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Pauline Marois était très embarrassée mercredi devant la presse parlementaire à Québec. Les journalistes tentaient de savoir si elle considère que les étudiants doivent respecter les injonctions des tribunaux. Il a fallu toute la tenacité des correspondants des médias pour lui faire admettre, du bout des lèvres, que, oui, la loi est faite pour être respectée.
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THE CANADIAN PRESS / Ryan Remiorz

Pauline Marois était très embarrassée mercredi devant la presse parlementaire à Québec. Les journalistes tentaient de savoir si elle considère que les étudiants doivent respecter les injonctions des tribunaux. Il a fallu toute la tenacité des correspondants des médias pour lui faire admettre, du bout des lèvres, que, oui, la loi est faite pour être respectée.

Le carré rouge qu'elle porte si fièrement devient de plus en plus lourd à porter au fur et à mesure que ce conflit s'enlise. Car ce carré rouge est devenu le catalyseur de toutes les revendications du gel des frais de scolarité, accessoirement, au système capitaliste lui-même.

Le carré rouge est aussi associé à la désobéissance civile, aux actions violentes des «hooligans» de gauche, à la subversion, au non-respect des tribunaux et des institutions qui, faut-il le dire, ont fait preuve de mollesse depuis deux mois.

Les manifestants opposent démocratie et judiciarisation se réclamant du pouvoir de la rue, comme si la rue avait été élue à l'Assemblée nationale. Or, le système judiciaire fait partie de notre démocratie. Combien de gouvernements ont utilisé des lois spéciales pour mettre fin à un conflit? Combien de syndicats les utilisent pour marquer un point ( un tribunal a ordonné ces jours-ci à la Ville de Québec de réembaucher 162 employés congédiés illégalement).

Le PQ de Pauline Marois s'est collé aveuglément aux étudiants qui boycottent leurs cours et aux syndicats de profs qui les encouragent. La chef péquiste affirme maintenant qu'il est possible d'annuler la hausse des frais de scolarité et de pédaler par en arrière pour rembourser les étudiants, sans hausser les impôts. Il s'agit, dit-elle, de faire preuve «d'imagination». Suffisait d'y penser.

Elle qui disait il y a quelques jours à peine que toute cette question serait réglée lors d'un sommet avec les partenaires fixe maintenant ces frais à la hauteur de l'indexation. Point. Le premier ministre Jean Charest, politicien aguerri et retors, a senti le vent. Chaque jour en Chambre il enfonce le carré rouge et cherche à démontrer que la chef de l'opposition n'est pas digne de diriger le Québec.

Les associations étudiantes ont perdu cette semaine beaucoup de crédibilité. La FECQ, collégiale, et la FEUQ, universitaire, ont été dénoncés pour une «contre-offre» bidon, vieille tactique syndicale destinée à faire croire qu'on a bougé. Affamer les universités pendant deux ans au profit de sa cohorte, quelle belle solidarité!

Pauline Marois appelle de tous ses voeux une campagne électorale. Elle a bénéficié d'une prime à la résilience en février et a été consacrée comme «la dame de béton». En mars, son parti a reculé de 6 points et le béton s'est effrité un tant soit peu. Tout n'est pas joué, mais elle devrait faire attention à ce qu'elle demande avec tant d'insistance.

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