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Thomas Mulcair a transformé un parti condamné à l'oppposition perpétuelle et l'a amené aux portes du pouvoir.
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Thomas Mulcair a transformé un parti condamné à l'opposition perpétuelle et l'a amené aux portes du pouvoir. Ce faisant, le NPD a rogné certains principes qui en avaient fait la «conscience» sociale du Canada anglais. Ce recentrage du parti néo-démocrate a débuté avec Jack Layton, mais a été accentué avec celui qui a réussi à poser comme l'héritier naturel de l'ex-chef.

Faut-il rappeler qu'Ed Broadbent, qui a dirigé le NPD pendant 14 ans, considérait que c'était une erreur de déplacer le parti vers le centre et a critiqué la candidature au leadership de Thomas Mulcair. Le NPD est un parti de militants et Thomas Mulcair est un «outsider» qui se cherchait un avenir politique après avoir quitté, avec fracas, le gouvernement Charest.

Mulcair a d'ailleurs flirté avec le Parti conservateur avant de se tourner vers le parti orange.

Depuis trois ans qu'il le dirige, Thomas Mulcair a réusi à préserver la cohésion dans un parti qui réunit des membres aux idées politiques aux antipodes. Le NPD est, par exemple, un parti centralisateur qui a besoin d'un pouvoir fédéral fort pour mettre de l'avant ses programmes sociaux. Pourtant, plusieurs de ses députés, élus dans la vague de 2011, sont des souverainistes ou d'ex-souverainistes.

Traditionnellement, la clientèle néo-démocrate était surtout celle des gagne-petit et le parti avait un préjugé environnemental marqué. Sous la houlette de son chef, le NPD est devenu le défenseur de la classe moyenne, celle qui fait et défait les gouvernements. Au débat de Maclean's, il s'est prononcé contre un taux d'imposition élevé des particuliers. Comment, a-t-il dit, le Nouveau-Brunswick pourra-t-il attirer des médecins si ce taux atteint 60%?

On est loin du principe faisons payer les riches. Le NPD propose de faire payer davantage les grandes entreprises pour financer son programme mais on cela n'a rien à voir avec la rhétorique sur les «corporate welfare bums» qui a marqué l'histoire de ce parti.

Thomas Mulcair a beaucoup patiné sur la question de la construction de pipelines, donc celui d'Énergie Est, et s'est réfugié derrière une étude environnementale rigoureuse. Mercredi, à Québec, il a été plus catégorique et a endossé, à toutes fins utiles, la construction de l'oléoduc.

«Ça peut être gagnant d'amener du produit d'ouest en est et de créer 40,000 emplois au Canada, ça peut être payant d'avoir de meilleures redevances pour la province, ça peut être gagnant parce qu'on va éliminer des superpétroliers sur le Saint-Laurent et les trains hautement dangereux qui sillonnent les municipalités à travers le Québec».

Bien sûr, pour faire bonne mesure, il ajoute la nécessité d'une étude crédible. Le chef du NPD a raison sur le fond mais sa position ressemble à celle du Parti conservateur et du Parti libéral et fera tiquer bien des écologistes.Une de ses candidates-vedettes dans la région de Toronto, Linda McQuaig, s'est fait rabrouer la semaine dernière en soutenant que pour faire diminuer les gaz à effet de serre, du pétrole canadien devra rester dans le sol.

Le NPD présente l'image d'un parti uni et rien de mieux que l'odeur du pouvoir pour cimenter une équipe derrière le chef. Est-ce que ce ciment pourra tenir jusqu'au 19 octobre?

On disait du NPD que c'était l'aile gauche du Parti libéral, c'est moins vrai maintenant.

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