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Mini-budget et politique

La mise à jour sur les finances publiques du ministre Carlos Leitao est une manoeuvre politique qui avait deux objectifs: rassurer les agences de notation et rassurer le contribuable qui été malmené par le gouvernement depuis des mois.
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La mise à jour sur les finances publiques du ministre Carlos Leitao est une manoeuvre politique qui avait 2 objectifs: rassurer les agences de cotation et rassurer le contribuable qui été malmené par le gouvernement depuis des mois.

Cette mise à jour budgétaire de décembre est généralement un exercice mécanique sans grande ampleur. Mardi, les journalistes ont eu droit à un briefing technique, à un document de plusieurs centaines de pages et à 3 ministres. «Le Point sur la situation économique et financière du Québec» est en fait un mini-budget qui comprenait 600 millions$ de mesures fiscales.

Le gouvernement Couillard a martelé le message que le Québec est sur la bonne voie et que l'équilibre des finances sera chose faite, tel que promis, en 2015-16. Le contribuable pourrait donc recommencer à respirer.

Les libéraux sont très conscients que les Québécois, bombardés par des compressions de toute nature, ont besoin de voir la lumière au bout du tunnel.

Le Point laisse entrevoir un surplus de 450$ millions à l'horizon 2017-18 et déjà certains calculent qu'il serait intéressant de supprimer, par exemple, la taxe santé en année électorale.

Le ministre des Finances a indiqué que le 600 millions$ de nouveaux revenus parviendraient des entreprises (338 millions$) et des particuliers (262 millions$). C'est plus ou moins vrai parce qu'on se doute bien que les assureurs et les banques (surtaxe temporaire sur la masse salariale) seront tentés de refiler la note à leurs clients

Personne ne montera aux barricades pour défendre les grosses institutions financières.

Le contribuable est pressurisé un peu plus avec la hausse de la prime d'assurance automobile et la réduction de 20 à 10% de la déduction pour une cotisation professionnelle ou syndicale. Dans le cas de la cotisation syndicale, il s'agit d'une mesure «ciblée».

Pour que le portrait soit juste, il faut ajouter le 193 millions$, déjà annoncé, pour la modulation des frais de garderie.

Par ailleurs, cette mise à jour confirmait un virage vert qui se traduit par une hausse de 2 cennes du litre d'essence. Cette mesure a été annoncée en 2010 et est liée à la mise en oeuvre de la bourse du carbone et à la création d'un Fonds vert.

Maladroitement, le ministre Leitao a évoqué le fait que la baisse du prix à la pompe libérait de l'espace de taxation pour son ministère, comme si les contribuables n'avaient droit à aucun répit.

Mauvaise nouvelle pour le front commun du secteur public le gouvernement veut récupérer 689 millions$ en «limitant les facteurs liés aux dépenses de rémunération en 2015-16». On avait bien peu d'information à donner sur cette mesure budgétée qui représente près de la moitié des compressions de programmes.

À l'approche du congé des Fêtes, le gouvernement libéral profite de la mise à jour de ses finances pour envoyer le message que 85% du travail est fait en matière des compressions.

Peut-être, mais attendons avant de célébrer, il reste 1 milliard$ à comprimer dans les programmes de dépenses.

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Avril 2018

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