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La première ministre Pauline Marois a été sage de repousser la tenue d'élections générales. Dans la meilleure des hypothèses, son gouvernement aurait été réélu, toujours minoritaire, dans la pire, il aurait été chassé du pouvoir après seulement 15 mois. Sur la ligne de départ, il manquait ce deux-points dans les intentions de vote qui aurait pu faire la différence.
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La première ministre Pauline Marois a été sage de repousser la tenue d'élections générales. Dans la meilleure des hypothèses, son gouvernement aurait été réélu, toujours minoritaire, dans la pire, il aurait été chassé du pouvoir après seulement 15 mois.

Sur la ligne de départ, il manquait ce deux-points dans les intentions de vote qui aurait pu faire la différence. Mais surtout Mme Marois aurait dû répondre à tous les jours à une question bien embêtante: pourquoi devons-nous nous taper des élections? Cherchez le mobile.

Cela est d'autant plus exact que le Parlement fonctionne normalement sur un très maigre menu législatif.

Depuis samedi, Mme Marois perdu le contrôle de l'agenda politique et, normalement, c'est l'opposition qui devrait décider du moment de sa chute. Le gouvernement péquiste a dicté cet agenda avec sa Charte des valeurs québécoises, son plan économique couplé à une kyrielle d'annonces d'investissements aux quatre coins du Québec. 200 annonces égrénées par tout le conseil des ministres pour 6 milliards de dollars d'investissement dont on ignore s'ils ont été budgétés ou non. Malgré tout, la fenêtre électorale ne s'est ouverte assez grande pour un appel au peuple.

On a eu beau chauffer les moteurs, l'avion est resté sur la piste.

La décision de partir en élections est une prérogative du premier ministre et repose sur des calculs savants et, pour beaucoup, sur un flair politique du chef du gouvernement. Depuis des semaines on n'a rien fait pour tuer les spéculations électorales, sinon dans les tout derniers jours.

Il est assez révélateur que le conseil des ministres ait débattu au cours d'une retraite fermée de la tenue ou non d'élections pendant des heures. C'est au premier ministre de se faire une tête et d'annoncer à son conseil pourquoi on y va, ou pas.

Il apparaît clair que Pauline Marois était prête à se lancer, mais qu'elle a été contrainte d'appliquer les freins. François Gendron avait déjà agité tous les voyants possibles. En ce sens, son leadership en ressort affaibli.

On ne peut pas mobiliser ses ministres, son caucus, son parti, l'administration publique pendant des semaines pour un rendez-vous manqué sans que cela ait des conséquences sur la motivation.

L'actualité va se déplacer sur le terrain de l'opposition: l'économie et les finances publiques. La Charte continuera malgré tout à prendre beaucoup d'espace. Après le dépôt du projet de loi, il faudra tenir des consultations au début du printemps, une manière de Bouchard-Taylor 2.

Selon un scénario qui court, Mme Marois songerait à reprendre la main en prorogeant la session en février pour revenir avec un Message inaugural qui donnerait le ton avant la présentation du budget. Une stratégie à la Stephen Harper en quelque sorte.

Si le gouvernement Marois est défait sur le budget, il aura profité d'un sursis de six mois. Six mois c'est, il est vrai, une éternité en politique.

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