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En se faisant le champion des déficits, Justin Trudeau modifie la donne durant cette campagne électorale. Le chef du PLC a bien lu l'électorat, ou, a contrario, amorcé un suicide politique.
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En se faisant le champion des déficits, Justin Trudeau modifie la donne durant cette campagne électorale.

Le chef du PLC a bien lu l'électorat, ou, a contrario, amorcé un suicide politique.

Un sondage Nanos publié cette semaine indiquait que les Canadiens, à 54%, souhaitent un déficit pour doper l'économie.

Je crois que le chef du PLC se trompe à deux niveaux. Le Canada est sans doute en récession, mais la situation n'a rien de comparable avec 2008 (effondrement du marché immobilier, faillites des banques, crise boursière...). Le remède est disproportionné et Justin Trudeau risque d'apparaitre comme un affreux dépensier.

Le Canada peut s'accommoder d'un déficit de 30 milliards$ sur 3 ans (il a atteint 56 milliards$ en 2009) mais il est irresponsable d'ouvrir autant le robinet des dépenses publiques pour bâtir des infrastructures qui vont gonfler la dette.

L'atteinte de l'équilibre financier revêt, par ailleurs, un caractère quasi mythique pour bien des électeurs. Paul Martin avait réussi un redressement spectaculaire des finances avant que la crise mondiale ne force les conservateurs de Stephen Harper à utiliser le levier de l'État.

Les surplus sont à portée de main et devraient se traduire pour les contribuables par une baisse de la ponction du gouvernement.

Les libéraux tournent à gauche pendant que le NPD opère un virage à droite. Thomas Mulcair parle de «choix difficiles» pour équilibrer le budget dès l'an prochain.

Les néo-démocrates cherchent à rassurer en se comportant comme des conservateurs. On ne connait pas encore le plan financier du NPD mais il est utopique de promettre l'équilibre dans les finances ET un programme de garderies Et une hausse des transferts en santé ET la fin du fractionnement du revenu...Il faudra taxer ou sortir la tronçonneuse.

Le pari de Justin Trudeau c'est d'aller chercher la clientèle néo-démocrate en étant plus interventionniste que le NPD et le contourner sur sa gauche.

Pour sa part le NPD de Mulcair navigue au centre, quitte à sacrifier certains de ses dogmes, pour prendre le pouvoir.

La campagne est officiellement commencée et les choix sont plus clairs. Celui de Justin est périlleux.

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