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Avec le désistement de ce franc-tireur, ceau sens critique, la course pour remplacer Pauline Marois perd de son intérêt et le meneur doit respirer un peu mieux.
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Jean-François Lisée est un libre-penseur, peut être un peu trop libre pour les fins d'une course au leadership jouée d'avance.

Il est allé au bout de son analyse froide et lucide et il a renoncé à tenter de devenir chef du Parti québécois.

Le député de Rosemont traînait son étiquette de «monsieur 2%» (son score dans les sondages) a sué pour remplir les conditions d'une candidature, a reçu des appuis mitigés malgré un appel à tous durant Tout Le Monde en Parle, n'a pu rallier un seul député. Ce ne sont pas des conditions gagnantes.

Au sein de la population, il a une image, à tort ou à raison, d'intellectuel suffisant.

Lisée a donc refusé de faire semblant, comme il dit, qu'il pouvait gagner ou former une alliance quelconque pour bloquer l'irrésistible poussée de Pierre Karl Péladeau. Surtout, il constate que les membres de son parti veulent vivre le «moment PKP». À noter le choix du mot «moment» qui indique quelque chose de plutôt court dans le temps.

L'ex-journaliste et conseiller politique de Parizeau, Bouchard, Marois sait lire une carte politique, mais il n'est pas «imprégné» de cette discipline de parti qui empêche des candidats d'exprimer certaines vérités. En fait, il ne sait pas se taire et on lui reproche beaucoup son manque de loyauté.

À peine son parti était-il battu aux élections, qu'il publiait un livre, lui un ex-ministre, pour révéler qu'il était contre la Charte des valeurs et aurait démissionné si elle avait été adoptée sans amendement!

En affirmant publiquement que PKP ne pouvait être chef de l'opposition et aspirant premier ministre tout en contrôlant un empire de presse (une «bombe à retardement» tranchait-il) il abordait de front un sujet tabou au PQ.

La semaine dernière, dans un blogue éclairant, il disait certaines vérités aux péquistes: l'ascension de PKP ressemble à celle d'André Boisclair, les vrais souverainistes constituent 28% des électeurs et non 40%, il faut cesser de leurrer les gens en leur disant que l'indépendance est à portée de main...

Ces prises de position à contre-courant lui ont valu de sérieuses inimitiés et il était au ban de son parti.

Jean-François Lisée loge à gauche. C'est un débateur redoutable et beaucoup de personnes, dont je suis, salivaient à la perspective de débats avec PKP qui, lui, se réinvente chaque jour.

Qui osera dorénavant brasser la cage?

Lisée est sorti de la course, mais il demeure député. Il aurait tout le loisir de s'exprimer, d'écrire, de commenter, mais le fera-t-il? Bien que convaincu de l'élection de PKP, il ne s'est pas rallié au gagnant éventuel avec les risques que cela comporte pour une carrière politique.

Avec le désistement de ce franc-tireur, ce sniper au sens critique, la course pour remplacer Pauline Marois perd de son intérêt et le meneur doit respirer un peu mieux.

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