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Le bulletin du gouvernement Couillard

Quelques premiers de classe, beaucoup de performances quelconques, des ministres qui ont démontré qu'ils ne passeront peut-être pas l'année, voilà le bulletin du conseil des ministres de Philippe Couillard après 8 mois de pouvoir
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Quelques premiers de classe, beaucoup de performances quelconques, des ministres qui ont démontré qu'ils ne passeront peut-être pas l'année, voilà le bulletin du conseil des ministres de Philippe Couillard après 8 mois de pouvoir.

A tout seigneur tout honneur:

petit A- PHILIPPE COUILLARD le nouveau premier ministre est en mission sur le redressement des finances publiques. Plusieurs doutaient de sa détermination à y parvenir, mais il est en voie de les confondre. Il a pris de front les syndicats de policiers et pompiers, les médecins, les municipalités, les réseaux de la santé et de l'éducation, les CPE...

Il impose un ton plus respectueux à l'Assemblée nationale, mais nous sommes en début de mandat. Un cérébral qui manque à l'occasion de flair politique ou de réflexe nationaliste (plafonnement des transferts en santé par Ottawa, le rebaptisage du pont Champlain, l'absence de français dans un discours en Islande, péréquation contre pétrole...). De grands fédéralistes comme Robert Bourassa et Jean Charest savaient être mordants avec Ottawa quand il le fallait. Il a laissé beaucoup de terrain à ses ministres ces derniers mois, mais il lui revient de démontrer pourquoi il est le premier de classe. On dit qu'il «tournera» beaucoup au Québec au cours des prochaines semaines et il devra expliquer pourquoi il renie certains engagements électoraux.

Un A pour avoir osé, petit pour des promesses irréalistes.

AAA- Trois ministres se sont détachés du groupe: PIERRE MOREAU aux Affaires municipales, GAÉTAN BARRETTE à la Santé et MARTIN COITEUX au Trésor.

Moreau a porté la loi 3 sur les régimes de retraite des employés municipaux et soutiré 300 millions$ aux villes. Un sans-faute.

Le Dr. Gaétan Barrette est allé chercher les millions qu'il avait obtenus pour les médecins lorsqu'il était de l'autre côté de la table. Il veut abolir les Agences de santé et forcer les médecins à remplir des horaires. S'il échoue, ce ne sera pas parce qu'il n'a pas essayé. Il a été désigné comme le «roi de la passerelle» par les journalistes parce qu'il fait de la bonne copie et n'a pas la langue de bois. Reste à voir si le traitement Barrette va sauver le malade.

Les électeurs découvrent le «tough» qui contrôle les dépenses au Trésor, Martin Coiteux. Bon pédagogue. Coiteux a mal paru en dégommant le responsable de l'informatique qu'il avait nommé 1 mois plus tôt.

LE GROUPE B

JEAN-MARC FOURNIER est toujours aussi efficace comme leader en Chambre. Il a jonglé avec la motion de la CAQ sur Pierre Karl Péladeau avant d'être contraint de refiler la patate chaude à des experts.

LISE THÉRIAULT. A perdu des plumes dans l'épisode de l'évasion héliportée d'Orsainville en été. Une session effacée pour la ministre de la Sécurité publique qui demeure une valeur sûre.

CARLOS LEITAO. La vedette libérale conserve une candeur qui fait la joie des journalistes, pourraitmais provoque des crispations au bunker qui lui reproche de réfléchir tout haut. Par exemple, quand il a déclaré que le Québec occuper l'espace fiscal libéré par Ottawa. Compétent aux Finances, mais en évaluation..

ROBERT POETI. Le ministre des Transports est un bon communicateur. Il a mal jugé le débat Maurice-Richard-Samuel-de-Champlain.

STÉPHANIE VALLÉE. La ministre de la Justice pousse un projet de loi pour récupérer l'argent de la corruption. Par contre, elle n'a pas justifié pourquoi on a bloqué la candidature d'un juge ou refusé de forcer Hélène de Kovachich à rembourser ses honoraires d'avocat.

HÉLÈNE DAVID. Solide en Chambre. Elle a rapidement battu en retraite sur la question des Conservatoires de musique

PIERRE ARCAND. Le ministre des Ressources naturelles a défendu avec aplomb des décisions tels les hausses des tarifs d'Hydro-Québec ou le projet de pipeline Trans-Canada. De quoi faire rougir son collègue Heurtel.

FRANÇOIS BLAIS.Une révélation au ministère de l'Emploi qui a le mandat de transformer la vocation des Carrefours Jeunesse-Emploi.

CHRISTINE SAINT-PIERRE. Aux Relations internationales elle a livré des compressions et tassé des hauts fonctionnaires. La ministre a fait un lobby pour faire élire Michaelle Jean à la Francophonie, mais certains de ses arguments ont fait sourciller. Querelle stérile avec Jean-François Lisée, son prédécesseur, sur ses séjours à Paris.

C-

JACQUES DAOUST. La troisième roue du trio économique tarde à se mettre en marche. Dans les coulisses du pouvoir on tape du pied et espère qu'il va livrer des projets de création d"emploi. L'ex-président d'Investissement-Québec aurait tendance à se comporter comme un «monarque» dit-on.

PIERRE PARADIS. Le ministre de l'Agriculture a peu fait parler de lui sinon pour torpiller le rapport Robillard le jour même de sa publication et défendre l'UPA. N'est pas connu pour jouer en équipe

SAM HAMAD. Le ministre du Travail est très présent à Québec en tant que ministre responsable, mais sinon est effacé.

DDD-

YVES BOLDUC. Ministre de l'Éducation part défaut c'est un cas de mauvaise distribution. L'affaire de sa prime de médecin a fait scandale et tout ce qu'il touche depuis sème la controverse. Un ministre impopulaire peut-il vendre la nouvelle carte des commissions scolaires?

DAVID HEURTEL. Le ministre de l'Environnement a bafouillé dans la défense du pipeline de Trans-Canada. On a voulu en faire le champion de la bourse du carbone, mais ramener la hausse du prix du litre d'essence au coût d'un café était ridicule et lui colle aux Basques.

FRANCINE CHARBONNEAU. Elle a hérité de la décision a plus difficile à défendre pour le gouvernement, la modulation des frais en CPE, mais ses explications étaient souvent confuses et ne permettaient pas de calmer le jeu. Elle a reculé en troisième vitesse après avoir menacé de faire payer aux parents les places fantômes en garderie..

Quant aux autres ministres, on ne les a pas suffisamment vus pour leur attribuer une note.

La période des Fêtes est un bon moment pour prendre le pouls de la population et mesurer la grogne due à l'austérité budgétaire. Le premier ministre devra décider d'ici peu s'il continue avec la même équipe jusqu'à l'été ou s'il remanie son alignement.

VOIR AUSSI:

Réforme des régimes de retraite

Les compressions du gouvernement Couillard

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