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Que les casseroles résonnent

Le tintamarre des casseroles a visiblement assourdi quelques-uns de mes compagnons de guerre, qui avant aujourd'hui, plaçaient l'indépendance avant tout, y compris dans l'urne. Aujourd'hui, notre chemin se sépare, moi chez Option nationale, eux au Parti québécois. Je vous comprends. C'est déchirant. Mais si je vous résume la situation: il y a trois luttes prépondérantes aujourd'hui: celle de sortir nos vidanges, celle de la hausse des droits de scolarité, et celle de l'indépendance. Le PQ ne peut répondre qu'à la première. Vous sacrifiez donc les deux autres.
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Capture d'ecran

Le tintamarre des casseroles a visiblement assourdi quelques-uns de mes compagnons de guerre, qui avant aujourd'hui, plaçaient l'indépendance avant tout, y compris dans l'urne. Aujourd'hui, notre chemin se sépare, moi chez Option nationale, eux au Parti québécois.

Je vous comprends. C'est déchirant. Mais si je vous résume la situation: il y a trois luttes prépondérantes aujourd'hui: celle de sortir nos vidanges, celle de la hausse des droits de scolarité, et celle de l'indépendance. Le PQ ne peut répondre qu'à la première. Vous sacrifiez donc les deux autres.

Inutile de vous rappeler le tintamarre de vos chaudrons, qui avant d'être la résonnance contre quelque chose était d'abord et avant tout de bruyantes et sincères revendications sociales.

Si le PQ gagne cette fois, le Québec sera couvert d'un silence glacial qui malheureusement mènera à l'hibernation la plus complète de nos chaudrons, pourtant encore fébriles d'émotions. À ménager la chèvre et le chou encore une fois, nous dormirons tranquilles en nous disant que «c'est pas si pire».

Chers amis, je ne veux pas plus que vous d'un autre gouvernement libéral. Comme je ne veux surtout pas non plus d'un gouvernement caquiste. Mais ce qui me fait peur, c'est que dans l'urgence de la situation, nous ne prenions pas le temps d'être rationnels et de voir à long terme. Comme des grévistes, l'hiver, qui ont froid et faim, et qui se convainquent maladroitement que le patronat vient de leur faire une offre « pas si pire » et qui la signe, le ventre criant, les doigts craquant sous le poids de la plume.

Le Parti québécois s'est joué de nous souvent. Comme un conjoint qui vous dit que cette fois, pour vrai, il va changer. Il faut du courage pour croire en soi, du courage pour faire sa valise, du courage pour repartir à zéro. Mais sans ce courage, ne reste plus qu'à mourir lentement, dans l'attente d'un changement qui, fort probablement, ne viendra jamais.

Ce qu'il faut au Québec, c'est de rallumer la flamme de l'indépendance évidemment, mais c'est aussi de croire en nous beaucoup plus fort. Croire en nous assez pour leur dire dans l'urne que c'est fini. Dire au Parti québécois qu'il a fait fausse route, qu'il a abandonné son objectif premier au profit de la gouvernance et du pouvoir, et que nous, les indépendantistes, nous ne le suivrons pas dans ce ravin.

Il n'a jamais été facile d'être souverainiste, ni de remonter les montagnes après les chutes terribles que nous avons connues, mais ce qui fait la force de ce que nous sommes, c'est notre capacité à nous relever, à nous rebâtir.

Pour ma part, je sacrifie pour l'instant le pouvoir, confiante et assurée qu'à long terme il l'obtiendra. Mais je tiens d'abord à envoyer le message que l'indépendance n'est pas un hochet et que l'éducation est une richesse. Si je votais pour le PQ ce 4 septembre, j'enverrais le message inverse.

Si je votais pour le Parti québécois, je perdrais assurément mes élections parce que j'aurais renié les plus fondamentales des causes qui m'habitent et m'animent.

Que les casseroles résonnent.

Pauline Marois en campagne

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