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La cassette du OUI, des questions

Bravo à l'équipe d'Infoman qui a mis la main sur la cassette du Oui enregistrée par Jacques Parizeau lors du référendum de 1995. Mais que diable faisait ce document historique dans une revue de fin d'année?
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Bravo à l'équipe d'Infoman qui a mis la main sur la cassette du Oui enregistrée par Jacques Parizeau lors du référendum de 1995.

Mais que diable faisait ce document historique dans une revue de fin d'année, revue marquée, par définition, par une certaine légèreté?

Il aurait fallu, au moins, conserver cette primeur et l'intégrer à une émission régulière d'Infoman et en faire la promotion sur les autres plateformes de la SRC. En faire, somme toute, une nouvelle.

Le service d'information de Radio-Canada était-il au courant du scoop de Jean-René Dufort? Je suis stupéfait que cette grosse histoire n'ait pas été relayée par la salle de rédaction et qu'on n'ait pas fait les suivis qui s'imposaient.

Genre: peut-on diffuser la cassette dans son intégralité? Est-ce que Mario Dumont et Lucien Bouchard, qui ont fait la campagne avec M. Parizeau, avaient été mis au courant de son contenu? Quand sera-t-elle remise aux Archives nationales?

Curieusement, c'est en lisant un texte du député Jean-François Lisée, que j'ai obtenu certains éclaircissements. Lisée, qui a écrit le discours de la victoire du OUI, a décodé en effet pour les internautes les intentions du gouvernement péquiste si....

Lisée a publié le texte. On présume que l'ex-premier ministre l'a livré sans le modifier lors de l'enregistrement de la mystérieuse cassette VHS.

Il ne s'agit pas d'un document anodin. Ce soir-là, le Québec est venu à 53 000 voix de faire son indépendance et Jacques Parizeau explique aux Québécois et, au reste du monde, son plan de match bien planifié.

La campagne du OUI a frôlé la victoire parce qu'elle demandait aux électeurs un mandat de négocier un nouveau partenariat avec le Canada anglais, mandat porté par le chef du Bloc québécois, Lucien Bouchard. Un délai d'un an était prévu pour obtenir cette entente, faute de quoi, le Québec devenait souverain.

On sait maintenant que la bisbille s'était installée entre Bouchard et Parizeau et qu'ils ne se parlaient plus. Le livre Les Confessions post-référendaires (Jean Lapierre-Chantal Hébert) a confirmé que le premier ministre du Québec entendait reprendre le contrôle, quitte à tasser son allié.

Parizeau ne croyait pas à ce partenariat et, surtout, ne voulait pas lié la souveraineté à sa réalisation. Un an, c'est un délai bien court, d'autant qu'on ne sait pas qui aurait négocié pour le Canada (Jean Chrétien aurait été placé dans une situation intenable). Cela ressemble à un échec planifié.

Le discours de victoire du OUI est, dans les faits, une déclaration d'indépendance frappée d'un embargo d'un an pour rassurer les Québécois, les marchés financiers, les Canadiens, les autres pays.

La cassette méritait mieux que d'être glissée subrepticement dans une revue (par ailleurs infiniment plus réussie que celle du Bye Bye) du secteur des variétés de la puissante société d'État.

Le service d'information de Radio-Canada n'a pas fait son travail avec la primeur d'Infoman ou bien la SRC fonctionne en silo.

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