végane, je suivais un régime et ce que les gens me disaient. Une fois, j'ai rencontré une nutritionniste et elle m'a dit de manger des bâtonnets de fromage. À l'époque, je ne connaissais rien en nutrition, mais je savais que les bâtonnets de fromage étaient de la nourriture transformée et qu'il n'y avait aucun bénéfice nutritionnel à en tirer. Une nutritionniste travaillant pour l'Institut canadien du sport me disait, à moi, une athlète de haut niveau, de manger des barres de céréales et des bâtonnets de fromage. Ça me semblait vraiment étrange. »

Ça a été un point tournant pour Meagan. Peu après être devenue végane, elle a commencé à s'intéresser à la nutrition et, deux ans et demi plus tard, elle a reçu son diplôme en nutrition holistique. Elle souhaitait mieux comprendre le fonctionnement des vitamines, des minéraux, des nutriments, mais elle a aussi beaucoup aimé lire des choses sur « ces endroits obscurs où les gens vivent jusqu'à 120 ans et n'ont jamais connu de cancer, jamais eu de maladie du cœur. » Maintenant, elle sait que, lorsque sa carrière de patineuse sera derrière elle, elle voudra aider les autres athlètes.

Elle veut aussi créer un blogue « sur le patinage, la nutrition, le véganisme, bref, sur tout. Je crois que ce serait intéressant et, cet été, je pourrais prendre le temps de le faire. » À voir la passion qu'elle respire lorsqu'elle parle de son mode de vie, il ne fait pas de doute que ce sera un blogue passionnant. Moi, j'ai vraiment hâte de le lire !

Les conseils de Meagan pour les nouveaux végétaliens :

  • Donnez-vous une chance. Ne commencez pas avec des idées préconçues.
  • Allez-y tranquillement. Si vous voulez maintenir quelque chose sur le long terme, vous devez procéder aux changements graduellement.
  • Prenez des suppléments de vitamine B12.
  • Jouez avec les herbes et les épices - ça fait vraiment une différence.
  • Allez dans les petites épiceries santé, bio et locales. La plupart ont des aliments alternatifs dont vous ne soupçonnez peut-être même pas l'existence.
  • Suivez le blogue Oh She Glows. L'auteure est canadienne et vit dans la région de Toronto. Elle poste des recettes, des photos, et parle de sa propre expérience. Meagan ne jure que par ce blogue !
  • Lorsque Meagan lit les listes des ingrédients sur un produit, sa règle est de ne pas l'acheter s'il y a plus de trois ingrédients dont elle ne peut pas prononcer le nom.
  • Vous devez être organisé ! Lorsqu'elle voyage, elle prend le temps de se préparer du muesli, des cookies et, enfin, des céréales séchées et des fruits qu'elle déshydrate elle-même.

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