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Quand le PLQ sonde son éthique

Étonnamment malhabile, le sondage que le Parti libéral du Québec a fait parvenir à ses membres est néanmoins révélateur des vulnérabilités des libéraux.
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Étonnamment malhabile, le sondage que le Parti libéral du Québec (PLQ) a fait parvenir à ses membres est néanmoins révélateur des vulnérabilités des libéraux.

On sait que le PLQ s'est excusé dès que le contenu du sondage interne a coulé dans les médias. On demandait aux membres du PLQ de juger de l'éthique de Sam Hamad, Jean Charest, Nathalie Normandeau, Pauline Marois, Denis Coderre, et Régis Labeaume.

Pourquoi Sam Hamad? Redevenu simple député en avril dernier après la diffusion d'un reportage d'Enquête sur ses liens avec Premier Tech et Marc-Yvan Côté. Voulait-on connaître la perception des militants avant de ramener, ou non, Hamad au sein du conseil des ministres?

Si oui c'est grossier et humiliant pour le député de Louis-Hébert. A-t-on besoin d'un sondage pour décider si un élu est «ministrable»?

Qu'un parti consulte sur l'éthique de l'un de ses députés, c'est d'une bêtise consommée d'autant qu'on se doute bien que ça coulera dans la presse.

À moins bien sûr, comme le prétendent certains libéraux, que le but de l'opération était de couper les jambes de l'ex-ministre.

Il faut faire la distinction entre la direction du PLQ et le bureau du premier ministre, mais ces gens-là doivent se parler.

Pourquoi ramener le nom de Nathalie Normandeau (qui attend son procès) et celui de l'ancien premier ministre Jean Charest? Philippe Couillard cherche depuis des mois à se distancier de son prédécesseur mais, visiblement, la perception est tenace.

Pourquoi Marois, Labeaume et Coderre quand il est question d'éthique?

On demandait aussi aux libéraux de juger le travail des journalistes et d'évaluer s'ils sont honnêtes ou non. On se rapproche ici du discours qui a marqué la campagne présidentielle américaine, celui de Donald Trump, porte-voix des élites et coupé du monde ordinaire, qui a fait campagne contre les médias «malhonnêtes».

Si le gouvernement libéral a l'intention de sillonner le Québec au cours des prochains mois c'est qu'il considère qu'il doit sortir son message de la bulle parlementaire.

Les autres questions du sondage sont révélatrices. On voulait savoir si les membres pensent que le parti est trop ouvert sur l'immigration, trop mou dans la défense des valeurs québécoises, trop dur dans sa politique économique (lire austérité) et si le leadership du PLQ est suffisamment affirmé, une question qui renvoie au style du premier ministre.

Les libéraux du Québec sont entrés en mode pré-élection déjà et veulent corriger des perceptions bien ancrées dans la population. Résumons en caricaturant: les libéraux sont corrompus, défendent mal le Québec, accueillent trop d'immigrants, ont trop coupé dans les services à la population, et Philippe Couillard manque de leadership.

Les bruits qui viennent de Québec laissent entendre que le remaniement ministériel sera plus modeste que prévu avant les Fêtes. Les postes-clé, juge-t-on, Santé, Éducation, Finances et Économie sont entre bonnes mains et il ne reste qu'à faire une place à Pierre Moreau (Conseil du Trésor, sans doute).

En 2017, le gouvernement Couillard veut changer la donne et tenir un message positif et inspirant. Alors pourquoi le brouiller avec des questions sur le fait que Robert Poeti ou Sam Hamad retrouvent, ou pas, une limousine?

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