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Les libéraux se sont piégés sur la Charte

Le Parti libéral du Québec s'est piégé lui-même dans le débat sur la Charte des valeurs au point de soulever des questions sur lede leur nouveau chef, Philippe Couillard.
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Le Parti libéral du Québec s'est piégé lui-même dans le débat sur la charte des valeurs au point de soulever des questions sur le leadership de leur nouveau chef, Philippe Couillard.

En cette première semaine de commission parlementaire sur le projet de loi 60, on a vu défiler la première vague de témoins pour ou contre la charte. Françoise David notait cette semaine que, selon l'analyse de Québec solidaire, la grande majorité des institutions, celles qui appliqueraient au quotidien les préceptes de la charte, s'y opposent. Ce sont surtout des individus qui endossent le projet de loi dans sa partie controversée sur le port de signes visibles par les fonctionnaires.

Des fuites ont fait état des avis dévastateurs du Barreau, de la Commission des droits de la personne, de la Fédération des commissions scolaires, des établissements de santé. Le ministre des Institutions démocratiques, Bernard Drainville, a beau dire que c'est un débat politique, il faut à un projet de loi une base juridique pour survivre.

Logiquement, le projet de loi 60 devrait contenir une clause nonobstant, mais ce serait admettre qu'il risque d'être invalidé par les tribunaux.

Alors comment se fait-il que les libéraux aient eu plus de pression que le gouvernement au cours des derniers jours?

Ils sont tout simplement incohérents dans ce dossier et mal préparés. Le porte-parole libéral, Marc Tanguay, s'est barré les pieds dans le tchador avant l'ajournement des Fêtes (une candidate libérale, disait-il, pourrait le porter) et il était écrit dans le ciel que les journalistes allaient le confronter à la reprise.

Le moins que l'on puisse dire c'est que la commission parlementaire sur la charte était attendue si bien que l'opposition officielle avait tout intérêt à présenter un front uni après l'épisode de Fatima Houda-Pepin. On en déduit que le caucus libéral est beaucoup plus divisé que ne le laisse entendre la version officielle. Plus d'une vingtaine de députés du PLQ, surtout venant de région, étaient aux anges cette semaine quand le parti a dit non au tchador.

Pourquoi ne pas avoir mis ce débat derrière soi il y a des semaines?

Il faut donc se tourner vers Philippe Couillard qui a choisi en cette semaine cruciale d'éviter toute apparition publique. Entre le chef qui, dès le départ, s'est peinturé dans le coin sur la Charte et une bonne partie du caucus, il y a un fossé.

Des stratèges soutiennent qu'on a cherché à «protéger» le chef au cours des derniers jours, sachant pertinemment qu'il se ferait ramasser sur le tchador et sur la position ambiguë de son parti. Ce n'est pas très glorieux pour un homme qui aspire à devenir premier ministre d'ici quelques mois.

Un caucus spécial précédera, lundi, le caucus régulier tenu dans le fief du chef à Saint-Félicien. On aura peut-être droit au rapport (Gilles) Ouimet sur la lutte à l'intégrisme. L'identité ce n'est pas le fonds de commerce du PLQ, mais il a le devoir de présenter une alternative cohérente au projet de loi 60.

Les libéraux sont-ils capables de tirer dans la même direction que leur chef? Devaient-ils se précipiter, en désordre, dans le piège tendu par le PQ? Sinon, il faudra se demander si Philippe Couillard est autre chose qu'un chef de transition.

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