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Il est assez pathétique et inquiétant d'entendre la numéro deux du gouvernement affirmer qu'elle ne réussit pas à obtenir les réponses qu'elle doit donner aux Québécois.
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Le premier ministre Philippe Couillard cherche à sortir du pétrin Lise Thériault, sa vice-première ministre et ministre responsable de la Sécurité publique, qui parait bien mal dans l'affaire troublante de l'évasion héliportée de trois dangereux criminels.

Absent durant deux jours en Chambre, en raison notamment des funérailles des agents de la GRC à Moncton, le premier ministre a fait deux choses : renchausser sa ministre vacillante, en se présentant à un point de presse avec elle, et ordonner une enquête administrative interne.

Une enquête interne, c'est bien la moindre des choses quand le premier ministre affirme qu'il est insatisfait à la fois du flot des informations, de la coordination et de l'aspect contradictoire de ces informations. Il est assez pathétique et inquiétant d'entendre la numéro deux du gouvernement affirmer qu'elle ne réussit pas à obtenir les réponses qu'elle doit donner aux Québécois.

Depuis le début de cette affaire, en fin de semaine, le gouvernement est en mode réaction et apprend par les médias les nouveaux développements.

La nouvelle ministre de la Sécurité publique a ajouté à la confusion générale sur l'achat (ou non) de filins anti-hélicoptère, sur l'abaissement des cotes de sécurité des trois prisonniers, sur l'ordonnance de non-publication d'un juge, sur les négociations avec Nav Canada...

En terme de communication publique, c'est un échec total.

Lise Thériault a beau marteler que la priorité c'est de mettre le grappin sur les évadés - une évidence -, sa priorité à elle c'est d'expliquer aux électeurs comment on a pu laisser s'échapper ces bandits en attente de procès.

Ceci dit, il faut souligner deux éléments importants. Les libéraux ont raison de dire que la seconde évasion par hélico ne se serait pas produite si on avait tiré des leçons de la précédente il y a 15 mois à Saint-Jérôme et, surtout, débloqué les budgets en conséquence.

Dans un secteur aussi sensible que la Sécurité publique, on comprend mal, par ailleurs, qu'il n'y ait pas de coordination étroite et constante entre le ministère, celui de la Justice, les services correctionnels et la SQ.

On pointe du doigt la Sûreté du Québec qui aurait retenu certaines informations. Ainsi, le gouvernement aurait appris, par la voie des journaux, que des agents de la SQ avaient éventé le complot d'évasion et en avaient averti les prévenus à Orsainville.

Il y a indéniablement de la friture sur la ligne et cette histoire aura des conséquences.

La CAQ a eu raison de suggérer une enquête administrative qui peut donner des résultats rapides. Toutefois, je ne suis pas convaincu qu'une comparution en commission parlementaire jetterait plus de lumière sur ce gros dérapage. Ces exercices deviennent généralement le simple théâtre des envolées partisanes.

C'est la première véritable crise que traverse le gouvernement Couillard et elle touche sa ministre la plus populaire. Lise Thériault a les défauts de ses qualités, très à l'aise avec les citoyens avec qui elle a un contact naturel, réfractaire à la langue de bois, elle est connue pour son discours un peu «carré».

Certains vont l'apprendre rapidement.

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Évasion par hélicoptère de la prison de St-Jérôme en mars 2013

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