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Comment vaincre votre peur de la thérapie

Reconnaître nos peurs nous aide à les désamorcer. Voici donc sept des craintes les plus communes et mes conseils pour les surmonter.
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Olivier grimace à l'idée "d'aller voir un psy". Ses quelques jours de réflexion se transforment peu à peu en mois d'appréhension et de peur. Il est loin d'être le seul dans ce cas. En effet, la crainte de la thérapie est un sujet important que j'aborde donc dès les premières entrevues avec mes clients. Reconnaître nos peurs nous aide à les désamorcer. Voici donc sept des craintes les plus communes et mes conseils pour les surmonter.

1 • "Il y a quelque chose qui ne va pas chez moi."

Si l'un de vos meilleurs amis vous confie qu'il se sent déprimé, serait-il pour autant à vos yeux "un dépressif"?

Nous avons souvent peur du diagnostic. Pourtant, il s'agit d'un outil précieux pour comprendre nos expériences et faciliter le processus de guérison. Une personne qui se sent déprimée a tendance à avoir une mauvaise image d'elle-même, du monde extérieur et de l'avenir. En conséquence, nous pouvons identifier et désamorcer les cycles vicieux qui entretiennent ces pensées. Par ailleurs, pour certains d'entre nous, "mettre une étiquette" provoque un déclic qui explique notre ressenti et soulage notre sensation d'isolement.

Avec une note d'humour, je surnomme souvent la dépression "rhume de la santé mentale" pour lequel nous avons deux choix : le traîner longuement et péniblement ou bien le soigner.

2 • "Comment puis-je en parler avec mes amis et ma famille?"

Vous voulez leur dire parce que (1) ils vous sont chers, (2) vous avez besoin de leur soutien, (3) vous souhaitez éventuellement qu'ils cessent d'aggraver involontairement vos difficultés d'une manière ou d'une autre, mais vous n'avez pas les mots pour le dire...

Pour faciliter cette démarche, je vous ai concocté trois scripts (en anglais), testés et approuvés par mes clients, que vous pouvez utiliser auprès de tout professionnel que vous consultez.

3 •"Si j'ai honte de moi, allez-vous me juger?"

J'accueille chaque client comme il est. Je suis consciente de mes préjugés et je sais les mettre de côté. En tant que psychothérapeute, je suis là pour vous guider, pas pour vous juger. Ainsi, mes clients décrivent mon accompagnement comme un cadre bienveillant et sans jugement.

Dès lors qu'un préjugé surgit au cours de mon travail, je me réfère alors à mes superviseurs. C'est ainsi que j'évolue personnellement et professionnellement.

4 • "Demander de l'aide signifie que je suis faible."

L'un de mes amis a partagé sa sage vision sur le soutien psychologique et le coaching :

Je n'ai pas trouvé de meilleure analogie. Et plus que tout, selon vous, que signifie "être fort"? Est-ce se débrouiller seul? Pourquoi les plus grands athlètes de haut niveau engagent-ils un entraineur?

Mon approche thérapeutique vise à vous apprendre comment devenir votre propre thérapeute/gourou/insérer-le-titre-que-vous-aimez-ici. Ainsi, quoiqu'il arrive, vous disposerez des outils adéquats.

Bon à savoir : en parallèle de leur formation, de nombreux thérapeutes entreprennent eux-mêmes une thérapie.

5 • "Je suis gay/ introverti ... vous ne pourrez pas me comprendre."

Rejeté socialement, marginal, non hétérosexuel, de croyance différente ou sexualité considérée comme déviante : ces étiquettes jettent l'anathème sur la différence.

Si vous êtes disposé à travailler sur vous-même, c'est tout ce dont nous avons besoin. Je vous poserai les questions qui m'aideront à mieux vous comprendre; questions qui aident bien souvent mes clients à mieux se comprendre également. Mes clients, de même que mes amis, ont tous types d'orientations sexuelles, styles de vie, et sont de multiples cultures.

Entre nous soit dit, vous et moi, sommes tous deux des êtres humains, donc semblables.

6 • "Je vais encore "mal faire". Je suis un raté."

Vous ferez certainement mal certaines choses, tel : respirer par la bouche, causant une hyperventilation, et vous demander pourquoi l'exercice de respiration n'arrive pas à vous calmer. Parfois, il n'y a ni bonne ni mauvaise réponse, comme identifier vos pensées ou sentiments.

Vous pouvez vous résigner à faire quelque chose "de mauvais" et abandonner, ou faire le choix d'adopter un état d'esprit curieux, vous demandant : "Que puis-je apprendre de cette expérience?". Prenons comme exemple la respiration : vous pouvez vous dire : "Voilà comment je respire habituellement lorsque j'ai peur. Tout au long de la journée, je vais respirer par le nez. Ainsi, lorsque je serai stressée, je contrôlerai davantage ma respiration".

Petits changements de schéma de pensées riment avec grandes différences à la clé. Lequel choisirez-vous?

7 • "Les gens vont penser que je suis fou."

Au moins une personne sur deux souffrira de dépression à un moment donné de sa vie, c'est ainsi. Alors, pourquoi ne pas accorder à la dépression le même intérêt que pour un rhume. J'apprécie fortement l'avis du professeur Dr Guy Winch à ce sujet : lorsque nous nous coupons, nous savons nous soigner. Pour autant, nous ne pratiquons pas d'hygiène émotionnelle, laissant nos cicatrices psychologiques s'envenimer, car nos préjugés invite à privilégier la santé physique à la santé mentale, celles-ci étant pourtant étroitement liées.

• Chaque personne qui se préoccupe des symptômes, mais ne recherche pas d'aide, voit sa souffrance prolongée.

• Chaque personne qui se préoccupe des symptômes, puis se confie à un ami lui avouant connaître ce sentiment amène à un soulagement commun. Ils réalisent alors les ressources méconnues de la communication et du partage, et ce, sans la moindre sensation de honte. (Histoire vraie; je l'ai entendu maintes et maintes fois... )

Autour de vous en ce moment, 10 % des enfants éprouvent des difficultés mentales, 17 % des adultes sont rongés par l'anxiété et la dépression. Ceci va au-delà des personnes célèbres comme JK Rowling, Stephen Fry et Catherine Zeta-Jones qui parlent ouvertement de problèmes de santé mentale. Il appartient à tous ceux d'entre nous considérant la santé mentale comme un tabou de reconsidérer dès maintenant leur position et de se demander : "Si mon ami le plus cher était souffrant, le considérerais-je comme fou?"

Si vous souffrez, vous n'êtes pas fou. Vous êtes un être humain ayant pris conscience de sa souffrance. Et cette prise de conscience est la première étape pour en prendre le contrôle.

Vous sentez-vous concerné par cette crainte de la thérapie? J'ai quelques questions pour vous, et pour aider tout un chacun qui ressentirait cette peur. (1) Avez-vous déjà surmonté l'une des craintes exposée dans cet article? (2) Êtes-vous en proie avec une autre forme de crainte de la thérapie? Laissez un commentaire, je les lis tous. (Article original ici.)

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Cet article initialement publié sur le Huffington Post États-Unis a été traduit de l'anglais.

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