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Quoiqu'en dise Jean-François Lisée, ce ne sont pas les médias qui veulent la peau du PQ, les péquistes s'en sont chargés tout seuls par leur indiscipline.
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Miné par des querelles intestines récurrentes, pour bien des Québécois, le PQ c'est le parti de toutes les chicanes. Deux référendums perdus lui ont collé aussi une étiquette de «loser».
CP/Paul Chiasson
Miné par des querelles intestines récurrentes, pour bien des Québécois, le PQ c'est le parti de toutes les chicanes. Deux référendums perdus lui ont collé aussi une étiquette de «loser».

La mort anticipée du Parti québécois fait l'actualité. Le sondage Léger Marketing de samedi dernier, qui place le PQ à 15%, risque d'ébranler ceux qui croient qu'un si grand parti avec un si grand rêve est éternel.

Voyons ce que disait René Lévesque, le fondateur du PQ, sur les partis politiques:

«Pour moi, tout parti n'est au fond qu'un mal nécessaire, un de ces instruments dont une société démocratique a besoin lorsque vient le moment de déléguer à ses élus la responsabilité de ses intérêts collectifs. Mais les partis appelés à durer vieillissent généralement assez mal. Ils ont tendance à se transformer en églises laïques hors desquelles point de salut et peuvent se montrer franchement insupportables. À la longue, les idées se sclérosent, et c'est l'opportunisme politicien qui les remplace. Tout parti naissant devrait à mon avis inscrire dans ses statuts une clause prévoyant qu'il disparaîtra au bout d'un certain temps. Une génération? Guère davantage, ou sinon, peu importe les chirurgies plastiques qui prétendent lui refaire une beauté, ce ne sera plus un jour qu'une vieillerie encombrant le paysage politique et empêchant l'avenir de percer».

- René Lévesque, Attendez que je me rappelle, 1987...

Wow. Des propos durs et prophétiques alors qu'on parle de refondation du PQ et de son frère bloquiste.

René Lévesque, il faut le dire, a eu une relation orageuse avec le parti qu'il a fondé.

Il ira jusqu'à déclencher un référendum interne (le renérendum) pour renverser les positions prises en congrès par les péquistes. Ils avaient eu l'outrecuidance de faire sauter le «trait d'union», c'est-à-dire la nécessité de faire une offre de partenariat au reste du Canada advenant... Il est allé chercher 95% d'appuis auprès des membres du PQ qui étaient au nombre de 300 000, un chiffre hallucinant.

Cet épisode n'est qu'un des nombreux déchirements qui ont marqué le parti souverainiste. Partisans et adversaires du Beau Risque, affirmationnistes versus les orthodoxes, séparatistes pressés versus les indépendantistes soft, les lucides de Bouchard versus la gogauche et j'en passe.

Miné par des querelles intestines récurrentes, pour bien des Québécois, le PQ c'est le parti de toutes les chicanes. Deux référendums perdus lui ont collé aussi une étiquette de «loser».

Quoiqu'en dis Jean-François Lisée, ce ne sont pas les médias qui veulent la peau du PQ, les péquistes s'en sont chargés tout seuls par leur indiscipline.

Les multiples chapelles du PQ ont amené ses chefs successifs à calmer le jeu en optant pour des chirurgies plastiques qui ont masqué l'inéluctable érosion de son vote.

À juste titre, on fait souvent le parallèle entre le déclin de l'Union nationale et celui du PQ. D'autres partis présents à l'Assemblée nationale ont eu une brève existence: le parti Égalité, l'Action démocratique de Mario Dumont avalé par la CAQ.

Le PQ a défini la politique québécoise et canadienne depuis sa fondation, il y a 50 ans. Il a marqué l'époque et c'est peut-être ça le problème: c'est le parti de son époque.

S'il devait disparaître un jour, il pourra dire qu'il a bien vécu.

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