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Le Québec a mal à sa médecine de famille

Il faut revaloriser la médecine de famille, en diminuant la disparité salariale entre médecins de famille et médecins spécialistes, mais aussi en s’attaquant aux disparités entre les pratiques.
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Cute elementary age boy smiles while pediatrician checks his heart and lungs with a stethoscope.
Getty Images
Cute elementary age boy smiles while pediatrician checks his heart and lungs with a stethoscope.

Les résultats du CaRMS, le service de jumelage canadien des étudiants en médecine pour les postes en résidence, le sésame qui déterminera qui deviendra cardiologue, orthopédiste, gériatre ou médecin de famille, viennent de sortir.

Bonne nouvelle, les Québécois sont les champions du placement.

Seulement 12 étudiants québécois de la cohorte 2018 n'ont pas réussi à être jumelés – pas étonnant étant donné la qualité de nos candidats! – contre 32, par exemple, en Ontario.

Mauvaise nouvelle, les postes du Québec sont les plus grands mal-aimés du jumelage.

Sur les 78 non comblés en 2018, 69 se trouvent au Québec et 65 sont en médecine de famille!

Or, si ailleurs au Canada, tous les postes de résidence en médecine de famille trouvent preneurs, nos étudiants québécois préfèrent « s'exiler » dans le reste du Canada plutôt que de se porter candidat pour ces postes.

Le Québec a mal à sa médecine de famille

Le phénomène n'est pas nouveau. Après 2005, l'intérêt pour la médecine de famille baissait. Plusieurs mesures ont été prises pour redorer son blason avec un certain succès et dès 2011, on a vu les candidatures en médecine de famille remonter doucement.

Les effets combinés de l'annonce de la Loi 20, les hausses spectaculaires de la rémunération des médecins spécialistes et la glorification de la médecine spécialisée ont réduit à néant tous ces efforts. La crise est tellement grave qu'elle se répercute maintenant dans le RoC.

Si le nombre de postes en médecine de famille ne cesse d'augmenter au Québec, le nombre de volontaires pour s'embarquer dans cette carrière est insuffisant. Et puis, de plus en plus d'étudiants québécois n'hésitent plus à poursuivre leurs études de médecine ailleurs qu'au Québec.

En revanche, les candidats du RoC ne peuvent en faire autant en raison du barrage de la langue. La mobilité des étudiants québécois nuit donc à ces étudiants qui n'arrivent pas à obtenir les postes qu'ils convoitent dans leur province ou une autre province anglophone... Postes qui seront occupés par des étudiants québécois. De quoi créer un certain malaise!

Au total, plus de 100 étudiants anglophones sont restés sur le carreau cette année, devant interrompre leurs études de médecine, faute d'avoir pu obtenir un poste de résident. Pendant ce temps, 65 postes de médecine de famille ne sont pas pourvus au Québec. L'an dernier, c'était 56.

Il faut régler une fois pour toutes ce problème. Il faut revaloriser la médecine de famille, en diminuant la disparité salariale entre médecins de famille et médecins spécialistes, mais aussi en s'attaquant aux disparités entre les pratiques.

Notre problème de médecine de famille est un problème de politique gouvernementale et une fois de plus l'AMQ est forcé de constater qu'il faut s'asseoir autour d'une table pour revoir l'organisation du système de santé, notamment celui de la première ligne, si l'on veut que la population ait accès aux services dont elle a besoin. Dans deux ans, les 65 postes de résidence en médecine de famille non pourvus en 2018 et les 56 postes non pourvus en 2017 représenteront près de 200 000 patients orphelins.

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