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La tête de Mulcair

Si Thomas Mulcair survit dimanche, il n'est pas dit qu'il sera chef lors des prochaines élections.
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Thomas Mulcair joue sa tête en fin de semaine durant le congrès du NPD à Edmonton.

Il doit traverser un vote de confiance et la barre à été fixée autour de 70% d'appuis au sein des 1500 délégués néo-démocrates.

La situation est sans précédent car tous les chefs de cette formation ont été reconduits malgré, parfois, de sérieux revers politiques. Le NPD n'a jamais poussé à la sortie ses leaders que ce soit Tommy Douglas, David Lewis, Ed Broadbent, Audrey McLauglin, Alexa McDonough ou Jack Layton.

Ce qui a changé c'est que le NPD a senti lors des dernières élections fédérales le parfum affriolant du pouvoir avant de le laisser filer.

Le NPD a toujours été considéré comme l'autre roue du carrosse sur la scène fédérale, un statut qui lui convenait bien en tant que «conscience» du Canada anglais. En pratique, les néo-démocrates se comportaient comme l'aile gauche du Parti libéral du Canada.

Ed Broadbent a obtenu le meilleur score du NPD, en 1988, en faisant élire 43 députés. Jack Layton a bousculé tout ça et fait du NPD l'Opposition officielle, en 2011, avec 103 députés, déclenchant une vague orange au Québec.

Thomas Mulcair a donc hérité de cette percée historique et les néo-démocrates se sont mis à y croire.

La campagne électorale du NPD à l'automne a été désastreuse en raison, notamment, de deux mauvaises positions adoptées par leur chef sur le déficit et le port du niqab. En s'engageant à maintenir un déficit équilibré, le parti de gauche s'est piégé et s'est fait doubler par les libéraux. Le niqab faisait perdre 10 points par semaine au NPD au Québec.

D'autres raisons expliquent cet effondrement. Présenter «angry Tom» comme une réincarnation du «bon Jack», ça ne collait pas. On a, aussi, sous-estimé gravement Justin Trudeau.

Depuis des mois, Mulcair parcourt le Canada pour expliquer qu'il prend sur ses épaules le poids des erreurs de campagne.

La voix des mécontents a pris du momentum à l'approche du congrès. Le puissant CTC (Congrès du travail du Canada), un regroupement de jeunes néo-démocrates souhaitent ouvertement un nouveau chef. Peggy Nash, ex-candidate au leadership, a fait parvenir une critique cinglante du leadership de Mulcair au Huffington Post.

Thomas Mulcair est arrivé tardivement au NPD, en 2007, après avoir été ministre de Jean Charest. Ce n'est pas un militant qui a usé ses culottes dans les instances de ce parti et il lui manque sans doute des racines profondes.

À 62 ans, il le chef d'un parti fédéral le plus âgé (Justin Trudeau 45 ans, Rona Ambrose 47 ans). Il en aura 66 lors des prochaines élections, 70 si le PLC fait deux mandats.

Son style de pitbull faisait des merveilles en Chambre avec le gouvernement usé de Stephen Harper. Il était l'adversaire taillé sur mesure pour Harper.

C'est moins vrai avec Justin Trudeau, plus insaisissable. Avec le nouveau premier ministre, la scène politique s'est déplacée et le discours a changé.

Le suspense demeure entier sur le résultat du vote. Si Thomas Mulcair survit dimanche, il n'est pas dit qu'il sera chef lors des prochaines élections. Un vote de confiance est prévu à chaque congrès du NPD, aux deux ans.

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