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Cette passionaria de l'indépendance serait sans doute à sa place dans ce parti forcément marginal mais elle devrait assumer son choix et couper ses liens avec l'Assemblée nationale.
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Faut-il que Martine Ouellet ait envie d'être cheffe de quelque chose. Elle s'est présentée au leadership du Parti québécois en 2015 et 2016, récoltant 13,3% et 17,67% des voix, et voilà qu'elle veut diriger le Bloc québécois à Ottawa.

Cette passionaria de l'indépendance serait sans doute à sa place dans ce parti forcément marginal, mais elle devrait assumer son choix et couper ses liens avec l'Assemblée nationale. La députée de Vachon estime en effet qu'elle peut continuer de siéger à Québec, jusqu'à la fin de son mandat en 2018, tout en briguant la chefferie du Bloc.

On se retrouverait dans la situation aberrante ou le chef d'un parti fédéral (si elle est choisie) serait sur la liste de paie du Parlement québécois, puisqu'évidemment, elle ne pourrait collecter deux salaires en même temps.

Martine Ouellet a pris la peine de faire valider sa situation intenable par le commissaire à l'éthique et à la déontologie, Jacques Saint-Laurent. Réputé pour sa prudence, ce dernier conclut dans un rapport que rien n'empêche la députée de Vachon de maintenir son poste et son salaire de Québec. Toutefois, il lui a adressé des mises en garde en rappelant que «les risques de conflits dans l'exercice de ces deux fonctions sont sérieux». Il lui rappelle que la charge de député demande une certaine assiduité et représente une pleine charge de travail. Enfin, il évoque la perception négative du public.

On est bien loin de la bénédiction ubi et orbi.

Les électeurs de Vachon ont droit à une représentante à temps plein qui ne sera pas partagée entre deux capitales. La fonction de chef du Bloc exige des présences soutenues à Ottawa: caucus, conférences de presse, organisation...

Dans les couloirs de l'Assemblée nationale, elle serait interrogée... en tant que cheffe bloquiste? Les ressources des parlementaires à Québec, recherchistes, conseillers juridiques, attachés, bureau de comté, seraient ainsi mises au service du chef du Bloc.

Gilles Duceppe frappe juste quand il dit que les deux fonctions sont «incompatibles». Des chefs comme lui et Lucien Bouchard qui ont bâti le Bloc aux heures glorieuses et lui ont conféré une indépendance par rapport au PQ doivent rager.

Toujours prompt à dénoncer le moindre conflit d'intérêts chez ses adversaires, le PQ devrait ramener sa députée à la raison.

Les justifications données par Martine Ouellet ne tiennent pas la route. Il ne s'agit pas tant d'épargner le coût d'une élection partielle que d'assurer un revenu à Martine Ouellet en attendant d'être désignée.

C'est le PQ qui a obtenu d'abroger la prime de départ d'un député qui démissionne en cours de mandat. Il y a quelques mois, Martine Ouellet aurait touché sa prime et lancé sa carrière fédérale. Mais voilà que la porte s'est refermée.

Le genre d'attitude défendue par Martine Ouellet nourrit le cynisme des électeurs. Elle devra choisir entre ses deux jobs. Le chef du Bloc québécois à Ottawa ne devrait pas être sur le bras de Québec.

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