Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Les gilets jaunes et la désorganisation syndicale

Le problème du mouvement provient du fait que la croissance du nombre de membres s'accompagne nécessairement avec l'augmentation du nombre de revendications et de «chefs» du mouvement.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.
Les «vrais» gilets jaunes, ceux qui sont véritablement à la recherche du progrès, condamnent sévèrement toutes ces actions violentes et cherchent à négocier.
SIPA USA/PA Images
Les «vrais» gilets jaunes, ceux qui sont véritablement à la recherche du progrès, condamnent sévèrement toutes ces actions violentes et cherchent à négocier.

Depuis quelques jours, nous voyons des images terribles de Paris. Les images frappent, tout comme les pierres lancées par des manifestants contre les boucliers des unités antiémeutes dans le centre-ville de Paris. À travers le chaos parisien, un symbole revient, le fameux «gilet jaune».

Le mouvement des «gilets jaunes» rassemble une grande quantité de Français, issus de divers milieux et de diverses allégeances politiques. D'abord, ce groupe militait contre les hausses de taxes sur l'essence, mais le mouvement a rapidement pris de l'ampleur. Aujourd'hui, il compte plus de 106 000 sympathisants partout à travers la France.

SIPA USA/PA Images

Manque de cohérence

Le problème du mouvement provient du fait que la croissance du nombre de membres s'accompagne nécessairement avec l'augmentation du nombre de revendications et de «chefs» du mouvement. En date du 2 décembre, on compte plus de huit «représentants» des gilets jaunes et plus 40 revendications qui ne sont même pas cohérentes entre elles.

Certains proposent la démission du président Macron, d'autres veulent prolonger les mandats présidentiels à sept ans alors que d'autres veulent tout simplement destituer l'Assemblée nationale. En plus de cela, on peut ajouter à ces revendications l'abolition des indemnités présidentielles, l'interdiction de faire payer aux commerçants une taxe pour l'utilisation des cartes de crédit et la fin des politiques d'austérité. Bref, le message est épars, tout comme ceux qui «dirigent» le mouvement.

Les effets de la désorganisation syndicale

Cette désorganisation syndicale a mené peu à peu Paris dans le chaos. Le mouvement est victime de la pluralité de ses revendications et de la facilité pour les casseurs professionnels de s'y joindre. Il est triste de voir des individus qui préfèrent détruire plutôt que construire, frapper plutôt que discuter.

Les gilets jaunes ont beaucoup de revendications de nature économique; ils veulent plus d'argent dans leur portefeuille. Les gilets jaunes réalisent-ils les pertes colossales qu'ils causent à l'intérieur de leur propre société? Des pertes commerciales qui s'élèvent à plus de 2,1 milliards d'euros dans le secteur de la vente au détail, 20% d'annulations des réservations dans des domaines comme la restauration et l'hôtellerie et des pertes qui pourraient monter jusqu'à 13 milliards d'euros dans le domaine agroalimentaire.

Les «vrais» gilets jaunes, ceux qui sont véritablement à la recherche du progrès, condamnent sévèrement toutes ces actions violentes et cherchent à négocier. Ils n'en sont simplement pas capables.

Alors oui, je prends aujourd'hui le temps de poser la question: qu'attendons-nous pour stopper ces individus qui dégradent la capitale? Des morts?

Si c'est ce que le gouvernement attend pour intervenir, qu'il ne se décourage pas. C'est bel et bien ce qui arrivera si les manifestants continuent à prendre des gendarmes pour cible, que ces agents de la paix reçoivent des pavés en pleine figure, de l'acide, des boulons alors qu'ils cherchent à préserver les symboles de la République comme l'Arc de Triomphe.

SIPA USA/PA Images

Espoirs, travail et paix sociale

Aujourd'hui, il y a un besoin d'ordre, le pays est menacé par le chaos des actions de ceux qui se mêlent aux ultras et aux casseurs. Je m'adresse ainsi aux mouvements syndicaux qui encouragent cette violence: vous prétendez représenter les Français? Vous vous prétendez être des syndicats? Alors, faites votre travail, organisez-vous, rassemblez-vous, discutez et faites valoir les préoccupations de ceux que vous représentez, dans la paix et démocratiquement.

Ce qui se passe aujourd'hui, on appelle cela violence et cette violence nuit à l'exercice démocratique et au progrès.

Je ne condamne pas le droit de manifester, de militer, ou encore de se regrouper. Non. Il est aujourd'hui question de se lever contre la violence, contre le chaos et contre la dégradation de symboles français.

SIPA USA/PA Images

Aujourd'hui, je dis non à la violence, mais oui au dialogue. Non aux vitrines brisées, mais oui à la concertation. Non aux casseurs, mais oui au progrès démocratique. Je salue les citoyens qui prennent la parole, qui veulent voir du changement dans leur société, j'applaudis ceux qui représentent ce changement, mais je critique ceux qui sèment la terreur au sein du pays.

La section des blogues propose des textes personnels qui reflètent l'opinion de leurs auteurs et pas nécessairement celle du HuffPost Québec.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.