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Une campagne électorale inédite

«La campagne électorale actuelle comporte plusieurs éléments inédits qui devraient la rendre excitante.»
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Abaca Press

La campagne électorale actuelle comporte plusieurs éléments inédits qui devraient la rendre excitante.

-C'est la première à se tenir à date fixe, soit le 1er octobre. Je ne suis pas convaincu de l'avantage de fixer la date du scrutin. L'élément de surprise est sacrifié au profit d'une interminable précampagne qui dure 12 mois. Après 3 ans de privation, les libéraux ont ouvert le robinet des dépenses publiques pour acheter des clientèles, toutes les clientèles. La réserve de stabilisation y est passée.

-Pour la première fois, les chefs ne pourront pas faire miroiter la création de milliers d'emplois. En 1970 Robert Bourassa avait frappé l'imagination en s'engageant à créer 100 000 jobs. Depuis c'est un devenu un must, en tête de liste des promesses. Philippe Couillard en promettait 250 000 lors de la dernière campagne. Le problème s'est inversé avec la pyramide démographique et toutes les entreprises cherchent des employés. Exit la création d'emploi comme thème

-Maintenant que l'équilibre budgétaire est atteint, et malgré le fait que le gouvernement sortant a brûlé les surplus, les partis devront ajuster leur tir et renoncer à «sortir le Québec du rouge».

-À moins d'une surprise, la souveraineté devrait être évacuée de cette campagne. Le débat sur le référendum polarise les enjeux électoraux au Québec depuis 40 ans. De fédéraliste-souverainiste on passe à un affrontement entre la gauche (PQ-QS) contre la droite ou centre droit (PLQ-CAQ). En 2014, l'arrivée de PKP en politique avait permis aux libéraux de ranimer le spectre référendaire. Le PQ a décidé, lucidement, de ranger son option et la menace référendaire n'existe plus. La menace Trump est trop évanescente pour faire mouche

-La popularité de la CAQ change la donne. L'émergence d'un parti souverainiste, et 2 référendums, ont fait en sorte que les libéraux et les péquistes se sont échangé le pouvoir depuis les années 70. L'Union nationale, alors le tiers parti, s'est fait bouffer par le PQ en 1976. L'Action démocratique de Mario Dumont (qui a engendré la CAQ) a fait illusion à partir de 1994, a obtenu son meilleur score aux élections de 2007 (28% du vote-41 députés) avant de piquer du nez et de céder sa place

-Les 3 chefs jouent leur tête. Philippe Couillard a besoin d'une majorité de sièges pour se maintenir en poste. S'il dirigeait un gouvernement minoritaire en octobre, les couteaux seraient vite aiguisés. Jean-François Lisée a déjà été contraint de céder une partie de son autorité à Véronique Hivon et est dans position fragile. François Legault disait vouloir donner 10 ans à la politique quand il a fondé la Coalition en 2011. En 2014, une performance désespérée de sa part au débat des chefs lui a permis de faire 23% lors du scrutin général. Les astres sont alignés pour la Coalition et Legault ne peut échapper cette forte volonté de changement sans conséquence.

Les 3 chefs sont de la même génération (61 ans) et on voit poindre une relève aux dents longues en politique québécoise.

En ce qui concerne les libéraux de Philippe Couillard, je crois que nous sommes entrés dans le dégagisme plus ou moins rationnel après 15 ans aux commandes. En temps normal, la bonne tenue de l'économie devrait assurer leur réélection. La sortie groupée des élus du PLQ annonce déjà une nouvelle ère.

Bonne campagne

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