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Clairement, les libéraux n'entendent pas se faire dicter l'agenda à la reprise de la session par l'opposition.
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Ainsi donc les députés de l'Assemblée nationale vont cesser de se comporter comme des otaries bien dressées et applaudir à propos de tout et de rien.

Bien. L'intention est louable et ne peut qu'améliorer le déroulement de la période des questions au Parlement. Ils souhaitent également débuter les travaux à l'heure dite qui, vous en conviendrez, est la moindre des choses.

Ce sont des améliorations, si elles se concrétisent, bien modestes.

Des députés, Benoit Charette (CAQ), le vétéran François Gendron (PQ) notamment, ont dénoncé le laisser-aller qui caractérise trop souvent les débats à Québec. Le nouveau leader parlementaire péquiste, Bernard Drainville, soulignait hier, qu'en dehors de la bulle parlementaire, on perçoit la période des questions tel un «cirque».

Voilà de belles intentions qui peuvent ramener un peu de decorum au Salon bleu. Le malaise est toutefois plus profond et demande de la part de nos députés plus de discipline.

Il suffit de comparer la période des questions à la Chambre des Communes avec celle de l'Assemblée nationale pour mesurer la différence. Des questions plus courtes, des réponses plus courtes, un meilleur rythme qui permet plus de questions....

Des questions factuelles amènent, généralement, des réponses factuelles. Parfois, je suis surpris quand un ministre répond directement à une question de l'opposition... sans blâmer l'ancien gouvernement. Christian Dubé, ex-député caquiste de Lévis, était carrément découragé de ne pas recevoir de réponses à ses

questions pertinentes de la part du ministre des Finances. Il a tiré un trait sur sa carrière politique.

L'opposition a tendance, pour sa part, à déchirer sa garde-robe tous les jours. En multipliant les appels au règlement on dilue leur portée et vociférer ne signifie par marquer un point.

C'est le président de l'Assemblée nationale, Jacques Chagnon, à qui incombe la responsabilité de faire respecter le règlement et la discipline. Il a le pouvoir, d'identifier un coupable, de retirer un droit de parole ou, à la limite, d'expulser un député de la Chambre.

Il peut enjoindre un ministre de répondre à la question posée.

Pendant que le lexique des mots interdits au Parlement s'enrichit chaque année, on permet à des gueulards notoires de perturber la période des questions.

Il y a une marge entre le caractère bon enfant, qui prévaut à Québec, et le chahut qui empêche la reddition de comptes gouvernementaux.

Bernard Drainville hésitait hier à parler de sanctions contre les récidivistes qui violent le réglement, lui qui n'aurait pas hésité à congédier des fonctionnaires voilées.

Le président ne peut imposer une discipline sans une volonté commune des partis politiques de suivre les règles parlementaires.

Le Parti québécois a pris l'initiative des changements....avant que le leader du gouvernement, Jean-Marc Fournier, ne vienne crasher la conférence de presse de Bernard Drainville et lui voler son punch. Une façon bien particulière d'accueillir le petit-nouveau.

Faut-il une motion, tel que le suggérait le PQ, pour appliquer de simples règles de bienséance?

Clairement, les libéraux n'entendent pas se faire dicter l'agenda à la reprise de la session par l'opposition.

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Mai 2017

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