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La Commission fait 71 recommandations, c'est beaucoup trop, et cela ouvre la porte à une application très sélective de certaines mesures par le ministre des Finances dans son budget de la semaine prochaine.
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Il est plus facile de visualiser une augmentation de la TVQ, de l'essence ou de l'électricité qu'une baisse d'impôt promise.

C'est la difficulté à laquelle se heurte la Commission d'examen de la fiscalité, présidée par Luc Godbout. Sans compter, par ailleurs, que cette baisse d'impôt anticipée doit être substantielle pour que le contribuable conclue que la réforme en vaut la peine.

Les gouvernements ont beau annoncer des milliards en baisse d'impôt lors d'un budget, peu d'argent se rend dans la poche du citoyen.

La commission Godbout a fourni un rapport solide et documenté qui dépoussière la fiscalité québécoise. Pour stimuler l'économie et la rendre plus compétitive, on propose de troquer une hausse des taxes et tarifs contre une diminution de l'impôt.

Toute cette opération se ferait donc à coût nul. Alors où est l'avantage? La Commission répond : une fiscalité plus compétitive, une hausse du PIB de 2 milliards $, 20,000 emplois soutenus, 600 millions $ de revenu personnel disponible.

Les Québécois ne seront pas surpris d'apprendre qu'ils sont égorgés par les taxes et les impôts. Le poids global de la fiscalité est ici de 36,6 % ici, comparativement à 29,3 % dans le reste du Canada, et à 24,4 % aux États-Unis.

L'écart du fardeau fiscal entre le Québec et sa voisine ontarienne est de 6 milliards $! La Commission souligne que le Québec utilise à outrance l'impôt, ce qui a des conséquences néfastes sur l'économie.

Dans le cas des entreprises, la Commission propose de ramener de 11,9 % à 10 % leur taux d'imposition. Pour les PME, la taxe sur la masse salariale passerait de 2,7 % à 1,6 %.

En contrepartie, des crédits d'impôt des grandes entreprises seraient supprimés. On s'étonne que ces crédits, qui atteignent 1,8 milliard $, soient concentrés dans seulement 4 % des sociétés québécoises.

La Commission Godbout propose une révolution fiscale qui demandera, si elle est retenue, beaucoup de pédagogie. Les Québécois ont, à juste titre, une réaction épidermique quand on évoque une hausse de leurs taxes ou de leurs impôts.

Le poulet a été plumé et embroché par le fisc.

La Commission fait 71 recommandations, c'est beaucoup trop, et cela ouvre la porte à une application très sélective de certaines mesures par le ministre des Finances dans son budget de la semaine prochaine.

Luc Godbout soutient, pour sa part, que la réforme forme un tout et doit être appliquée en bloc.

Depuis 3 jours, à l'Assemblée nationale, l'opposition asticote le gouvernement Couillard sur une hausse éventuelle de la TVQ.

Et c'était avant la publication du rapport Godbout.

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