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«Pour la première fois depuis 50 ans la question nationale (lire la souveraineté) était absente de la campagne électorale.»
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Les jeunes partis ont détrôné les «vieux» dans cette élection québécoise, dans ce qui ressemble à un «tasse-toi mon oncle» politique.

Pour la première fois depuis 50 ans la question nationale (lire la souveraineté) était absente de la campagne électorale, ce qui a libéré la parole et provoqué un réalignement des forces en présence. Peu ou pas de débat sur l'indépendance, peu ou pas de débat sur la date du référendum. L'axe souveraineté-fédéralisme a laissé sa place à l'axe gauche-droite.

Le vent de changement a soufflé si fort qu'il a modifié la carte politique en profondeur. Ce n'est pas fini, car il faut s'attendre à 2 courses au leadership, au Parti libéral et au Parti québécois, qui ont subi des dégelées historiques.

Il aura fallu à peine 6 ans à François Legault pour transformer un mouvement en parti politique et prendre le pouvoir de façon majoritaire. C'est remarquable. Le premier ministre désigné du Québec a bien compris que les citoyens se désintéressaient de la souveraineté après 2 référendums perdus par le camp du «oui».

Il a profité bien sûr de l'usure du pouvoir qui pesait sur les épaules du PLQ après presque 15 ans aux commandes de l'État. J'ai toujours cru que Philippe Couillard était l'homme d'un seul mandat tout simplement parce qu'il connecte mal avec ses compatriotes et n'est pas un «naturel» comme on dit malgré sa vive intelligence.

Pendant que Philippe Couillard faisait le vide autour de lui, un nombre record de ministres et députés ont déserté avant la bataille, François Legault a réuni une équipe de candidats très solide et motivée. C'est sa principale réussite et chaque tuile (Gertrude Bourdon, Stéphane Le Bouyonnec) a été oubliée rapidement grâce à des grosses prises (Danielle McCann, Christian Dubé) durant la campagne électorale ce qui accentuait l'image de profondeur de la CAQ.

Son défi désormais sera de tenir ensemble cette coalition disparate et de former un conseil des ministres.

Québec solidaire bouscule l'ordre établi. La jeune formation politique a quitté la marginalité, est sortie de l'île de Montréal et a canalisé le vote des jeunes. Le PQ avait l'habitude de regarder dans le rétroviseur pour surveiller QS mais il s'est fait doubler sur sa gauche. QS est en voie de «manger le lunch» du PQ qui devra se livrer à une remise en question déchirante et choisir un autre chef.

La co-porte-parole Manon Massé a fait oublier GND durant cette campagne. Il est vrai que QS a bénéficié d'une couverture de presse complaisante parce qu'elle représentait un tiers parti. Ce ne sera plus le cas.

Aux électeurs déçus rappelons que les choses changent vite en politique, la vague orange de Jack Layton s'est retirée aussi vite qu'elle est venue, et il y aura de nouveaux joueurs sur la glace la prochaine fois.

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Soirée électorale du Parti québécois

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